Scénario : Peter David n’a pas révolutionné sa manière de raconter ses histoires dans cette série, et d’ailleurs pourquoi changer ce qui marche ? Son style tend à trouver un équilibre entre les scènes d’action et les dialogues. Mais il est bien évident que la qualité de la série s’appuie tant sur la bonne structure des histoires que sur le sens du dialogue du scénariste. Comme dans ses autres séries il cherche avant tout à construire son univers sans pour autant délaisser le développement de ses personnages. Si l’on peut noter à certains moments des baisses de tension, le scénariste se rattrape en général assez vite.
On retrouve dans cette série l’ensemble des forces de Peter David. Il n’y pas de structure narrative fixe, des longs arcs peuvent être suivi par des épisodes auto-contenus. Même moi, qui supporte de moins en moins les arches narratives en 5 ou 6 parties, n’ait pas été gêné par certaines histoires qui dans cette série pouvaient se révéler un peu longue.
En somme si vous avez accroché au style Peter David par le passé vous serez à la maison.
En ce qui concerne l’histoire en elle même, le scénariste évite d’installer une quelconque routine dans le déroulement de son récit. Ainsi le statut quo est assez basique au départ, un client vient demander de l’aide à Lee qui détruit tout sur son passage. Au fur et à mesure que la série avance on s’éloigne de plus en plus de ce schéma. Cette évolution intervient avec la découverte de la ville de Bete noire, et de ses dangers, par le lecteur et l’héroïne. Très vite elle n’aura plus besoin d’aller au devant des ennuis, ils iront la chercher directement !
Assez rapidement le danger va venir tant de la ville elle même, que des nombreux ennemis que l’ange va se faire au fil des épisodes. Mais ce qui apparaît comme un simple boulot pour un personnage qui dit ne s’attacher à rien ni personne, va peu à peu devenir personnel. Tout d’abord en raison de sa relation avec Juris, puis à cause des choix de son fils qui vont l’obliger à s’impliquer de manière plus personnelle. A mesure que l’on apprend l’histoire de Lee, on comprend que son credo du « je me fiche de tout » n’est qu’une façade. Elle n’hésitera pas à défendre la cité et ses habitants à plus d’une occasion, preuve qu’elle se soucie encore du monde.
Chaque volume de la série construit une intrigue générale qui culmine dans les derniers épisodes, et affecte profondément le statut quo du titre, à l’image des derniers épisodes des séries télé américaines.
Dessin : si le scénario se construit dans la continuité, on ne peut pas en dire autant du dessin. Les styles graphiques entre les volumes 1 et 2 sont en effet très différents car pris en charge par des artistes très différents. Le premier volume est assuré par David Lopez qui a un style classique mais énergique, assez proche dans mon esprit de celui de ChrisCross. A l’opposé J.K.Woodward a un style qui est un mélange de crayonné et de peinture. Si cela peut être très beau, comme dans les premiers épisodes du second volume, ce style exigeant n’est apparamment pas adapté pour un rythme mensuel. On peut ainsi constater une qualité irrégulière tout au long du second volume.
L’approche mini série lui réussit beaucoup plus, si l’on observe son travail sur Fallen Angel : reborn, ou l’actuelle Fallen Angel : return of the son il faut bien reconnaître une qualité bien supérieure à sa prestation sur la série mensuelle. Même si cette approche graphique n’est pas dénouée de défauts, puisque elle souffre des défauts propres au photo réalisme, il ne cesse de s’améliorer et on peut espérer le revoir dans le futur.
Accessibilité : Pour la disponibilité de la série, elle est ressortie en omnibus qui sont très abordables, en général 20€, quand on arrive à les trouver.Je dois avouer que j’ai galéré pour trouver le 2e omnibus. Ce petit prix pour des recueils de près de 500 pages est dû au format choisi par l’éditeur. En effet les omnibus reprennent une reliure de Tradepaper, c’est à dire dos souple, mais et surtout ces recueils sont plus petits que les TPB habituels.
La taille de l’image est réduite à 70% ce qui peut surprendre mais ne gène pas vraiment la lecture. Bon évidemment quand on range dans la bibliothèque ça fait bizarre mais on s’en fiche.
Autre conseil éviter de commencer avec l’actuelle mini série, qui prend comme base le statut quo établi à la fin du second volume de la série et fait référence à la précédente mini avec Illyria. Il faut au moins lire des épisodes du second volume pour comprendre ce qui se passe.
Voilà j’espère vous avoir donné envie de vous attaquer à cette série. Je pourrai continuer encore longtemps que ce soit sur les personnages que je n’ai pas tous cité,comme le trafiquant de drogue Asia Minor, ou le second fils de Juris ou les thèmes abordés par la série, mais il fallait bien que j’arrive à finir cette chronique un jour.
Note : 8,5 – Une excellente série et sans doute l’un des travaux les plus originaux de Peter David.
Très chouette article. Merci Sam.
Pour ma part, j’ai découvert ce comics il y a quelques mois en gagnant un lot de singles et j’ai été très agréablement surpris. Y’a un p’tit quelque chose d’hellblazer dans cette histoire (et ses personnages).
Pourrais-tu lister « chronologiquement » les séries et mini pour celui qui voudrait faire le complétiste comme moi ?
J’ai les 20 premiers parus chez DC (vraiment tous excellents et se suivants comme un feuilleton) et j’ai les 13 premiers parus chez IDW (un poil moins fan avec l’arrivée du grand bambin et le côté religieux un peu plus appuyé).
Merci pour le compliment, c’est toujours apprécié.
Pour l’ordre chronologique :
– 1ère série 21 épisodes chez DC
– 2e vol de 33 épisodes chez IDW
– fallen angel : qui est un crossover en quatre parties avec Illyria
– fallen angel : return of the son, actuellement en cours.
J’ai précisé cet ordre dans la première partie je vais ajouter le lien vers les 2 premières parties
Oups, ah oui. J’avais oublié. Bon bah il ne m’en reste pas tant que ça à rattraper. Merci !
Pas de souci, je n’ai rien contre le fait de me faire de la pub