TOPS
5 – Alice in Borderland Vol 16 de Haro Asô chez Delcourt/Tonkam
Avis : En général, je suis guère un fan du genre survival. Un genre qui s’est pourtant fortement développé dans les mangas publiés en France ces dernières années. Bien évidemment, chaque règle a son exception, et pour moi cette exception a pour nom : Alice in Borderland !
Le pitch est assez classique, alors que le personnage principal Alice, jeune ado un peu paumé dans sa famille qui a privilégié son petit frère, se réveille un jour avec quelqu’uns de ces amis dans une sorte de Tokyo parallèle apparemment laissé à l’abandon depuis des années.
L’illusion de la liberté procurée au départ disparaît très vite quand le cast est confronté à la réalité. Pour survivre il faut participer à des jeux. La victoire permet de gagner un passeport qui autorise à rester dans Borderland. L’échec signifie le plus souvent la mort.
Publié à l’origine par Akata, puis repris par Delcourt lors de la séparation des deux maisons, Alice s’est distingué depuis lors par son ton sombre mais terriblement humain, et son intrigue riche en rebondissements…et en frustration aussi ! Car pour chaque volume publié, seuls quelques chapitres étaient jusque là consacrés à Alice en particulier.
En parallèle l’auteur produisait des chapitres spéciaux développant le parcours d’autres personnages dans Borderland. Et alors que nous approchons de la fin de la série, on comprend enfin pourquoi, alors que tous les personnages développés survivants commencent à aller dans la même direction.
Ce volume 16 marque de fait le coup d’envoi du dernier chapitre de la série. On sent clairement que la conclusion n’est désormais plus très loin et que la vérité sur la nature de Borderland est à portée de main…
Note : 8/10
2 – Pline vol 1 & 2 de Mari Yamazaki & Tori Miki chez Sakka
Avis : l’auteur de l’excellent Thermae Romae revient sur le devant de la scène avec une nouvelle série encore une fois située dans un cadre historique. Mais cette fois, elle laisse de côté l’humour et l’aspect atypique de sa précédente série pour adopter un ton plus sérieux, alors qu’elle se lance dans une sorte de biographie de Pline, naturaliste romain du premier siècle, auteur d’histoire naturelle, encyclopédie qui est resté pendant des siècles après la chute de Rome une référence absolue et presque incontestée.
Le récit ne reprend l’intégralité de son existence et débute sous le règne de Neron, alors que Pline recrute un nouveau scribe. On découvre la Rome de l’époque dominée par un Néron aux tendances sadiques, de plus en plus impopulaire qui délaisse les affaires de l’Empire pour s’adonner aux arts et bacchanales récurrentes. Dans ce contexte, un Pline qui refuse de le voir ou s’ennuie ouvertement dans ses séances artistiques détonnent !
Si la série ne développe pas l’humour de Thermae Romae, la personnalité fantasque prêtée à Pline, apporte une petite touche de légèreté appréciable, surtout alors que la conclusion du volume 2 annonce des évènements sombres pour l’Empire…Pline apparaît en effet comme un caractère iconoclaste, hors du monde et de ses contraintes, poussé par un curiosité sans fin qui le pousse à toujours en apprendre plus sur le monde qui l’entoure et ses phénomènes.
Bien évidemment, certaines de ses idées apparaîtront ridicules au lecteur contemporain du 21e siècle, qui a grandi dans un environnement scientifique avancé. Mais le personnage fascine, car on comprend bien que même à son époque, il est un cas particulier, alors qu’il pose les bases de la démarche d’appréhension scientifique du monde, non basé sur le dogme religieux mais bien sur l’observation.
Ces deux premiers tomes posent bien le personnage, le cadre et l’intrigue que nous allons suivre. Si vous êtes un amateur d’histoire avec un grand H comme moi, le titre vous est destiné !
