Et dans la catégorie “j’étais coincé dessus depuis quelques temps, mais les vacances m’ont aidé à en venir à bout”, je nomine :
- Le cavalier vert tome 1 de Kristen Britain chez Milady
Avis : Et grand dieu des livres, que ce premier volume m’a donné du mal…
Le pitch de départ est assez simple, dans un univers que n’aurait nullement renié Tolkien (voire aurait potentiellement fait un procès pour violation de copyright), on suit les aventures de la jeune Karigan, jeune femme à la personnalité bien affirmée, qui après avoir rencontré des problèmes dans son école s’enfuit et tombe sur un messager officiel à l’agonie : un cavalier vert.
A la demande de l’homme mourant, elle reprend sa mission : communiquer un message vital au roi, un danger pesant sur le royaume tout entier. S’ensuit une course poursuite jusqu’à la capitale contre les nombreux groupes qui ourdissent dans l’ombre un complot qui fait appel à des forces anciennes enfermées depuis bien longtemps…
Un pitch de départ donc on ne peut plus classique. Ce qui en soi ne m’aurait guère dérangé, si l’exécution derrière avait été plus efficace. Malheureusement, l’autrice se perd dans la première partie dans une série de digressions sans intérêt qui ralentissent profondément l’avancée du récit. Le tout est marqué par un style narratif réellement lourd qui fait que j’ai peiné sur presque toutes les pages.
Outre des descriptions assez longues, le fait qu’une bonne partie du récit soit une course poursuite me gêne assez. En effet, on touche là à mes goûts personnels, et j’ai tendance à ne pas vraiment apprécier ce genre d’histoires. Le fait est qu’une course poursuite ne permet guère de supporter une histoire très longtemps et les effets dramatiques sont assez vite répétitifs.
De fait la lecture des 300/400 premières pages a été réellement pénible, au point que j’ai du coup mis le bouquin de côté pendant un certain temps…Jusqu’à ce que le fait de le voir me défier en permanence de l’oeil me pousse à le reprendre. Ce que j’ai finalement fait et heureusement la seconde partie du récit s’avère bien plus intéressante, si bien qu’en quelques jours, le bouquin était bouclé. Le récit se débloque réellement et amène enfin un vrai développement.
J’en serai même tenté d’aller lire le second tome…si j’arrivais à supporter l’héroïne principale. En fait, cela en devient même étrange, de se dire que de tous les personnages du récit, c’est le protagoniste principal que l’on supporte le moins…En comparaison, un personnage comme la capitaine Stèle (boss des cavaliers verts) affiche un réel charisme qui donne envie de la suivre…
Avis : 6.5/10
- Haut Royaume tome 2 de Pierre Pevel chez Milady
Avis : voilà un second tome que j’ai attendu avec impatience. J’avais en effet adoré le premier volume et notamment sa conclusion qui m’avait laissé hurlant comme un dément après l’auteur. Fidèle à ses habitudes, Pevel nous avait laissé sur un cliffanguer de fin démentiel, nous obligeant à nous jeter sur le tome 2. Un tome 2 sur lequel j’entretiens des sentiments partagés.
En termes d’histoire, on retrouve donc le haut royaume tel que posé dans le premier tome. Entre son roi reclus et sa reine désireuse d’accumuler toujours plus de puissance et d’influence pour combler le vide de pouvoir crée à la tête du royaume. Le premier volume s’attachait essentiellement à décrire le retour sur le devant de la scène de Lorn, protagoniste principal, chevalier de la couronne enfermé pour trahison et corrompu par l’obscure lors de son incarcération.
Le fait que Lorn ait été ou non condamné à tort était un des enjeux du premier volume, tout comme sa lutte contre la reine, alors qu’elle s’apprête à céder une des cités du haut royaume à un pays ennemi pour renflouer les caisses de l’Etat.
La conclusion du premier tome appelait un changement important du statut quo dans la suite, et c’est ce que la première partie du récit développe de manière assez…peu dynamique. A la lecture j’ai eu l’impression que la série repartait à zéro, mais était dans le même temps bien moins fluide que le premier tome.
Ce qui est réellement dommage car c’est sans doute là l’une des grandes qualités de Pevel. Son écriture simple, sans renoncer à un certain degré d’exigence, rend la lecture de ses livres particulièrement agréable. Il y a très peu de longueurs, et l’histoire avance toujours relativement rapidement, sans se perdre dans des descriptions à rallonge.
