Une femme qui dessine des femmes interviewée par une femme… en voilà assez pour rétablir la parité sur ce site (Claire, tu n’es plus toute seule)! J’ai rencontré Little Ginkgo sur le stand de la WIP Agency à la Paris Comics Expo. Après avoir partagé un bon moment avec cette artiste pétillante et talentueuse, j’ai eu envie de questionner cet OVNI dans le monde des comics et de vous le présenter.
Jeune femme attachante, autodidacte, ces premières inspirations ont été Vidéo Girl Ai de Masakazu Katsura et RG Veda du studio Clamp. Du manga, elle s’est intéressée aux comics, influencée par le travail de Michael Turner sur WitchBlade et Fathom. Son intérêt pour les personnages féminins l’a mené par la suite vers les pin-ups. Toujours très sexy, ces héroïnes inspirent Little Ginkgo qui va développer son propre univers, inspiré des fetish pin-ups.
Elle se fait repérer en 2007 par un des organisateurs des soirées « Fetish in Paris » qui lui donne l’occasion de se lancer en exposant sous le nom de Fetish Ginkgo. Plongées dans l’univers fétichiste, sensuel et chic, ses héroïnes s’affichent, lolitas, geishas ou femmes fatales, en dentelle, gainées de latex, ou attachées dans l’art du Kinbaku. Elle rencontre, à l’occasion d’une exposition en Belgique, l’artiste Clovered C avec qui elle publie en auto-édition Fetish Chic, aidées de l’auteur Pierre Brulhlet et de l’artiste Tomagraphiste. L’inauguration se fait à la Japan Expo en 2011, les deux dessinatrices , vêtues de latex, y rencontrent un franc succès.
Au fur et à mesure des salons, Little Ginkgo rencontre plusieurs auteurs de la WIP Agency, qui lui donneront de sérieux coups de pouce par la suite.
“Je suis toujours contente de voir que les gens m’aiment bien !” dit-elle, enthousiasmée par ces rencontres.
Selon ses propres mots, « le concept est inédit et a été bien accueilli ». Elle semble toujours étonnée de constater l’engouement pour son travail et de recevoir autant d’aide, de soutien et de conseils d’artistes qu’elle admire.
Devant le très bon accueil reçu par Fetish Chic, les deux artistes sortent Fetish Chic II pour la Japan Expo de 2012 – qui sera même réimprimé grâce au site Ulule pour le Paris Manga.
“Je m’étonne toujours que les gens s’intéressent à ce que je fais !” me confie t’elle en riant.
C’est justement lors de l’inscription à cette exposition qu’on lui demanda de faire “moins dans l’esprit manga” (les seules places restantes étant situées dans la partie comics), elle a donc rassemblé ses dessins, y a glissé quelques pin-ups façon comics et en 1 mois est sorti son premier ArtBook, Chut !, qui lui ouvrit les portes de la WIP Agency en tant qu’auteur.
Dessinant en digital sur tablettes graphiques (souvent prêtées par des amis), elle s’essaye depuis peu aux techniques de l’aquarelle ou des marqueurs à l’alcool. Critique vis-à-vis d’elle-même, elle dit que son travail a encore besoin d’évoluer, et est désireuse de maîtriser de nouvelles méthodes. Sa “réconciliation avec le papier”, comme elle le dit elle-même, est encore récente mais elle n’abandonne pas le digital pour autant, comme l’outil Photoshop. La combinaison des deux aboutissant à la réalisation de cette Harley Quinn, cover de son dernier SketchBook, qu’elle présentait à la PCE.
Son rêve : devenir pro et pouvoir dessiner des covers pour des éditeurs comme Marvel ou DC.
Ses envies : Partager encore de bons moments dans ce milieu où l’entraide et la bonne humeur sont de profondes sources de motivation pour elle.
Ses projets : débordante d’idées, il y en a trop pour les citer ici.
Pas de pudibonderie entre nous, parlons un peu de ces fetish pin-ups ! Quand je lui demande ce qu’elles représentent pour elle, Little Ginkgo répond : “C’est la féminité, la séduction. Ce sont des super femmes, avec des atouts qui impressionnent, avec l’esthétique fétichiste”.
A propos de son thème de prédilection, elle dit : “La question de la féminité m’interpelle. C’est une vision idéalisée de la femme, une vision érotique mais sans être vulgaire. Ça reste sensuel”.
De son propre aveu, elle a “toujours aimé dessiner des filles”, “Ce sont tous les atouts de la féminité que j’aime, je mets en avant une super séduction de la femme, ce sont des super-héroïnes en latex”.
Donc pour ma part, je dis “stop aux pudibonds !” qui détournent les yeux de ses travaux ou contournent timidement son stand. Little Ginkgo ne veut pas être cataloguée fétichiste, elle aime simplement dessiner des femmes indépendantes et à la sexualité assumée, nous livrant sa vision magnifiée du corps féminin. Quel plaisir coupable que de pouvoir admirer son travail ! Pour ma part je n’ai qu’une hâte, la voir évoluer, conforter sa technique et laisser parler son imagination.
Interview lue, approuvée et illustrée par Little Ginkgo herself ! Que je ne remercierai jamais assez de sa disponibilité et de sa bonne humeur communicative et – oserai-je le dire – que je considère à présent comme une amie.
Je vous donne ici le lien officiel vers son travail : Page deviantart
Youhou une autre fille sur le site !!!! Girl Powaa !!!!
Ah la la ! un petit coup de pouce oui, j’essaye !
Si l’arrivée du girl powaa nous envie d’illustrations de ce style je signe tout de suite 😉
En tous cas un article bien sympa et une artiste pleine de talent qui de mon point de vue à tout ce qu’il faut pour prendre la place de certains cover artists chez marvel!!!
C’est d’ailleurs avec plaisir que je porterai mon regard vers son stand si je suis amené à la croiser en convention.
Désolé l’édition ne fonctionne pas mais c’est envahis et non pas envie :/
Ah la la ! j’avoue avoir fait fort pour marquer le coup ! ce milieu reste quand même très masculin. Je vais essayer de continuer comme ça et pour info, Little Ginkgo sera à la Japan Expo et au Paris Manga Paris logiquement, sur le stand de la WIP.
Vraiment sympa cet article oui ! Hate de rencontrer tes futurs nouveaux amis Nightrunner, si ils sont tous du talent que cette charmante Little Ginkgo !