Note : 8/10
3 – Assassination Classroom Vol 15 de Yusei Matsui chez Kana
Avis : Sans aucun doute un tome pivot dans le développement de l’intrigue de ce manga complètement déjanté ! les surprises s’enchaînent alors que l’on creuse le passé de personnages que l’on pensait bien connaître, notamment certains élèves ou le proviseur qui apparaît sous un jour bien différent, et surtout les révélations commencent à arriver sur la véritable nature de notre cher professeur !
Bien évidemment, comme j’ai déjà maté la seconde saison de l’animé , la surprise est moindre en ce qui me concerne. Mais il n’empêche que la qualité est toujours au rendez vous et que l’auteur maîtrise son récit fort original de manière magistrale, alors que des éléments précédemment installés reviennent sur le devant de la scène de manière inattendue …
Le prochain tome est en tout cas fort attendu, puisque nous saurons alors tout de l’histoire passée de Koro Sensei ! comment une telle créature peut elle exister ? pourquoi a-t-il voulu prendre en charge cette classe et pourquoi menacer de détruire le monde ? Tout sera révélé dans le tome 16 !
Note : 8.5/10
2 – Born to be on air ! Vol 2 de Hiroaki Samura chez Pika.
Avis : celui-là, j’en avais parlé dans un comixity lors de la sortie du volume 1. Depuis, le titre est sans aucun doute devenu ma nouveauté manga préféré de l’année 2016. Ce qui est d’autant plus amusant étant donné qu’à la base je n’avais pas l’intention de me le prendre et comme cela arrive parfois, la lecture de quelques pages a suffi pour me conquérir. Inutile de dire que l’attente pour ce volume 2 a été longue !
Le pitch était relativement simple : on suit Minare, une jeune femme d’une vingtaine d’années, qui vient de se faire plaquer par son copain, qui en plus lui a piqué de l’argent, avec une sérieuse tendance à picoler coincée dans un boulot sans intérêt dans un restau de curry, qui se retrouve un soir à se confier autour d’une bouteille (en fait plusieurs) à un inconnu.
Si la vertu de la jeune femme reste sauve, je vous rassure, elle est tout même surprise d’entendre sa voix enregistrée à la radio le lendemain, se lâchant copieusement sur l’ex honni…Stupéfaite, elle se rend sur le champs à la station pour faire arrêter l’émission…mais se retrouve finalement balancée en direct pour donner son avis !
Elle prend alors l’antenne et se lance dans une diatribe d’enfer, armée de sa seule tchache ! Car, il faut le dire l’argument principal du premier volume était sans conteste son héroïne, un peu voire très paumée dans la vie, mais à la gouaille inarrêtable ! Du coup, à la lecture du premier volume, je n’ai pu m’empêcher de me bidonner sur presque chaque page et surtout de m’attacher à la jeune femme…
Que penser du volume 2 du coup ? …mmmm un peu moins puissant sans doute. Le tome est dominé par la première vraie émission de radio de Minare (à 3h du matin) et le retour de son ex. Sans être plus calme, il n’y a pas vraiment le tourbillon d’idées et de rires qui vous aspirait dans le premier volume.
De l’aveu même de l’auteur dans la postface, il cherche lui même le bon équilibre dans sa narration. Car à la base, il était censé faire un titre mêlant romance et radio…sauf que la romance était presque absente du premier volume. Cela est sans doute plus équilibré ici, mais on y perd en humour.
Le titre demeure tout de même passionnant, et j’ai hâte de découvrir la suite des aventures de cette héroïne si délicieusement déjantée.
Note : 8.5/10
1 – Nobles Paysans Vol 4 de Hiromu Arakawa chez Kurokawa
Grand dieu de la lecture, que j’avais besoin de ça ! comme vous vous en rendrez compte en lisant prochainement mon top et flop livre, mes dernières lectures m’ont laissé…quelque peu déprimé ! J’avais un réel besoin d’une lecture fraîche et pleine d’humour et c’est très exactement ce que propose ce nouveau volet de Nobles Paysans.