C’est cette difficulté des 300 premières pages qui m’a poussé à le mettre de côté pendant un certain temps, jusqu’à le reprendre et …lire la seconde moitié du bouquin en une seule soirée. Je ne sais trop ce qui s’est passé, c’est un de ces moments où l’on se dit, allez encore 10 pages, encore 20, allez je vais au compte rond, oh, il ne me reste que 100 pages avant la fin, autant continuer…et poum le livre est fini, 5 à 6 heures se sont écoulées et on est bien avancé dans la nuit…
Il faut bien comprendre que le récit avance à très grands pas dans cette seconde partie, les évènements s’enchaînent à toute allure, les retournements de situation inattendus se présentent à tous les coins de pages et l’on se demande régulièrement dans quelle direction Pevel va nous emmener pour chaque fois être surpris et surtout enthousiasmé par l’idée.
Comme pour le premier volume, l’auteur achève son livre sur un bon gros cliffanguer qui va affecter le statut quo de manière profonde..S’il est à priori moins marquant que celui du premier tome, il est par contre bien plus sombre et plus lourd de conséquences pour la suite de l’histoire. Malgré mes réserves donc, un bon second volume, et je reste donc dans l’attente fébrile du 3e tome…
Avis : 8/10
Dans la catégorie, ils étaient dans ma pile de lecture en attente depuis des mois, et j’ai enfin eu le temps de m’y mettre
- Les Kerns de l’Oubli vol 2 : les larmes du désert de Feldrik Rivat chez J’ai lu
Avis : Je ne vais pas perdre mon temps à vous résumer l’intrigue, pour la simple et bonne raison que c’est impossible, d’autant plus qu’entre le volume 1 et le volume 2, le statut quo change de manière assez radicale et on ne retrouve que quelques personnages d’un tome à l’autre.
Je l’évoque, car après avoir très patiemment attendu dans la pile de lecture pendant une grande partie de l’année 2016, je me suis enfin englouti la seconde partie de cette trilogie. Et comme le premier volume, la lecture fut dense mais pleine de plaisir.
Si l’histoire est inrésumable c’est en grande partie en raison du nombre de personnages mis en avant et l’échelle même du récit. Mais aussi parce que le style de l’auteur emporte un peu toute autre considération. Feldrik Rivat a en effet rédigé cette saga, dans un style recherché et surtout puissant.
Ahhh grand dieu de la langue française, qu’il est bon de se souvenir que notre bon vieux français en a aussi sous le capot, que notre langue peut chanter, être musicale, fluide…quand on se donne la peine de creuser. Je suis bien conscient que tout le monde ne peut pas être un Damiaso ou un Jaworski, mais cela faisait longtemps que le simple style de l’auteur n’avait pas autant emporté mon adhésion.
De fait, outre une grande fluidité dans la lecture (les pages filent à toute vitesse), la puissance du style donne un souffle épique à l’ensemble du récit. On est donc littéralement emporté par l’histoire qui en outre contient en elle même un nombre d’idées particulièrement généreux.
Seul défaut, je pense, la distance avec les personnages. En raison même de la nature du style de l’auteur, il est assez difficile de s’attacher à un personnage, d’autant que l’histoire avance très vite et n’hésite pas à en sacrifier au fur et à mesure.
Avis : 8,5/10
Dans la catégorie : “il était dans ma pile de lecture depuis plus d’un an, ça démarrait très bien et maintenant je ne veux plus jamais en entendre parler…”
- Le cycle des démons tome 1: l’homme rune de Peter V.Brett
Avis : En sortant de la lecture des Kerns de l’oubli, j’avais franchement besoin de lire quelque chose de plus reposant, de plus simple, de plus classique en somme. Et le premier volume du cycle des démons attendait depuis plus d’un an dans ma pile que je daigne lui accorder un minimum d’attention.
Comment un livre peut passer autant de temps dans une pile de lecture me direz vous ? euhhh, vous avez vu le nombre de livres que je m’envoie chaque mois ? Pour faire simple, il y avait toujours plus prioritaire, la dernière sortie bien chaude du moment, l’événement de l’année ou du mois, ou l’envie d’autre chose…
De fait, en m’attaquant à ce premier volume j’avais à la fois le temps (période des congés) et l’état d’esprit adéquat (allez c’est parti pour une petite série de fantasy classique qui prend pas trop la tête). Et cela commençait bien. Pour vous donner une idée, je suis arrivé à plus de la moitié du livre en quelques heures.
Le style de Brett est en effet des plus simples, beaucoup de dialogues courts, peu de descriptions, un nombre limité de personnages et un pitch de départ classique, mais qui comme tout truc classique fait le boulot. A savoir dans ce monde, chaque nuit dès que le soleil disparaît, des hordes de démons sortent de l’ombre.
