[Unspoken VO] Mighty Avengers #1

MIGHTY AVENGERS #1

MIGHTY AVENGERS #1Crédits :

Scénario  : Al Ewing

Dessins : Greg Land

Encrage : Jay Leisten

Couleurs : Frank D’Armata

Couverture : Greg Land (regular), Lee Duhig (variant)

Éditeur : Marvel

Date de sortie : 11 septembre 2013

Depuis longtemps les crossovers et events sont devenus une bonne excuse pour lancer des séries, que ce soit le mois à la fin des hostilités (ahhhh Decimation, The Intiniative, Dark Reign… des tremplins pour de nombreuses nouvelles séries originales aux destins pas toujours brillants…) que pendant l’événement (Deadpool revenu durant Secret Invasion, etc…). Marvel semble maintenant être passé à un nouveau stade puisque les sagas-de-l’année-de-la-mort-qui-tue enfantent de nouvelles séries principalement liées aux Avengers (dernière naissance en date : Avengers Avengers A.I. découlant d’Age of Etr…Ultron). Infinity n’échappe pas à cette règle et sert de point de lancement d’un second volume de Mighty Avengers.

 

Avengers for Hire

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Loués soient les héros !

Retour d’une série qui ne partage avec la précédente que le nom, vu qu’on ne retrouve aucun des membres. La série aurait toutefois pu être nommée New Avengers, son casting se composant en partie de petits nouveaux dans le rôle de Vengeurs avec un grand A et la formation de l’équipe rappelle un peu celle du désormais classique premier arc de Brian Michael Bendis : une équipe de héros streets et/ou solitaires se rassemble pour contrer une menace alors qu’il n’y a plus d’Avengers (on ne reviendra pas sur le fait qu’Iron Man, les Uncanny Avengers et une dizaine de membres anciens/réservistes parmi lesquels Pym ou les Illuminati sont toujours là…). Sauf que cette fois-ci en lieu et place de personnages iconiques (excepté Spider-Man) ce sont des personnages assez mineurs et issus de la « diversité » (excepté Spider-Man bis, sauf si les enflures devenaient une communauté) ! Place à la jeunesse avec les nouveaux Power Man et White Tiger, tout fraîchement diplômés de l’Avengers Academy, mais aussi des plus anciens comme Monica Rambeau ex-Captain Marvel/Photon/Pulsar appelée maintenant Spectrum et surtout Luke Cage qui fait son grand retour ! OK, ça faisait moins d’un an qu’on l’avait plus vu, mais c’était étonnant que Bendis n’ait pas réutilisé son chouchou dans une série Heroes for Hire (ou Héros à Louer chez nous) comme le laissait sous-entendre la fin de New Avengers, et ce fut un peu la surprise que cette charge revienne au très peu connu Al Ewing… dans une série Avengers alors que le personnage voulait justement s’éloigner de cette équipe ! Luke Cage a toutefois parfaitement sa place ici, non seulement par son statut de figure de proue de la Blaxploitation des 70’s dans les comics, mais parce que le scénariste respecte parfaitement l’évolution du personnage orchestrée par Bendis tout en justifiant sa décision de redevenir un Avenger. Mais pourquoi ne pas avoir collé vraiment avec ce que Bendis semblait vouloir et lancer une nouvelle série Heroes for Hire ? Sans doute parce qu’avec un tel titre et sans grosses pointures au casting la série ce serait vite cassé la gueule, et que Avengers for Hire ça ferait pas très sérieux…

Un petit mot sur la promotion de la série qui avait un peu foiré, commençant avec un organigramme dévoilant chaque jour un membre pour finalement dévoiler dans les images promotionnelles suivantes que l’équipe serait bien plus étendue, mais bon Marvel et son treasing foireux on commence à en avoir l’habitude… Notons que certains de ces personnages ne sont pas encore présents dans le premier épisode.

 

« Okay. You want Avengers, lady? Take a good look. We’re the Avengers. »

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Spider-Con%@$d ! Spider-Con%@$d ! Et oui c’est moi !