Si Arakawa est bien connue pour sa série phare Full Metal Alchemist, elle s’est essayée à bien d’autres choses dans sa carrière de mangaka et notamment ce récit en grande partie autobiographique, qui revient sur ses années de jeunesse, où en tant que fille de paysan, elle arpentait ses lots de terre pour en tirer tout ce qu’elle pouvait !
Bien évidemment, on ne peut lire ce titre sans penser en parallèle à son autre oeuvre Silver Spoon, également située dans le milieu agricole et qui reprend nombre des expériences de l’auteur. Mais Nobles Paysans étant plus une collection d’anecdotes humoristiques, elle peut se détacher de toute contrainte narrative, ou ne pas respecter la cohérence d’une histoire.
On la suit du coup dans ses souvenirs, tous plus loufoques les uns que les autres, mais aussi ses petits délires personnels, comme “et que ce serait il passé si l’URSS avait occupé le nord du Japon en 45 comme cela était prévu initialement …” “peut on élever une vache, animal majestueux, dans un appartement ?” et bien d’autres.
Dans ce 4e tome, le papa paysan complètement casse cou de l’auteur revient pour quelques nouvelles aventures et perd encore quelques dizaines de centimètres d’intestin, on parle encore beaucoup de caca (engrais indispensable) et …des problèmes de l’agriculture japonaise…qui rappellent étrangement ceux de l’agriculture française.
Bref, si vous avez besoin de rire, en ce début d’année morose, c’est par ici que ça se passe !
Note : 10/10
La réédition à ne pas rater
Dragon Head Vol 1 de Minetaro Mochizuki chez Pika Editions
Avis : Il y a plus de 15 ans débarquait un ovni complet dans le défunt mag Manga Player (cela rappellera des souvenirs à certains et …ahhhh déjà 15 ans, mais c’est pas possible !!!) : Dragon Head. Ovni en grande partie en comparaison des autres séries publiées jusque là dans le mag qui visait avant tout les jeunes ados. Or dès les premières pages, Dragon Head s’inscrivait comme un manga complètement à part.
Bien évidemment, depuis le temps a passé, le manga en France s’est largement ouvert, si bien que nous commençons à bénéficier de tous les genres possibles dans notre beau pays fatigué, le titre conserve une place bien à part dans mon coeur, qui fait que j’ai dû grandement résisté à la tentation pour me le reprendre !
Le pitch de départ est diabolique : un jeune garçon se réveille dans l’obscurité totale. D’abord désorienté, il se rappelle peu à peu ce qui a précédé et où il se trouve. Dans un train. Un train qui a déraillé, enfermé dans un tunnel dont les issues sont bouchées…et il semble bien être le seul survivant, puisqu’il ne voit que des cadavres autour de lui.
Dans ses deux premiers volumes, le titre s’inscrit très vite comme une oeuvre claustrophobique au possible, alors que la tension monte au fil des pages et que la folie menace les quelques survivants de l’accident. Mais est-ce vraiment un accident ? Certains vont réussir à survivre, à sortir contraints et forcés, et découvrir un monde bien différent.
Dragon Head dès le départ, s’inscrit dans une démarche d’exploration d’un thème bien précis : la peur à l’état pur. Pas besoin d’horreur pour la faire surgir, l’obscurité, la première peur de l’homme suffit. Au fil des volumes, le thème est abordé de différentes manières, alors que les survivants du train vont rencontrer d’autres personnages.
Certains se sont laissés dévorés par la peur et n’ont plus grand chose d’humain, d’autres s’y sont soumis, d’autres encore l’ont conquises…tandis que d’autres ne la ressentent plus. Et si céder à la peur peut détruire, ne plus la ressentir peut se révéler tout aussi dangereux. Telle une drogue, son absence crée un effet de manque qui rend impossible de ressentir le sentiment d’être en vie.