Leur origine est inconnue, mais cette guerre humains/démons qui dure depuis des siècles a fait disparaître une bonne partie de l’humanité, si bien qu’il ne reste que quelques contrées habitées et la population totale se chiffre en à peine quelques centaines de milliers d’habitants. Habitants qui n’ont pour se protéger que d’anciennes runes inscrites dans la pierre ou autre supports pour protéger leurs habitations des démons.
Une idée simple, mais qui fonctionne, alors que l’humanité s’est résignée à son sort et ne combat presque plus. Seules quelques tribus au sud persistent dans le combat mais elles sont elles même au bord de l’extinction. Et c’est dans ce monde que l’on suit une poignée de personnages et leurs parcours de l’enfance à l’âge adulte.
Comme je l’ai dit, cela partait bien et de manière générale ce premier tome se laisse lire avec intérêt…jusqu’à un certain événement qui m’a renvoyé dans la face un fait récurrent : l’usage constant du viol dans la dark fantasy. Cela semble être devenu au fil des années un passage obligé. Pour faire dark, il faut qu’une des héroïnes se fassent violer à un moment…
Je comprends bien que cela participe à une certaine volonté de réalisme de la part des auteurs. La fantasy prend place le plus souvent dans un environnement médiéval où la place des femmes est très réduite et où le viol était une donnée de tous les jours face aux puissants. Et qu’en outre, un tel événement a une dimension viscérale pour le lecteur qui s’est attaché au personnage concerné, un but toujours recherché par le genre…
Mais le fait est que c’est devenu tellement courant dans la dark fantasy, que cela en devient presque la séquence obligée…et cela en devient incroyablement paresseux. Je pense qu’il y a d’autre moyens de développer des personnages féminins intéressants et forts que le coup du “j’ai été violée, je m’en suis remise, je suis plus forte aujourd’hui”.
Cela me rappelle en fait un passage de The Boys de Garth Ennis qui justement critique assez vertement ce genre d’idées complètement ridicules (ça et au passage l’hyper-sexualisation des super-héroïnes…)
D’autant plus que dans ce livre, le truc arrive un peu de nulle part (il y a même une ellipse où la chose prend place), vous heurte en plein coeur, car vous avez appris à aimer le personnage concerné…et est extraordinairement mal géré.
De fait l’auteur traite son traumatisme en dernier. On part de la réaction des violeurs (qui sont bien contents) , puis le compagnon de la jeune femme (qui est bien triste), puis enfin (ah oui, c’est vrai, faut quand même qu’on parle un peu d’elle) la jeune femme principalement concernée en tout dernier et en quelques lignes…avant qu’au bout de quelques 30 pages et 4 jours dans l’histoire, elle décide de jeter son dévolu sur quelqu’un qu’elle vient de rencontrer…
Non, vous ne rêvez pas…Non pas que les victimes de viol doivent rester prostrées, traumatisées dans une peur des autres en général et du sexe en particulier, à vie. Mais il y a une marge entre une vie d’abstinence forcée par le traumatisme et “oh, j’ai été violé, mais vous savez quoi, c’était il y a 3 jours et ça va mieux, et puis ce type est bien musclé et me plait, allez hop c’est parti, viens là mon beau que je t’apprenne la vie !”
Alors que j’étais prêt à aller acheter le second volume dès le départ, je crois et je suis même sûr, que je vais m’arrêter là…d’autant qu’après quelques recherches, il apparaît que le reste du cycle est de pire en pire de volume en volume…et que le traitement des héroïnes suit le même chemin. Donc sans moi…heureusement ça se lit vite.
Avis : 6/10 – sans moi pour la suite.
Autres livres en cours de lecture :
En physique, les bouquins sur lesquels je bloque un tantinet : :
- la patrouille du temps de Poul Anderson l’intégrale tome 2 chez le Belial. J’en suis à la moitié. Je reviendrai dessus plus tard…car pour l’instant je suis un peu coincé sur celui-là, j’avais adoré le tome 1, surtout après avoir passé les premiers récits. Je butte un peu plus sur le second, et notamment la première aventure en solo de Wanda.Le personnage est excellent et le cadre intéressant – 13 000 av JC, la première rencontre entre les tribus ancêtres des indiens d’Amérique lors de leur arrivée sur le continent et les tribus locales technologiquement bien plus primitives.Et l’on sait que dans l’histoire de l’humanité, quand un peuple développé en rencontre un autre bien plus primitif, cela se passe toujours bien, dans la communion et la joie…Mais, tout cela se traîne pas mal, et j’ai du mal à rentrer vraiment dans le récit…
- Tout Maigret tome 1, de Simenon. La je bloque, car on voit combien le passage du temps n’a pas aidé…il faut dire que les premiers récits datent des années 30 et sont…imprégnés de l’atmosphère de cette période…Outre la lenteur propre aux enquêtes de Maigret, disons simplement que j’ai quelque peu tiqué sur la manière dont Simenon décrit les juifs…On sent que c’est une autre époque…et pas la meilleure si vous voyez ce que je veux dire..
