Crédits :
Scénario : Brandon Seifert
Dessins : Lukas Ketner
Couleur : Sunny Gho, Andy Troy, Jamie Grant
Éditeur US : publication : Skybound Entertainment ; imprimeur : Image Comics
Éditeur VF : Delcourt
Sortie VF : le 17 octobre 2012
Le contexte :
« Witch Doctor » nous plonge dans un monde horrifique. C’est assez simple : démons, fées, monstres, vampires et autres entités mystiques sont parmi nous. Et elles se servent des humains comme vecteurs pour prendre pied dans notre monde. Mais il ne faut pas s’inquiéter car des hommes et des femmes veillent dans l’ombre. Ils étudient et combattent toutes les choses mystiques qui pourraient nous faire du mal, ou réduire notre monde à néant. Parmi eux on compte le Docteur Vincent Morrow, spécialiste en médecine occulte, et son équipe constituée de Éric Gast, ancien infirmier, et Penny l’Affreuse, jeune fille possédée par une entité surnaturelle.
La fine équipe se rend sur les lieux d’activités paranormales, ou plutôt là ou un « patient » les « attend », comprendre une personne victime de quelque maladie mystique que ce soit : possession, infection par des parasites trans-planaire, etc… Bien sur le docteur possède également une clinique pour traiter et opérer ses « patients » avec tous les accessoires magiques, technologiques ou ensorcelés qui soit. Le décor est planté, intéressons nous maintenant aux protagonistes de l’histoire.
Les protagonistes :
Tout d’abord le « héros ». Le docteur Morrow est quelqu’un que l’on pourrait qualifier de… complètement barré, ou déjanté, au choix. Non content d’être hyper doué et pointu dans son domaine, il fait preuve d’un humour bien particulier et dispose de nombres d’informations qu’il choisit de révéler, ou pas, à ses collaborateurs tant en fonction de son humeur que des idées qu’il a derrière la tête. Il pourrait tout avoir de détestable, mais pour moi il est hyper attachant, un doux-dingue qui sauve le monde et ne se prend pas au sérieux.
Son assistante Penny l’Affreuse, est quelqu’un de très taciturne et très inquiétant. Au final on sait très peu de choses sur elle. Si ce n’est que c’est un peu le bazooka anti-mystique du docteur, et que l’entité qu’elle abrite adore manger. Mais son régime est particulier : uniquement des créatures magiques.
Enfin la dernière recrue du groupe, Éric Gast, ancien infirmier reconverti en assistant médical du docteur et dernière personne embauchée. Ce personnage découvre l’univers mystico-horrifique dans lequel évolue Vincent Morrow, et il sert en fait de guide pour le lecteur. C’est par son apprentissage du métier auprès du docteur Morrow que l’on découvre ce monde étrange.
De bonnes connaissances et des assistants doués ne font pas tout. Et pour lutter contre des êtres surnaturelles dotés de facultés magiques et mystique vous prendriez quoi ? Un bon bouquin d’incantations ? Des artefacts anciens renfermant une puissance incommensurable ? Ou alors le dernier cri de la technologie ?
La solution du docteur ? Un habile mélange de tout ça. On retrouve dans son arsenal au fil des histoires un peu de tout : des machines au look steampunk pour isoler les vilains monstres, des artéfacts magiques de légende (dont un en particulier qui rend le docteur si spécial, mais je n’en dirai pas plus), ou bien des choses assez fun comme des pilules de télékinésie. Bah oui pourquoi se prendre la tête à apprendre et réciter des formules magiques dans une langue morte et oubliée de tous, quand un verre d’eau et un cacheton ont le même effet ?
L’histoire :
Je vais éviter de trop en révéler, ce premier tome permet de découvrir tout cet univers horrifique, et les informations s’y rapportant sont distillées au long des 5 parties de ce récit. D’ailleurs la trame globale est un peu traitée à la manière d’une série TV. Le coeur de chaque histoire pourrait être lu séparément des autres, mais un fil rouge permet de relier chaque épisode au suivant. Ce fil rouge est assez simple : pourquoi avons nous droit à des incursions de créatures mystiques dans notre monde ? Et quelles en sont les conséquences à plus ou moins long terme ? La réponse nous est donnée assez vite : La fin du monde ! S’en suit une quête pour essayer de l’endiguer.