15 ans après sa première édition par Pika (qui avait repris le travail après Manga Player), l’éditeur y revient dans un nouveau format susceptible de rameuter de nouveaux lecteurs. Une initiative à saluer, car je me souviens que la première édition n’avait pas rencontré beaucoup de succès, mais que comme souvent Pika avait tout de même publier l’intégralité des 10 volumes.
Si vous n’avez jamais lu ce chef d’oeuvre absolu : c’est le moment.
Note : 20/10 (non ce n’est pas une erreur)
Les relectures du mois :
- Le maître des livres de Shinohara Umiharu chez Komikku : 10 volumes parus. Attention série réservée au gens atteints par le virus de la lecture ! ou aux gens ayant bon goût…ou aux gens en général ! Je dois dire que rétrospectivement je trouve amusant d’avoir hésité à acheter le titre lors de sa sortie.
Je ne savais pas trop à quoi m’attendre, mais séduit par les autres sorties de l’éditeur Komikku (que je vous conseille de surveiller de près), je m’étais procuré le premier volume sur les deux proposés à la vente lors du lancement. Sans grande attente…et ce fut une merveilleuse surprise ! Au point que ce titre dont je n’attendais rien est simplement devenu aujourd’hui un de mes mangas préférés.
Il me semble que j’ai déjà parlé du titre, mais je reviens dessus, alors que la fin a été annoncé au Japon avec le volume 15 et que je me suis lancé dans une relecture des 10 tomes parus en France à ce jour dans le courant du mois. Et quel plaisir mes amis !
Le titre dispose d’un pitch simple mais particulièrement bien développé, alors que l’on s’intéresse à la vie de tous les jours d’une petite bibliothèque de quartier spécialisée dans livres pour en enfants, et dirigée par un bibliothécaire, Mikoshiba, à priori intraitable et peu aimable mais en réalité travaillant d’arrache pied pour transmettre le virus de la lecture au plus grand nombre.
Au fur et à mesure des tomes, le cast des personnages évoluant autour de cette petite structure ne cesse de croître, enfants, parents, libraires, le tout avec une découverte régulière de la littérature enfantine… Et une chose est sûre, celle-ci se révèle souvent bien plus sombre et surprenante que nos souvenirs pourraient le laisser penser.
Comme cela est souvent expliqué, les versions que nous avons en mémoire, sont en général des versions édulcorées ou remaniées des versions originales. Des contes comme la petite sirène, Pinocchio, ou Peter Pan disposent souvent de version originales bien plus riches, voire parfois assez sombres et violentes.
C’est aussi l’occasion de découvrir la littérature enfantine japonaise souvent aux antipodes, dans les thèmes et idées de la littérature enfantine occidentale.
La relecture “ coup de vieux, putain 20 ans”
- Yu Yu Hakusho de Yoshihiro Togashi, 19 volumes chez Kana : cela faisait un bon moment en réalité que je voulais relire la série, mais je ne trouvais jamais le temps. C’est suite à une discussion animée avec Steve (donc c’est sa faute) que j’ai eu envie de me le reprendre.
Comme d’habitude, j’ai sauté les deux premiers volumes, moins intéressants et sans grand rapport avec le reste, pour gentiment replonger, des premiers arcs archi naïfs aux derniers beaucoup plus sombres et adultes.
Pour moi, la série ne commence vraiment à décoller que vers le volume 6 et le début du tournoi des ténèbres pour atteindre son sommet dans les volumes 12/13 avec le combat contre Toguro. Le fait que des années après avoir lu ce combat pour la première fois, j’ai encore aujourd’hui des frissons lors de la lecture en dit long sur le superbe travail de Togashi.
