Crédits :
Scénario : Frank Miller
Dessins : David Mazzuccheli
Couleurs : Richmond Lewis
Éditeur US : DC
Éditeur VF : Urban Comics
Edition : Collection DC Essentiels, contient les épisodes de Batman #404 à 407
Le contexte :
Les années 80 ont été l’occasion pour DC de dépoussiérer une bonne partie de leurs héros de comics, et en tête de liste la fameuse trinité : Superman, Wonder Woman et Batman. Si le fils de Krypton et la princesse des amazones avaient besoin d’un coup de jeune, ce n’était pas le cas du chevalier noir. La décision suivante a été prise : puisqu’il n’y avait pas besoin de remettre Batman au goût du jour, pourquoi ne pas donner plus de profondeur au personnage lui même. C’est là qu’intervint Frank Miller. Après avoir raconté la fin du chevalier noir, l’auteur s’attaquerait à ses débuts. C’est l’ambition de ce récit Batman : Year One, publié en 1987, un peu moins d’un an après la publication de The Dark Knight Returns.
L’histoire :
Aussi surprenant que cela puisse paraître, cette histoire ne s’intéresse pas que à Batman, mais aux quelques personnages qui gravitent autour de lui, et qui sont de véritables piliers de la mythologie du justicier de Gotham. Au final le récit nous narre le retour de Bruce Wayne dans sa ville natale et en parallèle l’arrivée du Lieutenant Gordon. Certains passages sont l’occasion pour Selina Kyle et Harvey Dent de faire une apparition, de faire un bout de chemin avec le lecteur, alors qu’Alfred nous aide à voir l’homme derrière le masque. Frank Miller mets en place plein de petites choses qui sont connues dans l’univers de la chauve souris.
Le récit est découpé un peu comme un journal : les différentes scènes sont datées d’un jour et d’un mois. Et comme on peut s’y attendre le tout s’étale sur près d’un an. Les débuts du lieutenant Gordon prennent même plus de place que les premiers pas de Bruce Wayne dans le rôle de vigilant. Mais les apparitions de Batman sont mémorables à chaque fois. Le héros n’est qu’un homme, il commet des erreurs qui pourraient lui coûter cher, mais à chaque fois Bruce Wayne apprend, corrige le tir et progresse jusqu’à devenir le justicier que l’on connaît. Gordon est lui aussi pétri par son humanité, flic expérimenté et droit, il a maille à partir avec certaines instances des forces de l’ordre de Gotham. Lui aussi fait des erreurs, dans sa vie personnelle. Mais il apprend également, et le tout ne le rend que plus humain et touchant.
Enfin un dernier personnage est dépeint. Il progressera, on le sait, au contact de ces deux hommes d’importance dont la mission intrinsèque est de se tenir à son chevet. Je veux parler ici de la ville de Gotham. Décrite comme Sodome ou Gomorrhe en version moderne, le crime ronge la métropole. Les forces de l’ordre sont corrompues à différents niveaux, même les plus hauts. Notables et Gangsters flirtent ensemble pour le plus grand malheur des petites gens. Mais il est des hommes qui ne sont pas atteint par cette corruption : Gordon est un des flics les plus droit qui existe, et Bruce Wayne est une victime de cette ville qui cherche à ce que personne ne souffre comme il a pu souffrir. C’est là le fond de la personnalité des deux héros de ce récit. Et pour parvenir à leurs objectifs ils vont se mettre en danger, prendre des risques et finir par devenir alliés.
L’histoire que nous raconte Miller est haletante, elle ne souffre d’aucun temps mort, juste de passage moins orientés actions mais d’une importance primordiale pour le récit. Une histoire merveilleusement orchestrée et sans fausse note. Une plongée dans les débuts de Batman et de sa mythologie. Quelque chose de si important pour le chevalier noir qu’a sa lecture on se rend bien compte que Christopher Nolan y a largement puisé son inspiration pour nous produire sa trilogie. Bref il ne faut pas passer à côté de cet ouvrage si l’on affectionne Bruce Wayne et son alter ego. Personnellement je l’ai dévoré à une vitesse fulgurante.
