Fortune and Glory ou comment Bendis écrivait vachement bien avant de se coltiner les Vengeurs

Il y très longtemps existait un jeune auteur qui bossait dans les comics non mainstream (comprendre sans gens qui portent spandex et capes) et qui tentait désespérément de percer sur un marché en plein effondrement. Le jeune auteur en question n’est autre que Brian Michael Bendis, auteur phare de Marvel depuis maintenant plus de dix ans.
Si aujourd’hui nous pouvons tous voir qu’il est en mode « carbonisation complète » sur les Vengeurs, il sait encore briller sur des bouquins plus personnels, principalement ses creator owned notamment Powers, qui entre dans sa douzième année et ne montre pas de signes d’essoufflement.

Mais à l’époque, il n’était qu’un jeune scénariste et dessinateur qui cumulait les boulets annexes pour payer ses factures. Et puis un jour il rencontra Hollywood. Commence alors un dur apprentissage du fonctionnement de la machine à broyer qu’est l’industrie cinématographique. Mon propos a l’air dur alors que Bendis est d’une fraicheur et d’une honnêteté rare et surtout d’un humour qui semble avoir disparu avec Secret Invasion.

Il nous présente ainsi son parcours tragi-comique pour faire adapter certaines de ces œuvres. Cela donne lieu à une série d’anecdotes toutes plus hilarantes ou sidérantes les unes que les autres. Des gens des studios qui l’appellent pour acheter les droits de ces bouquins pour surtout éviter que la concurrence les détiennent – en se fichant royalement d’en faire un film -, de l’incident HBO – en gros le chef des programmes l’appelle pour lui dire « Qui êtes vous et pourquoi vous m’emmerdez avec votre comic book ? » -, à la rencontre avec un des producteurs les plus intelligents d’Hollywood qui rejette Torso persuadé que Elliot Ness est un personnage fictif…

Au final aucune de ces œuvres ne sera adaptée, bien que régulièrement Bendis soit amené à traiter avec Hollywood, comme lors du rachat des droits de Jinx par Charleze Theron, ou le fait que David Fincher ait été à deux doigts de réaliser Torso (pour ceux qui ne l’ont pas lu, le pitch est le suivant : Elliot Ness contre le premier tueur en série répertorié aux Etats Unis).

Bendis écrit et dessine le tout dans un style cartoony bien particulier qui ne fait que renforcer l’hilarité de certains passages (voir l’incident Pauly Dhore).

Un grand moment de lecture qui vient de ressortir chez Icon pour tous ceux à qui le Bendis de la grande époque manque.

A propos Sam 2348 Articles
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2 Comments

  1. Très intéressant ce petit article sur Bendis qui en dit long …

    J’ai lu récemment, et beaucoup aimé, Torso et Goldfish, surtout le premier qui est sur quoi Bendis est au meilleur : le polar.

    Une adaptation ciné serait vraiment intéressante.

    Pour le reste de son oeuvre, chez Marvel, ses Daredevil étaient très bons (sans surprise vu l’atmosphère très polar), ses Avengers se sont essoufflés avec les années (je dirais qu’après les tie ins à Civil War, il n’y a plus eu grand chose de passionnant), mais le pire est pour moi Ultimate Spider-Man, je ne sais pas combien de temps ça peut durer. (Lafuente et l’ambiance « 7 à la maison », au secours !)

    Et puis, je suis allergique aux héroïnes « Bendissiènes » et comme il semble s’être spécialisé là dedans avec Alias, Spider-Woman ou encore la récente Scarlet … J’ai vraiment tendance à préférer ses premières oeuvres.

     

  2. A peu prêt d’accord avec bunny, néanmoins je trouve alias excellent (mais là encore on dans le polar, pas dans le super-héros), par contre la suite, the pulse, plus encré dans les super-héros classique est loin d’être à la hauteur… Et je trouve également les premiers épisodes de USM excellent, mais ça c’est essouflé sur la longueur, comme souvent avec bendis…
     

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