Bien évidemment, c’est à ce moment que le coup de vieux intervient, quand on se rend compte que l’édition de Kana date …de la fin des années 90, et a débuté il y a donc 20 ans…Ne me demandez pas où ont filées toutes ces années, je n’en ai pas la moindre idée…
Le plus ironique est que plus les années passent, plus j’aime les derniers volumes de la série, alors que cela correspondait à la période où Togashi prétendument avait un mal de chien à sortir les épisodes. Bizarrement, le fait que je les trouve de qualité témoigne de son dur labeur encore aujourd’hui…Allez Togashi, sors nous encore 10 chapitres de Hunter X-Hunter avant de repartir en congés pendant deux ans !!!
Un dernier conseil : mettez Roxity en fond sonore lors de la lecture, cela marche du tonnerre..
La relecture “j’ai vraiment besoin de frais et de légèreté pour me remettre du dernier livre que j’ai lu” :
Mitsuru Adachi chez trop d’éditeurs différents : euhhh tout ? vous ne le savez peut être pas, mais je suis un énorme fan de l’oeuvre de Adachi et ce depuis …mais euhhhh plus de 15 ans maintenant !!! arrgghhh, mais qu’est-ce que c’est que cette chronique !!! j’arrête pas de prendre des coups au moral en me rendant compte de tout ce temps qui s’est écoulé !
J’avais réellement débuté avec la publication de Touch en VF chez Glenat, mais c’est en fait avec la sortie de Katsu chez Pika au début des années 2000 que j’ai accroché au style. Ultérieurement, et après avoir un peu vieilli, j’ai pu revenir sur Touch et le voir comme le chef d’oeuvre absolu que le bouquin représente.
Pour ceux qui ignorent de quoi parle son oeuvre, il faut savoir que les thèmes sont les mêmes depuis 40 ans : romance au lycée, gestion du deuil dans la famille, le tout toujours sur fond de sport et un ton toujours faussement léger et de l’humour volontairement foireux. De l’extérieur, on a l’impression qu’il fait toujours la même série, à l’image d’un Kurumada qui nous sort la même histoire depuis 30 sans avoir évolué d’un pouce graphiquement…
Mais ce serait une fausse impression, car contrairement à son illustre collègue, Adachi a profondément évolué graphiquement parlant en 4 décennies, affinant son style et le perfectionnant de série en série, mettant un point d’honneur à travailler sa mise en scène de manière toujours approfondie et touchante.
Depuis cette époque, je suis chaque série publiée par le maître en France. Et comme son oeuvre est très riche, puisqu’il travaille en continu depuis la fin des années 70 enchaînant les titres, il y a de quoi lire…À ce titre, il faut saluer la persévérance des éditeurs VF qui malgré le peu de succès de l’auteur en France, ont à plusieurs sortit toutes ses séries les plus importantes.
Au fil du temps, je me suis même rendu compte que la relecture complète de ses oeuvres obéissait à un certain rituel : je commence en général par Cross Game (17 volumes chez Tonkam) , l’une de ses séries les plus récentes, puis je remonte en arrière chronologiquement avec Katsu (16 volumes chez Pika) , puis soit Rough (12 volumes chez Glénat), soit H2 (34 volumes chez Tonkam)).
Une fois tous ces gros morceaux relus, j’attaque son plus grand succès, Touch (26 volumes chez Glénat) avant de revenir vers le présent, avec ces deux derniers titres, Q and A (6 volumes chez Tonkam) et Mix (en cours chez Tonkam avec 8 volumes).
Et niji-iro tohgarashi me direz vous ? 11 volumes chez Glénat ? ettt biennn, bon d’accord, je l’avoue c’est le seul titre sur lequel je cale régulièrement. La dernière fois que j’ai essayé j’ai abandonné vers le volume 5 ou 6. C’est vraiment le titre avec lequel j’ai le plus de mal, sans doute parce qu’il sort un peu des canons habituels de l’auteur.
Ici, l’intrigue est située dans un Japon fictionnel rappelant celui du 18/19e siècle au moment où les occidentaux ont forcé le pays à sortir de son isolement. L’intrigue générale fonctionne moins bien, est un poil violente (rien de grave je vous rassure) et se termine en queue de poisson, Adashi lui même semblant ne plus être très intéressé…
Mais c’est bien la seule série à faire cet effet, pour le reste, c’est toujours mon bol d’air frais, mon concentré d’énergie légère pas prise de tête, mon médicament anti-stress qui devrait être remboursé par la sécu.