La partie graphique :
L’accord parfait entre scénario et dessins existe. Batman Year One en est la preuve. Le travail de David Mazzuccheli supporte ici à merveille le récit de Frank Miller. L’ambiance qui est rendue fait très film noir. La ville de Gotham est sombre, et les différents évènements qui s’y déroulent ne sont pas mieux. Et c’est une chose que le dessinateur a su capter, et que son encreur a réussi à transmettre. Et si le trait peut paraître moins précis que celui d’autres artistes, il n’empêche que l’on arrive parfaitement à reconnaître les différents protagonistes. L’auteur parvient en plus à rendre, par les différentes expressions faciales des personnages, leurs états d’esprits et à faire passer leurs émotions.
Edition :
Un travail soigné, l’ensemble du récit de Year One (désolé je n’arrive plus à dire « Année Un ») est présenté dans un bel ouvrage avec couverture cartonnée. Le contenu éditorial permet d’en apprendre un peu sur le contexte lors de la publication originale de cette histoire. On retrouve au fil du récit l’ensemble des couvertures originales, et cerise sur le gâteau, la fin de l’ouvrage rassemble de nombreux bonus : dessins préparatoires, crayonnés, planches non colorisées, planches colorisées, extraits du scénario, j’en passe et des meilleurs.
Verdict :
Un indispensable. Voila tout est dit et ça tient en un seul mot. Jetez-vous dessus si vous aimez le justicier de Gotham ou si vous voulez le découvrir. En plus de cela l’ouvrage est soigné et sera du plus bel effet dans une collection.
J’ai découvert cette histoire en juillet lors de sa sortie, un peu rebuté par le tarif de l’édition panini je n’avais pas eu la chance de lire avant.
Il s’agit ici clairement d’une oeuvre majeure des comics qui immédiatement est venue rejoindre mes lectures préférées. On sent une maitrise qu’on ne voit que rarement dans les comics, du début à la fin on ne lache pas le livre des mains, le rythme est idéal et il n’y a aucun temps mort.
La narration est d’une fluidité sans faille et les pages s’enchainent naturellement. Les personnages eux sont superbement bien écris et s’inscrivent totalement dans le cadre et l’époque.
A propos du dessin je ne peux qu’appuyer ton propos, il est ce qu’il fallait pour cette histoire et retranscris parfaitement cette ambiance noire.
Une édition format deluxe à ce tarif, de cette qualité avec des bonus sympas à environ moitié prix de l’ancienne, c’est imbattable et je suis bien content de l’avoir attendue. Pour ceux qui n’auraient pas lu ce chef d’oeuvre là il ne faut surtout plus attendre.
C’est clairement un incontournable. Urban a fait un super boulot, l’ouvrage a sa place dans une collection. Pour la petite histoire, je l’ai eu en cadeau d’anniversaire (merci les copains ! ), eh bien c’est un super présent (oui je dis ça parce que Noël n’est plus si loin, comme ça ça vous fait une idée de cadeau ;))
La narration et l’ambiance série noire marche super bien ensemble. Grosso modo une fois le bouquin ouvert je ne l’ai refermé qu’une fois terminé. J’ai été aspiré par l’histoire.
Ce que j’aime beaucoup avec le dessin, c’est qu’il retransmet bien l’idée que l’histoire se déroule au début de Batman, peut être par le style vraiment particulier, ou la manière de dépeindre les personnages.
Effectivement le dessin illustre bien l’antériorité du récit je pense en particulier au moment ou bruce descend dans les quartiers et rencontre selina. il se dégage vraiment une atmosphère à la fois rétro et hors du temps.
J ‘ aime beaucoup , vraiment le complément à Dark knight returns , l ‘ animé est pas mal mais il manque ce petit » truc » du comics , cette noirceur sans fond qu ‘ est Gotham
Tout à fait d’accord avec toi Corwin, ce bouquin est génial! L’édition d’urban est magnifique, l’histoire et les dessins sont grandioses. Bref du très grand Miller-Mazzuccheli. Si vous ne l’avez pas encore, ruez-vous dessus c’est un « buy » +++++ ;), pour 15 euros en plus, c’est une super affaire.