Crédits :
Scénario : Dan Brereton
Dessins : Dan Brereton
Couverture : Dan Brereton
Éditeur : DC Comics (singles) / Image Comics (recueil)
La série : Giantkiller est composé d’une mini-série de 6 épisodes et d’un one-shot (Giantkiller A to Z: A Field Guide to Big Monsters).Ces sept publications sont parues entre août 99 et janvier 2000 chez DC Comics.En 2006, l’ensemble a été compilé dans un recueil du même nom chez Image Comics.
C’est donc écrit par Dan Brereton (The Nocturnals), dessiné par Dan Brereton (Batman : Thrillkiller) avec des couvertures par Dan Brereton (Psycho). Non, ce n’est pas un mauvais copié-collé. Oui, ce nom de famille est imprononçable.
Scénario : L’histoire débute alors que, coincée dans un embouteillage, Jill, une étrange femme aux courts cheveux blancs médite sur la situation. Trois ans plus tôt, le président des États-Unis a officialisé l’existence de monstres en Californie. De gros monstres. Géants. Et l’un d’eux est justement en train de détruire le décor en amont de la bretelle d’autoroute où Jill attends patiemment, se remémorant comment tout a débuté…
Retour en 99, trois ans plutôt donc. Une comète heurte le Mont Diablo à San Francisco et le volcan longtemps endormi se réveille. Des créatures géantes et forcément monstrueuses en émergent. Bien qu’elles restent étrangement confinées aux alentours, l’endroit devient vite un no man’s land : air empoisonné, perturbations électromagnétiques et pluies acides. Et s’il n’y avait que ça. Il faut voir ces monstres plus grands que des immeubles jouer avec des tanks, des trains ou des voitures comme s’il s’agissait de jouets. Et les imaginer se faire des cure-dents avec des poteaux télégraphiques (oui, c’est un fantasme personnel).
L’armée lance donc le Projet Giantkiller soit une arme de destruction massive, vivante et conçue avec de l’ADN de géants monstrueux. Notre bourrin principal nait donc ainsi. Surnommé « Yochu » par le Dr. Azuma, son géniteur, et plus simplement « Jack (the Giant Killer) » par l’armée, la créature arbore des traits aussi amphibiens que démoniaques, une longue queue terminée d’une pince de crabe, possède un troisième œil faisant office de canon énergétique et manie à la perfection l’arme blanche. Ouais, rien que ça. On rigole pas à l’armée.
Évidemment, les routes de Yoshu/Jack et Jill vont se croiser à plusieurs reprises, tout comme la multitude des monstres jouant à l’Apocalypse autour du volcan…
Dessins : J’ai tendance à avoir les illustrateurs-peintres en horreur. Et pourtant j’adore Brereton. Sûrement parce qu’il ne cherche pas à faire dans le photoréalisme. Son trait est anguleux et très contrasté. Il illustre souvent des freaks, des personnages très originaux et excentriques et ce dans des teintes chaudes et colorées. Pour le coup, la peinture ne dénote pas dans ce genre de représentations baroques et barrées.
Couvertures : Les peintures-couvertures de Brereton sont iconiques en diable (ha ha !) et particulièrement colorées. Elles mettent en scène Jack the Giant Killer et/ou Jill avec un monstre toujours différent. Parcourues d’idéogrammes japonais, elles affichent (ha ha !) autant de puissance que de fun. À elles seules, elles peuvent valoir l’achat.
Avis : Si Giantkiller n’est pas la version Godzilla de « Max et les Maximonstres » avec un Max de trois mètres de haut face à des immeubles poilus et rageux, ce comics n’en est pas moins un hommage aux kaijū eiga, ces films japonais où de gros monstres (Godzilla, Mothra, Gamera & co) détruisent des maquettes de villes et se mettent sur la gueule (gueule qui n’est pas un gros mot ici vu qu’on parle de créatures méchantes). Bref, Giantkiller c’est le jeu vidéo King of the Monsters transposé en comics.
Si après la lecture, je suis toujours autant ravi des illustrations de Brereton, je dois bien avouer que scénaristiquement, c’est moins excitant. Pas que ce soit mauvais, non, loin de là, mais c’est finalement géré sans grande surprise et du coup un peu ennuyeux. Le début est assez dense, relativement détaillé et explicatif avec parfois une voix-off un peu trop présente (et donc agaçante) mais c’est surtout dans les derniers épisodes, une fois l’univers dépeint (ha ha!), et alors qu’on attend une énorme confrontation finale, qu’on peut être déçu. La confrontation finale a bien lieu et l’échelle est dantesque mais l’affrontement manque d’inventivité pour un titre qui promet avant tout de la baston entre monstres. J’espérais un robot géant ou, mieux, un Giantkiller dopé aux hormones qui deviendrait lui aussi géant pour faire face mais non. C’est pas honteux mais ça s’essouffle sur la fin et douche un peu l’enthousiasme général.
Oui, parce que voir un monstre humanoïde armé d’un gros katana-forgé-dans-la-dent-d’un-monstre trancher des tentacules d’un monstre encore plus énorme étant un des fantasmes de base de tout être humain qui se respecte, on était en droit d’en espérer un peu plus. Un plus gros monstre du moins.
À noter, le sympathique one-shot de 27 pages présentant 26 monstres en pleine page avec des notes et le nom de chacune des créatures. Cette bible écrite par Jill (le personnage féminin) n’est pas indispensable mais a été bien pensée : elle ne comporte aucun crédit (pas de Brereton ou d’éditeur en dehors de la couverture) et est parfois citée dans l’intrigue générale, à la page près. De plus, chacun des 26 monstres fait une apparition dans la série ce qui montre que l’objet a été un minimum pensé. Et puis, Cthulhu est cité.
Note : 6/10 – C’est un Check-it.
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