Si vous devez commencer, je vous conseille de débuter par Cross Game…si vous le trouver encore. Et oui maintenant vient la mauvaise nouvelle, la plupart des séries citées sont en arrêt de commercialisation …, et il va falloir donc faire les brocantes. Ou alors Mix en cours de publication, qui sera sans doute aussi la dernière oeuvre de l’artiste. Et je pense qu’il le sait.
A plus de 65 ans, celui qui s’était toujours démarqué par une productivité insensée (ne prenant quasiment jamais de pause entre deux titres hebdo tout en se moquant de sa paresse à tout bout de champs) , a depuis quelques temps du mal à tenir des délais d’une seule série mensuelle. Le fait que le titre serve de miroir avec Touch n’est donc à mon sens pas un hasard.
Touch reste l’oeuvre pour laquelle il est le plus connu et on peut donc voir le titre comme une lettre d’adieux aux fans.
Merci Sam pour tes conseils. C’est extra.
Peux tu egalement nous proposer tes tops lecture fantasy-sf du mois ou du moment ?
Encore un grand merci !!!!
Si tu veux parler de mes lectures fantasy/sf livres, la chronique est dispo depuis ce matin !
Tu es homme de gout.
Si Nobles Paysans est aussi amusant que Silver Spoon, pourquoi pas tenter. Togashi, c’est une évidence, à lire et à relire. Assassination Classroom, j’ai lu les deux premiers tomes et je ne suis jamais rentré dedans. Qui plus est, pour avoir lu la précédente série de Yusei Matsui, Neuro, le trait de l’auteur me rebute assez. Et pour Alice in Borderland, j’aime beaucoup le genre survival quand c’est bien écrit et/ou original (L’Ecole emportée, Gantz, Basilisk, …), mais c’est vrai qu’on a été inondé sous un tas de manga fades et un peu trop couillons ces dernières années, notamment via Ki-oon. Donc c’est à tenter mais je reste très méfiant…
Et le meilleur pour la fin, Dragon Head, un vrai petit bijou et un manga culte. Tout ce que tu dis est très juste, je reviendrai juste sur deux points. Le sentiment de peur que cherche à communiquer Mochizuki, si c’est parfaitement retranscrit et que l’on s’accapare pleinement ce sentiment à la lecture de l’oeuvre grâce à une immersion totale, je reste toujours admiratif du travail accompli du fait qu’en tant qu’européen, on ne peut en ressentir pleinement les effets. Je n’ose même pas imaginer ce que l’on peut éprouver en tant que lecteur japonais, premier public visé, face à ces thématiques et ces angoisses dépeintes qui sont imprégnées de manière bien concrète dans leur culture et leur façon d’appréhender leur environnement. Ce doit être un sentiment qui doit être décuplé par rapport à ce que je ressent en lisant Dragon Head et je suis en cela admiratif du boulot accompli.
Deuxième point, le dessin. De bout en bout sublime et qui participe en grande partie à l’immersion et à la transmission de ce sentiment d’angoisse omniprésent, grâce à des décors et des paysages chaotiques et sombres, des expressions de visage en permanence tendues et sur le qui-vive, c’est véritablement un petit chef-d’oeuvre.
Et ça en devient encore plus impressionnant quand, après coup, on en vient à s’intéresser à l’oeuvre suivante de Mochizuki, Maiwai, qui est un contraste parfait et surprenant à Dragon Head de part un univers graphique beaucoup plus ouvert et lumineux, avec de superbes planches dévoilant de vastes horizons, et une ambiance plus légère et amusante qui offre une véritable bouffée d’air frais.
Minetaro Mochizuki est clairement l’un de mes mangaka préférés ^^