Cet article revient sur l’épisode 18 de la saison 1 de la série Supergirl. Intitulé Worlds Finest, il a la particularité d’être un crossover avec la série Flash. Attention, cet article comporte par conséquent de nombreux spoilers sur l’intrigue.
2015-1016, la saison des crossovers inter-networks ? Après Constantine qui s’offrait une renaissance inespérée dans un épisode d’Arrow malgré l’annulation de sa série sur NBC, c’est Flash qui a quitté la Terre-CW pour rejoindre celle de CBS le temps d’un épisode de Supergirl ! Évoqué, puis démenti et finalement annoncé et réalisé dans un enthousiasme général, cet épisode a-t-il pour autant comblé nos attentes ?
Si vous cherchez un pur moment de détente bon enfant dans la veine des histoires de ce type comme on pouvait souvent en lire durant le Silver Age, cet épisode est fait pour vous ! Wolds Finest[1] reprend en effet les codes narratifs des rencontres entre héros (d’une autre Terre ou non) comme on le faisait avant. Flash qui débarque pile au bon moment pour sauver Supergirl ? C’est fait ! L’excuse du « cousin de passage en ville » ? Pareil ! Le duo de vilaines formé par Livewire et Silver Banshee pourrait presque être issu de la galerie de chaque héros puisque la seconde est comparée par Flash au Pied Piper. Et n’oublions pas la traditionnelle course qui a souvent opposée Superman et Flash (ou leurs dérivées) que l’épisode ne pouvait pas louper.
L’enthousiasme de la rencontre se prolonge également à travers un humour n’hésitant pas à fissurer le quatrième mur. Cat Grant nous gratifie ainsi d’une remarque sur la ressemblance entre le groupe de protagonistes digne d’un casting d’une série CW, donne à Flash un surnom qui rappellera des souvenirs aux fans de Smallville ou encore provoque un quiproquo dans l’excuse du « cousin de passage ».
Le tandem formé par Melissa Benoist et Grant Gustin fait de véritables étincelles, on sent qu’ils prennent un véritable plaisir à jouer ensemble et tirent véritablement l’épisode vers le haut… et on peut dire qu’il en a bien besoin ! Si le côté événementiel peut faire passer quelques facilités, le scénario reste tout de même assez faible et les acteurs inégaux. Mention spéciale à celui incarnant James Olsen dont la jalousie envers Barry Allen paraît surjoué.
L’un des buts avoués de cette rencontre était évidemment d’attirer les spectateurs de Flash vers Supergirl, un pari réussi au vu des audiences qui ont augmenté exceptionnellement de 7 millions ! Néanmoins, rien n’est vraiment aménagé pour que le nouveau venu s’y retrouve. L’épisode continue la storyline sur Silver Banshee commencée précédemment, l’animosité de la population envers Supergirl reste globalement inexpliquée et l’épisode se conclue carrément sur un cliffhanger un peu nébuleux pour qui ne suivrait pas la série ! C’est admirable pour les habitués de ne pas leur imposer un stand alone qui ralentirait les intrigues principales aussi près de la fin de saison. Les curieux se retrouvent par contre souvent encore plus perdu que Barry Allen qui semble se faire un petit trop vite et sereinement à l’idée qu’il soit coincé sur une autre Terre sans aucun moyen de retour !
C’est là que cela coince pour les fans du Bolide écarlate puisque les conditions de son arrivée dans cet univers expliquées au détour d’une phrase ne sont pas (encore ?) référencées dans sa propre série. Outre cette absence d’inquiétude, le caractère de Barry tranche également avec ses atermoiements actuels dans sa seconde saison 2 où les choses ne semblent aller que de mal en pis pour lui. Toutefois, cette petite entorse de continuité peut être expliquée en partie par son émerveillement de découvrir une Terre qui n’est pas une version noircie de la sienne et surtout qui abrite des aliens, et surtout ne procure le plaisir de retrouver le Barry positif que l’on connaît et apprécie. Mieux, on le voit revêtir le temps d’un épisode le costume du mentor pour Kara alors qu’il semble passer son temps à en chercher un dans ses propres aventures.
Avis : Que retenir de ce crossover ? Un épisode dont les facilités scénaristiques sont souvent oubliées au profit de la belle rencontre qui nous est conté, tout comme la petite difficulté d’accès à l’intrigue aux nouveaux spectateurs fini par devenir une plongée dans une série au background riche qui ne demande qu’à être davantage découvert.
Note : À découvrir
[1] L’hommage aux anciennes rencontres se poursuit également dans le titre de l’épisode. World’s Finest a été le nom de différentes mettant en scène simultanément (en duo ou non) Superman et Batman. La graphie utilisée pour cet épisode, Worlds Finest, renvoie elle à la récente série des New52 qui voyait le tandem Power Girl (la Supergirl de Terre-2) et Huntress être coincées sur Terre-1 avant de s’intéresser sur ses derniers numéros au passé de leur Terre d’origine.
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