Et donc, qu’est-ce que ça vaut dans les faits ce premier numéro ? Et bien je dois dire que j’ai bien aimé, c’est plaisant à lire mais peut-être trop classique, très inspiré de la mode des équipes qui vont se former sur un arc (on revient encre une fois aux New Avengers de Bendis), avec la traditionnelle ouverture d’épisode sur un combat contre un vilain de 8e zone (le Plunderer que je pensais mort durant Civil War, mais bon dans les comics plus un personnage est mineur plus on peut le tuer et le ressusciter comme on veut). Le point fort vient véritablement de l’humour assez bien maîtrisé dans les situations comme dans les dialogues, et le lecteur chevronné appréciera les petites allusions parfois très pointues à la continuité comme la référence au look « manteau de cuir » de Monica Rambeau dans Nextwave. Je n’ai par contre pas du tout été convaincu de l’utilité d’avoir un personnage-mystère qui n’apporte pour l’instant strictement rien, si ce n’est un sourire lorsqu’il apparaît dans son costume de

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Pardon my english (mais le français ça va)

Spider-Hero. L’autre araignée du titre s’en tire mieux, le supérieurement c$#@§µd Spider-Man est caractérisé comme il faut pour semer la zizanie, justifiant sa présence au-delà du simple aspect marketing. L’humour pêche un peu également avec le tailleur français super cliché de Monica Rambeau mais, oh miracle ! il n’y a absolument aucune faute dans ses expressions françaises ! Quand on sait comment les incursions de la langue de Molière dans celle de Shakespeare version McDo dans les comics sont systématiquement un désastre dans les comics, ça à le mérite d’être signalé !

La menace comme on l’a dit est liée à Infinity, et donc Thanos dont j’ai trouvé le dialogue avec Proxima Midnight à la limite du out-of-character, mais n’ayant pas trop suivi les autres apparitions récentes du personnage il n’est peut-être plus écrit comme une terrible figure du mal monolithique. On pourrait craindre que le titre fasse un peu doublon avec New Avengers qui montre la défense de la Terre, mais ici seuls les affrontements de New York seront concernés.

Enfin, on appréciera que contrairement à la plus grande partie des titres Avengers lancées récemment il n’y a ici absolument aucun élément tiré des films, ce qui est un plus non-négligeable pour pas mal de lecteurs je pense.

 

Talents ou déceptions en puissance ?

Le scénario est donc le fait d’Al Ewing, un scénariste anglais très prolifique chez 2000 A.D. passé récemment sur le marché américain via Dynamite et qui réalise ici son premier travail pour l’un des Big Two. Difficile de jauger son talent sur ce premier numéro, l’histoire est tout ce qu’il y a de (solidement) classique et tire son épingle du jeu par un ton humoristique voir légèrement décalé, caractéristique commune à de nombreux auteurs britanniques.

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Regarder sa jambe gauche… Reed Richards, c’est toi sous le masque ?!

Mes plus grandes craintes venaient de la partie graphique assurée par Greg Land. Je ne suis pas très friand des style photo-réalistes que je juge souvent trop statique, vous me direz « chacun ses goûts » et vous aurez raison, mais pour moi le vrai problème de Land vient… ben plus le temps passe plus ses dessins deviennent bâclés, en témoignent ses récents épisodes sur Iron Man où Tony Stark ressemble à un chinois avec un strabisme (vous voyez une autre manière de qualifier ceci ???)… sans oublier sa manie de faire prendre à ses personnages des poses de beaux gosses avec de grands sourires ultrabright en toute situation (et surtout quand ça ne colle pas au contexte) et de recycler à outrance ses propres dessins par la magie de Photoshop. Dans cet épisode le travail est correct, on n’a ni trop de poses avec sourires plus blancs que blancs ni trop d’auto-repompage, mais on peut repérer quelques bizarreries anatomiques comme Spectrum se penchant de manière improbable ou un coup de pied de Spider-Hero défiant les logiques de l’anatomies…

 

