Comme promis, voici notre sujet de Bibliothèque qui se concentre sur les affrontements entre super-héros dans les comics bien sûr, mais aussi avec un avis de Captain America 3 : Civil War, garanti sans spoilers.
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Deuxième tentative de commentaire après que mon pc m’a abandonné au pire moment.
Je partage l’opinion et l’enthousiasme de Sam sur Captain America : Civil War. Les différents fils de l’intrigue sont clairement liés, et ne constituent finalement que plusieurs aspects d’une cause identique. Elles s’imbriquent ensemble et sont des éléments constitutifs d’un même tout. Une scène de la fin, et l’antagoniste démontrent que les éléments sont indissociables, et qu’ils ne sont pas juste juxtaposés pour augmenter les conflits : l’un découle toujours de l’autre. Il s’agit d’une suite logique qui est remontée et comprise à rebours.
En ce qui concerne l’ultime twist, je l’ai apprécié, d’autant plus que la réalisation et le montage de plusieurs scènes auparavant permettent a posteriori de déceler des indices le concernant. Je n’en dirai pas davantage afin d’éviter de spoiler.
Le personnage de la bande annonce qui a pu être jugé sous utilisé par certains, je le considère parfaitement à sa place. Il n’a pas à être au cœur de l’intrigue du film, il en est pourtant l’élément déclencheur. Il s’agit ni plus, ni moins que d’un équivalent de Nitro pour le MCU. Un rôle qui lui correspond assez bien. D’une façon générale, la caractérisation et l’introduction des protagonistes est un des points forts du film, qui écrase sur cet aspect Age of Ultron. Les héros les plus anciens du MCU possèdent (presque) une évolution plus consistante que ce qu’ils ont aujourd’hui dans les comics, les pauvres. Les nouveaux arrivants s’en sortent très bien. Black Panther s’intègre parfaitement à l’intrigue du film et possède un énorme charisme. D’une façon contraire, Spider-Man est là pour faire le nombre et pour teaser son prochain film. Toutefois, le jeu de l’acteur et l’écriture du personnage m’ont plus convaincus que les cinq films précédents sur le tisseur.
A l’instar de Sam, l’humour ne m’a pas semblé mal dosé, bien au contraire. Je l’ai trouvé mieux distillé que dans des films comme Iron Man 3, Thor 2 et Les Gardiens de la Galaxie, qui devenaient lourds par moments, parfois de très longs moments. Cela ne fut pas le cas ici. Si les personnages les plus détachés de l’intrigue principale apportent un ton plus léger lors des gros affrontements, les adversaires directement impliqués se montent sérieux et affectés lors des bons moments, même quand il s’agit de personnages souvent rigolards (je pense notamment à une réaction particulière de Stark).
J’ai l’impression que les combats sont mieux chorégraphiés de film en film, si bien qu’à la fin, mon reproche essentiel sur ce film, sera une complainte qui se maintient depuis Iron Man 3 : L’absence de musique de AC/DC lors de l’arrivée de Stark en armure. Jusqu’à Avengers, ce groupe lui était associée à chacune de ses grosses apparitions, devant presque un leitmotiv du vengeur. Aucune musique ne m’a particulièrement marqué lors de ce film, mais elles soutenaient bien l’action.
Quelques mots à présent sur le sujet général de la bibliothèque.
La motivation de Marvel sur les affrontements récurrents entre super-héros peut être à mon sens compris pour une simple raison : le succès de Civil War. C’est à partir de cet event que les affrontements entre héros sont devenus très réguliers dans les pages des comics. Ils se sont aperçus que la confrontation entre super-héros leur permettrait de vendre beaucoup plus, ils ont donc tenté d’opposer les gentils de toutes les manières possibles. Malheureusement, la qualité des histoires ne suit pas et les raisons deviennent souvent superficielles. En outre, quand je parle des ventes, je n’inclus pas uniquement les comics, mais aussi les produits dérivés. Les enfants doivent plus facilement craquer sur des figurines de vengeurs que sur celles des vilains.
J’aurai aussi tendance à inclure Watchmen dans les affrontements entre super-héros, au moins sur l’aspect idéologique. Ozymandias est décrit comme un antagoniste, se comportant de façon inhumaine, sur le sens empathique du terme. Cependant, les chiffres, et Manhattan lui donnent raison. Il oeuvre pour un bien plus grand que celui du justicier. Comment doit-il être considéré ? Super-héros, anti-héros, méchant ? Aujourd’hui, la limite entre ces statuts est floue pour de plus en plus de personnages, Magneto et Sinestro par exemple, mais aussi des personnages plus légers comme Deadpool et Harley Quinn.
J’en reviens donc au problème de la popularité des personnages (et par conséquent des ventes qu’ils occasionnent). Si un méchant devient très populaire, il a des chances d’être écrit par la suite d’une façon qui nous donnera plus d’affection pour lui, son statut changera. Cette façon de rendre plus gentil un méchant populaire me rappelle la façon dont certains heel populaires au catch deviennent par la suite face afin d’éviter que la foule n’acclame un personnage « méchant ».
J’aimerais beaucoup que le procédé inverse survienne pour des héros qui évolueraient de façon naturelle, volontaire et durable vers un aspect négatif, jusqu’à devenir des antagonistes. Malheureusement on ne va pas vers cela.
Une petite remarque : Laure, je ne comprends pas trop ton comparant lorsque tu mentionnais les combats dans les arènes dans la mythologie greco-romaine, mais les combats de gladiateurs, qui sont une tradition romaine et non grecque, relèvent de l’histoire et pas de la mythologie.
Enfin, je profite de ce commentaire pour évoquer l’ensemble du podcast et la nouvelle formule du Comixity.
Elle ne me déplaît pas, je considère la répartition entre sorties inédites et rééditions autant justifiée que celles entre les différentes maisons d’éditions. En terme de rythme je n’ai pas perçu de différence drastique. La nouvelle section de l’immanquable du mois peut être une bonne idée, uniquement si l’équipe participante au podcast est unanime sur le choix du titre. Ici, si Sam était d’accord sur l’importance éditoriale du démarrage de Bliss Comics, il était néanmoins plus réservé sur la qualité des titres proposés. Je préfère alors que chaque membre insiste sur son coup de cœur personnel, et que la partie consacrée à l’immanquable ne survienne que si chacun de ces coups de cœur ne portent sur la même sortie.
Sam, à propos de Hellblazer : Steve Dillon a déjà dessiné quelques épisodes de Garth Ennis présents dans le deuxième tome publié par Urban. Je partage ton avis sur la qualité d’écriture des situations humaines par l’auteur irlandais : Ses meilleurs histoires sont celles dépourvues d’occulte car c’est l’humain, dans tous ses travers, toutes ses faiblesses, toute son humanité qu’il parvient à sublimer. Je n’ai pas encore lu le dernier tome, mais le numéro de la rupture dans le précédent est excellent. Il écrit les réactions de Kit et de John avec une justesse bouleversante, qui fait ressortir tout le pathétique d’un homme brisé, qui perd sa seule béquille dans un monde qu’il déteste, et d’une femme qui se retrouve dans une situation détestable, devant choisir de deux maux le moindre.
J’en ai fini, merci à vous tous pour ces podcasts !
Le meilleur affrontement chez DC reste Shazam VS Cyborg au Ping-Pong !