Guide de lecture Comics VF : semaine du 05 mai 2022 – Urban Comics

SWAMP THING INFINITE TOME 1

Date de sortie : 06 mai 2022

Prix : 29€/304 pages 

Scénario : Ram V

Dessin : Mike Perkins 

Episodes : The Swamp Thing #1-10 + Future State : Swamp Thing #1-2

Sollicitation : Lors d’un voyage en Inde, le pays qui l’a vu naître, Levi Kamei s’est mystérieusement vu lié à la Sève, devenant ainsi la nouvelle incarnation de Swamp Thing. Incapable de contrôler son effroyable transformation, Levi est propulsé sur la piste d’une entité surnaturelle errant dans le désert de l’Arizona, laissant plusieurs corps mutilés sur son passage. Pour contrer cet ennemi impitoyable, il n’a guère d’autre choix que de partir en quête de son passé et de son intime connexion avec la Sève pour découvrir sa véritable nature, aussi horrible soit-elle.

Avis : je pense que vous êtes relativement nombreux à vous demander : « mais Sam pourquoi, ne pas avoir cité le Swamp Thing de Ram V parmi tes titres de la semaine ? C’est un vrai mariage inspiré ! Le style fleuri de ce scénariste sur la créature du marais qui a connu tant de grands auteurs par le passé, cela ne peut qu’être une réussite ! ». Et j’aurais aimé que ce soit vrai. Ohh oui, j’aurais aimé. 

De fait, j’étais comme vous, enthousiaste, impatient,  à l’idée de voir ce que le scénariste allait faire sur le personnage. D’autant plus que d’une part, il avait signé de très bons épisodes sur Swamp Thing dans le cadre de Future State qu’urban a la très bonne idée d’inclure dans ce volume. Et d’autre part, le titre était annoncé dans un premier temps comme une maxi série en 10 épisodes. Donc on pouvait espérer que l’auteur irait droit au but pour remplir à mort chaque épisode dans le temps imparti. 


Etttt ce n’est pas vraiment ce qu’on a eu, du moins dans les quelques épisodes que j’ai pu lire. De mémoire, j’ai dû m’arrêter au bout de 3-4 épisodes en VO quand je me suis rendu compte que je m’ennuyais comme un rat mort parce qu’il ne se passait pas grand-chose…Comment est-ce possible avec un tel auteur à la barre ?  Bon, déjà on peut reprocher à Urban de spoiler un des éléments clés de cette première partie de run : oui, un nouveau Swamp Thing en ville. 

Il est dommage de le dévoiler d’entrée de jeu car Ram V installe progressivement son personnage et nous défleure son mystère au fil des épisodes…Là, boom, l’éditeur te balance un élément majeur d’entrée de jeu. C’est d’autant plus un problème que c’est dans cette phase d’installation que Ram V prend trop de temps, s’étale…décompresse passablement un peu trop…

D’où l’ennui évoqué, à espérer qu’il se passe enfin quelque chose à un moment. Il y a quand même un ou deux épisodes qui surnagent, notamment que les éléments liés à la sève reviennent sur le devant de la scène. Mais tout ce qui est autour est assez plat. J’ai cru comprendre que cela se réveille bien dans la seconde partie et j’ai vu beaucoup de critiques positives sur le travail de Ram V, ce qui ne m’étonnerai pas au final. Mais en tout cas, ce que j’ai lu ne m’a pas vraiment impressionné. 

Verdict : à tester. 

À lire avant : lire le run d’Alan Moore est recommandé tout de même, car il y a quelques rappels ici ou là. 

TOUTES LES MORTS DE LAILA STARR

Date de sortie : 06 mai 2022

Prix : 19€/128 pages

Scénario : Ram V 

Dessin : Felipe Andrade

Episodes : The Many Deaths of Laila Starr #1-5

Sollicitation : Mumbai, de nos jours. Mme Shah, en plein travail et coincée dans un embouteillage, hurle sur son mari au téléphone. Laila Starr, une jeune femme déjà fatiguée de tout, est allongée sur le rebord d’une fenêtre ouverte, plusieurs étages au-dessus du trafic. Et plus haut encore, bien au-delà des nuages, la déesse de la Mort est convoquée dans le bureau de son patron. Ces trois destins se rejoignent au moment où, simultanément Laila saute dans le vide, Mme Shah donne naissance à son fils Darius, et la Mort est renvoyée sans ménagement. Dans un futur, Darius est en effet celui qui découvrira le secret de l’immortalité et reléguera la Mort au rang de désagréable souvenir. Mais la Mort, incarnée dans le corps sans vie de Laila, compte bien retrouver sa place, même si elle doit pour cela éliminer le jeune Darius. Du moins, c’était le plan avant qu’un camion ne la fauche et qu’elle ne se retrouve à nouveau ressuscitée quelques années plus tard…

Avis : et on finit avec ce qui restera pour moi l’une des sorties de l’année, l’un des meilleurs travaux de Ram V (et je n’oublie pas le travail d’Andrade au dessin que j’ai vraiment appris à apprécier ici), une histoire d’une grande beauté et faisant preuve d’une vraie sensibilité. A partir d’un pitch assez drôle, la mort qui perd son travail car les humains sont sur le point de découvrir la clé de l’immortalité, c’est un vrai voyage que nous propose Ram V. 

Car ce que nous allons explorer ici est la beauté de la mortalité, du temps qui passe et du caractère unique et précieux de chaque existence. La mort va en fait découvrir la beauté de la vie, avec à chaque étape une rencontre qui va la marquer avec celui censé la priver de son travail dans l’avenir. 

Chaque rencontre se fait à une période bien particulière de la vie de Darius, qui va entraîner à chaque fois la mort de Laila…pour revenir quelques années après. Il y a un petit côté Daytripper dans tout cela, mais l’auteur donne une autre direction à son récit, car le personnage principal est fondamentalement quelqu’un qui part nature est étranger à la vie et pour qui tout est une découverte : la manière dont les humains gère l’approche de la mort, le deuil, et tout simplement le fait de vivre en sachant que l’on a un temps limité. 

Au niveau du dessin, comme je l’ai dit, j’ai appris à apprécier Andrade sur cette œuvre. J’avais un peu de mal avec son style avant, mais ici il s’est imposé, chaque planche étant très inspirée et sachant surtout porter l’émotion suscitée à chaque épisode. Car oui, Laila Starr est un bouquin qui bouleverse, interroge et nous laisse avec l’envie de plus, car on ne veut pas que le voyage s’arrête…mais comme la vie, tout a une fin. 

Bref, un petit chef d’œuvre indispensable. J’ai cru comprendre que le prix plus élevé que d’habitude pour ce nombre de pages était dû à un format plus grand adopté par Urban. J’espère que c’est vrai car l’oeuvre mérite un bel écrin. 

Verdict :  A POSSÉDER – un XXX de chef d’oeuvre. 

À lire avant : rien.

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Ce fan de Morrison donne ses conseils dans des guides de lectures

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