Avis puissant : Al Ewing a encore tout à prouver sur le marché du mainstream et ne choisit pas la facilité en lançant une nouvelle série Avengers sur un marché qui en compte déjà trop ; le scénariste parvient à faire une bonne première impression en montant une équipe éloignée des compositions habituelles ou des films qui joue la carte de la diversité sans faire dans le cliché (pour l’instant ?), dans un récit maîtrisé et un brin (trop ?) classique écrit dans un ton léger qui contrebalance le sérieux des autres séries de la gamme (notamment celles d’Hickman). Le travail de Greg Land reste quant à lui acceptable pour le moment, espérons que les deadlines ne fassent pas tomber rapidement le dessinateur dans ses travers… Passé le prétexte de la formation, le casting aux fortes personnalités que semble avoir bien cernées le scénariste dès le premier épisode pourrait donner une série fraîche à lire, reste à découvrir les plans sur le long terme d’Al Ewing qui pour l’instant ne s’est pas encore trop étendu dessus à ma connaissance…

Verdict : Check-it

A propos Marti 142 Articles
Lecteur assidu de comics et grand amateur de séries TV comme de cinéma, maître-nageur pour poneys à ses heures perdues.

5 Comments

  1. Je vais faire mon ch*** mais l’intro me donne déjà pas envie de lire la review. On me présente une situation qui n’a rien à voir. Avengers A.I. est une conséquence de Age Of Ultron alors que Mighty Avengers est une série qui se crée pendant Infinity. Ou plutôt qui utilise Infinity comme prétexte de création. C’est pas la même chose. Donc c’est bien beau de vouloir se la péter professeur des écoles (avec un ton de donneur de leçon) mais au moins ne déformez pas tout.
    Je ne l’aurais même pas relevé si le ton n’était péteux alors que c’est approximatif. Du coup, je sens que je vais lire une critique qui ne m’apporte rien de plus à ce que j’ai lu puisque déjà je trouve des erreurs que ça soit dans l’analyse ou dans le jugement.
    Je passe à autre chose.

    • Je pense que les gens ici sont ouverts aux critiques, mais si tu trouves des défauts à cette review et particulièrement le ton apparemment tu ferais bien de prendre garde au tien qui lui se veux bien plus détestable puisque tu t’adresses directement à une personne que tu ne connais pas et qui lui ne fait que parler de COMICS !!!

      Il faudrait un peu apprendre à relativiser avant de toi aussi nous faire don de tes leçons, le respect ça s’applique aussi sur internet. A bon entendeur….

      • Les avis bons comme mauvais sont bons à prendre, surtout quand comme moi on débute dans les reviews.
        Si mon ton t’a déplu Noisybear c’est ton droit, par contre je ne suis pas tout-à-fait d’accord avec les « approximations » que tu déplores, puisqu’il est justement dit dans l’intro qu’Avengers A.I. a été lancé à la fin d’AoU et Mighty Avengers pendant Infinity, alors que tu me reproches de ne pas l’avoir fait… et je ne compare absolument pas les deux séries ensuite ! Et je ne pense pas avoir été présomptueux ou déplaisant envers la série, je lui ai quand même mis un check-it limite buy 😉

  2. Je m’excuse pour le ton mais en l’ayant relu,je pense toujours la même chose sur cette introduction, je suis désolé.
     
    @Marti : comme je l’ai écrit je ne suis pas allé jusqu’à la note vue que l’intro m’a refroidi. Vu que tu débutes dans les reviews évite les pics gratuits dans les chapeaux 😉

    • Je l’ai relu aussi et je ne trouve pas que je lance spécialement des piques, je ne fais que décrire la réalité de la chose, en l’encensant même un peu puisque je suis nostalgique des très bonnes séries qui ont été lancées lors des events de la fin des années 2000. Donc niveau pique on a vue pire, non ? Et puis je ne vois pas en quoi le fait d’être débutant dans les articles interdit de donner son avis, ça fait presque dix que je le fais presque tous les jours sur des forums ou des sites, je ne vais pas m’en priver aujourd’hui :p
       
      N’y vois aucune rancune envers toi et ton avis, je ne demande qu’à m’améliorer, mais j’ai quand même du mal à comprendre certains de tes reproches que je ne retrouve pas comme celui de confondre Mighty et AI que j’évoque à peine une fois rapidement en précisant leur différence.

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