Scénariste : Nathan Edmonson
Dessin : Tonci Zongic
Couverture : Tonci Zongic
Éditeur : Image
Histoire : Jake Ellis est un trafiquant d’information qui a pour particularité de bénéficier de l’assistance d’un être que lui seul voit et qui le prévient de tout danger à son encontre. Mais qui est vraiment Jake Ellis et quel est cet être qui l’aide ? et pourquoi est il la cible de mystérieux poursuivants ? s’agit il des services secrets américains ? Jake doit fuir à travers l’Europe pour sauver sa vie.
Avis : Après avoir été arrêté par la police française près de Strasbourg dans l’épisode précédent, Jake va tout faire pour s’échapper du poste de police dans lequel il est retenu et surtout de partir le plus loin possible pour échapper à tous ceux qui le poursuivent.
Scénario : Après un premier épisode bien mystérieux qui ressemblait avant tout à une course poursuite entre l’Espagne et la France, la suite de l’histoire ne nous fournie que peu d’éléments de réponse sur la situation de Jake et de l’espèce de fantôme qui l’accompagne. Cet épisode contient quelques révélations sous la forme de flashbacks énigmatiques.sur le passé de Jake qui nous permettent de commencer à imaginer des scénarios possibles sur le comment de la situation. Mais dans l’ensemble on reste quand même dans le brouillard.
Ces scènes de flashbacks s’intercalent avec la situation présente de Jake, prisonnier puis à nouveau en fuite. Il est difficile de développer l’analyse du scénario, qui consiste avant tout en une longue poursuite alors que le passé de Jake nous est dévoilé petit à petit. L’objectif du scénario est, je pense, que le lecteur soit aussi perdu que le personnage principal. Il y a un petit côté Jason Bourne (le premier épisode quand ils font encore semblant qu’il y a une histoire) en raison de la désorientation que l’on partage avec le personnage principal qui ne sait pas qui le poursuit ni vraiment pourquoi, l’histoire ayant pour décor l’Europe.
De ce côté là j’ai été ravi que l’on s’éloigne de l’image d’Epinal de la France dans les comics. Déjà pas de français avec des bérets, ou prétentieux, ou qui fuient dès qu’ils le peuvent. De plus Strasbourg, où se déroule une partir de l’action de cet épisode, n’est pas représentée comme une ville du Moyen Âge. C’est déjà assez original que cela ne se passe pas à Paris mais à Strasbourg, car je ne pense pas que beaucoup d’américains pourraient situer la ville sur une carte.Ce travail est autant le fait du scénariste qui écrit des dialogues en français sans grosse faute, en tout cas je n’en ai pas vu, mais comme vous le savez je ne suis pas une référence en la matière, que du dessinateur qui a manifestement fait des recherches sur le sujet.
Pour le moment le scénario ne laisse la place qu’à quelques moments de paix, au cour desquels se déroulent les très rares dialogues. De fait l’histoire passe essentiellement par l’image à défaut de mots. Le scénariste respecte les codes modernes de la narration, c’est à dire l’absence de bulles de pensée et un nombre de cases par page assez peu nombreux, de l’ordre de 3 à 5 par page. L’utilisation de ces ficelles narratives renforce le sentiment du « je suis en train de lire un film », de plus en plus répandu depuis le début du mouvement migratoire de scénaristes de la TV et du cinéma dans les comics au début de la décennie 2000.
Dans l’ensemble le scénario sait créer une ambiance paranoïaque intéressante et maintient la pression sur le personnage tout le long, notamment quand il comprend que son Casper personnel ne lui veut peut être pas que du bien lui non plus.
Dessin : le dessin s’éloigne du canon du mainstream mais est parfait pour cette histoire et personnellement j’aime. Le dessinateur a un style un peu sombre et en même temps avec un petit côté ligne claire pas trop appuyée qui renforce l’ambiance de la série.
Couverture : les couvertures sont très sympa, bien construites.
Note : 8/10 – BUY IT :une bonne mini avec un pitch intriguant qui donne envie d’en apprendre plus.
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