Tout ça nous est raconté de manière assez drôle, pour un récit teinté d’horreur. C’est d’ailleurs surprenant d’avoir un univers sombre dépeint avec des personnages haut en couleur comme le docteur Morrow, qui fait preuve d’un détachement inébranlable face à toutes les immondices auquel il a affaire. Autre chose, l’inspiration dans les oeuvres de Lovecraft et autres consorts est flagrante, et c’est pour notre plus grand plaisir. La confrontation avec chaque nouvelle menace est un moment attendu avec impatience. Le traitement de cette menace est assez jouissif car mêlant mystique et science, et enfin le remède tranche souvent dans le vif du sujet. Si on aime l’horreur mais traitée de façon décalée c’est un vrai bonheur.
La partie graphique :
Rien à redire, le travail du dessinateur et des coloristes arrive à rendre parfaitement l’ambiance horrifique de la série. L’atmosphère générale est sombre. Les différents personnages sont au poil : un docteur un peu maigrelet, un assistant qui a du faire du Hockey sur glace ou du football américain dans sa jeunesse, et une assistante possédée aux allures de petite fille inquiétante des films d’horreur. Sans parler des monstres qui sont juste horribles, mais attention dans le bon sens du terme, c’est ici ce qu’on leur demande. Très organique et visuel. La colorisation permet quand à elle une belle harmonisation entre le travail du dessinateur et l’ambiance horrifique qui est attendu dans ce genre d’ouvrage.
L’Édition :
Soignée, couverture cartonnée rigide, papier glacé, insertion des couvertures originales pour délimiter le chapitrage et quelques bonus. D’ailleurs parmi ceux-ci nous avons droit aux travaux préparatoires aussi bien sur les monstres que sur les héros ou leurs accessoires, ce qui est je trouve très intéressant. On trouve également une post-face de Robert Kirkman de Brandon Seifert. En bref un ouvrage qui mérite de figurer dans une bibliothèque.
Verdict :
Une bonne lecture, mais à réserver à un public averti et fan d’horreur, ou pour des personnes ayant envie d’essayer ce genre de registre. Bien que ce récit ne soit pas ce que j’appellerai de l’horreur pure et dure, le ton léger du docteur Morrow contraste pas mal avec ce que beaucoup de gens imaginent sur ce type de récits. Mais sinon tout y est : menaces cachées dans l’ombre, monstruosités sorties des abysses, j’en passe et des meilleures. L’oeuvre est assez graphique et trash pour ne pas la laisser dans les mains d’un gamin. Mais d’un autre côté quand on parle d’horreur c’est souvent (toujours ? ) le cas.
Je n’ai qu’une hâte c’est de pouvoir découvrir la suite, mais elle vient juste de commencer en VO.
Je l ‘est lut et le coté » docteur House » du paranormal est bien , sans plus , pas inspiré , s ‘ inspirant un peux trop de Lovecraft ( merci les coups de coudes un peux trop insistant ) qui a lire du paranormal , j ‘ en reste à BPRD , Hellboy , Sandman ….
Les allusions sont à peine voilées, voire pas du tout. Mais le fait de prendre de l’horreur et d’en faire quelque chose de fun à lire m’a beaucoup plus. Un agréable moment de détente, pas prise de tête, c’est ce qui m’a franchement séduit.
Les allusions sont à peine voilées, voire pas du tout. Mais le fait de prendre de l’horreur et d’en faire quelque chose de fun à lire m’a beaucoup plus. Un agréable moment de détente, pas prise de tête, c’est ce qui m’a franchement séduit.
Lovecraft fais peur , samedi soir j ‘ écoutais une dramatique à 21H basé sur une nouvelle de Lovecraft et j ‘ avais la pétoche , ce docteur est plus proche de son cousin d ‘ Authority qu ‘ autre chose …d ‘ ailleurs j ‘ imagine la confusion pour le jeune lecteur pour Arkham , l ‘ asile de Gotham et la ville de la nouvelle angleterre
Ça forcera le jeune lecture à se faire un peu de culture sur le sujet. :p