En physique, lecture débutée toujours en cours
- la reine faucon de David Gemmell- intégrale chez Bragelonne. Parce qu’il faut bien avoir du Gemmell en réserve…ce qui me fait penser que j’ai aussi sa trilogie Trilogie Troie en version électronique…agghhh, je vais jamais y arriver…d’autant que …
Derniers achats :
- Rigante de David Gemmell chez Milady en version papier
- Mage du Chaos de Stephen Aryan chez Bragelonne en version électronique. Dernier volet de la trilogie.
- Magie ex libris tome 1 : Bibliomancien de J.C.Hines, chez l’Atalante parce que l’idée d’un bibliothécaire avec des pouvoirs me fait bien marrer, que ça à l’air bien léger, et qu’il y avait une promo…
- Les princes D’Ambre de Roger Zelazni, Intégrale tome 1, chez Folio SF
- Red Rising de Pierce Brown
Est en train de se tâter pour acheter :
- Les Feuillets de cuivre de Fabien Clavel chez ACTU SF
- Sombres cités souterraines de Lisa Goldstein chez les Moutons électriques
En cours de lecture en livre électronique mais à l’arrêt :
- Le cycle de la guerre du lotus par Jay Kristoff : je dois en être quelque part vers 41% et en pause depuis quelques semaines. Un récit steampunk dans un Japon où un shogunat tyrannique a sacrifié l’essentiel des terres arables à la culture du lotus noir. Plante à la base de toute l’industrie de pays, mais polluante, nocive et qui stérilise peu à peu toutes les terres. De fait, quand le récit débute, presque toute la faune et la flore de l’archipel a pratiquement disparu.Une jeune femme aidée par le dernier Arashitora (griffon) va se rebeller pour lutter contre cette tyrannie qui menace de mener le pays vers l’anéantissement complet. Un univers intéressant et des personnages… légèrement frustrants par moment. J’ai commencé à décrocher quand les amours adolescents contrariés ont commencé à être un peu trop présents…Je reprendrai tout de même à un moment car il y a des idées intéressantes sous le mélo.
- La roue du temps de Robert Jordan : 19%….du tout premier volume et ce très très très péniblement…En pause depuis un moment…Pour ceux qui l’ont lu, ça démarre à un moment donné ?
Bonjour,
Merci pour cette chronique très intéressante.
Pour ce qui est de la roue du temps il parait que ça décolle, malheureusement je n’ai pas eu la patience de lire jusqu’à ce moment là. Je l’ai dans ma pile « en cours de lecture » depuis 2 ans du coup.
Les Haut Royaume de Pevel me tente depuis un bon moment, vu ta chronique je vais surement succomber.
Bonne journée.
Les princes d’Ambre devrait, je pense, être une excellente surprise ! Pour Feuillets de Cuivre, on est malgré des touches de SF et de fantastique beaucoup plus dans le polar voire le roman feuilleton, l’hommage est réussi mais au final un peu vain je trouve.
Pour les princes d’Ambre, pour l’instant je suis très réservé, car je n’adhère pas vraiment ni au style de l’auteur, ni aux personnages, ni à l’histoire en générale. En outre, j’ai du mal à comprendre cette histoire d’ombre, c’est assez…et bien obscure pour moi !
Ah par contre j’avoue que c’est un cycle qui ne tient que sur ses personnages, que j’ai personnellement adorés mais si ce n’est pas ton cas, l’univers et les concepts (très 70’s) ne sont peut être pas suffisamment développés pour justifier la lecture. Après le ton et le contexte sont originaux, et l’ironie du narrateur m’avait vraiment séduit, peut-être que la suite te convaincra ! Sinon à mes yeux le chef d’œuvre de Zelazny, celui où sa fusion de mythologie et de SF prend le mieux, c’est Seigneurs de Lumière, un roman assez court mais puissant, dont le héros, Mahasamatman (c’est centré sur la mythologie hindou), préfère se faire appeler… Sam !
tout à fait, j’ai lu et relu Seigneurs de Lumière, un trés bon Zelany qui a un seul défaut : quand je l’ai fini j’ai cherché une suite et il n’y en a pas !! ;( Du même auteur je te conseille la mini série Francis Sandow, excellent, et Le Maître des Ombres, un poil (mais juste un poil) en dessous.
C’est gentil, mais là j’en suis au troisième livre et …j’ai toujours du mal.
J’ai vraiment l’impression que c’est une série et un style qui ne fonctionne pas avec moi