3 – Powers 1, de Brian Michael Bendis et Michael Avon Oeming. Je ressors de la lecture de ce premier épisode du nouveau volume de la série avec des sentiments mitigés. D’un côté on retrouve sans conteste tout l’esprit du comic-book qui en a fait un bouquin à part depuis maintenant plus de 10 ans. Un esprit qui a assuré que Bendis n’a jamais sacrifié la qualité de sa série, n’est jamais allé à la facilité, ne s’est jamais reposé sur ses lauriers. Bref il a fait ici tout l’inverse de ses boulots mainstream…
De l’autre, il faut bien dire que l’on a l’impression que le scénariste essaye de ménager la chèvre et le choux. A savoir à la fois tenter de créer un numéro complètement accessible à tout nouveau lecteur tout en continuant ses intrigues au long cours…Ainsi, on le voit traiter assez légèrement les conséquences de la conclusion de Powers Bureau. Certes, il y a des retombées sur les personnages, mais nous n’avons pas le changement important de statut quo que l’on pouvait légitimement espérer. Bendis a grosso modo ranger les jouets pour revenir à une situation plus compréhensible, qui respecte le cadre du cop-show dans un monde de super-pouvoirs.
De fait, cet épisode donne un peu l’impression d’être du Powers canal historique qui revient à ses racines, à savoir du polar pur et dur…Il demeure par ailleurs nombre de questions qui appellent des réponses, le sort de certains personnages étant laisser dans l’ombre…
Note : 7.5/10 –
2 – Invincible 116, de Robert Kirkman et Ryan Ottley. Là aussi un épisode en demi-teinte, mais qui est loin d’être mauvais. Le seul véritable problème de ce numéro est que la nature de la décision que Mark prend à la fin…a déjà été spoilé par les sollicitations des prochains numéros…Donc l’effet choc attendu tombe un peu à l’eau. Sinon, Kirkman surprend bien avec le reste de l’épisode. Il est assez marrant de voir que ce qui motive la décision de Mark n’est pas tant la prise de contrôle par Robot…mais plutôt le fait qu’il soit en train de rendre le monde meilleur.
En gros la Terre va être un endroit bien chiant pendant un temps : plus de guerre, de famine, d’États belliqueux. En gros sous la conduite de Robot, le monde est effectivement en train de devenir meilleur…Dès lors que faire contre lui ? le destituer et anéantir tout cela, ou laisser faire et laisser les gens en profiter ? Comme d’habitude, le titre aime poser de vrais défis et de vraies questions à son personnage. Cela permet aussi de donner encore une fois une direction inattendue au bouquin.
Note : 8/10 –
1 – Batman and Robin 38, de Peter Tomasi et Patrick Gleason. Après quelques épisodes en deçà, je pense notamment au numéro spécial du mois dernier, cela fait plaisir de voir la série revenir à son meilleur niveau, porté sans le moindre doute par un Damian mieux exploité que jamais.
Même si je m’interroge encore sur la nécessité de cette résurrection un poil forcé, le fait est que Tomasi exploite tellement bien le personnage, qu’il me ferait presque oublier mes doutes. Le scénariste explore de manière très maîtrisée ce retour avec toutes ses conséquences, notamment le côté super-pouvoirs de Damian.
Si le diable de gamin était déjà difficile à maîtriser quand il était simplement un génie, maintenant cela devient beauuuuucoup plus dur qu’il est un génie avec la puissance d’un Superman dans les veines. Pourtant ce qui marque avec ce numéro c’est que si Tomasi exploite bien le côté fun de la situation, il n’oublie pas d’approfondir ce que traverse ses personnages, de Damian à Bruce, en n’oubliant pas Alfred.
Si bien que si l’on s’amuse bien sur les premières pages, cet épisode s’achève de manière inattendue et bienvenue sur une note d’émotion parfaitement bien amenée. C’est un joli voyage auquel nous ont convié les auteurs, avec un Gleason plus génial que jamais à la partie graphique.
Note : 9/10
DÉCEPTIONS DE LA SEMAINE
Il est parfois difficile de qualifier un titre de flop car il a tout de même des qualités.. Des titres qui ne sont pas des bides monstrueux mais qui clairement ne sont pas exceptionnels.
FLOPS DE LA SEMAINE
– All New X-Men 35 de Brian Michael Bendis et Mahmud Asrar. Il faut l’admettre, je suis presque admiratif de Bendis. Si, si vraiment ! il faut bien lui accorder cela : tenir autant d’épisodes sans aucune histoire, cela démontre un talent certain dans la maîtrise du rien. Des générations et des générations d’auteurs se sont battus avec ce problème : comment faire cracher son argent au lecteur en lui en donnant le moins possible pour faire durer la sauce le plus longtemps possible et lui sucer son flouze pas durement gagner jusqu’à la moelle ???
Et il faut reconnaître le mérite d’un maître quand on en voit un ! Maître Bendis donc, seigneur de l’écriture vide, sujet du néant, apôtre du rien, grand prophète du dialogue qui ne va nulle part, grand producteur de doubles pages qui occupent l’espace sans aucune valeur…s’est donc surpassé avec cet arc qui voit ses All New X-Men non seulement coincés dans le présent, mais désormais en plus dans une dimension vouée à mourir bientôt de manière pitoyable. Un univers terne, aussi vide que le scénario du scénariste. Un univers qui a connu des meilleurs jours mais est décédé il y a longtemps sauf que personne ne veut balancer la cadavre au fond de la mer des limbes. Je parle bien entendu de l’univers Ultimate.
Pendant les premiers épisodes, Maître Bendis a usé d’une technique simple pour faire durer son microgramme d’histoire : séparer ses personnages, puis dans chaque numéro passer 3 à 4 pages sur chacun avec bien entendu double page à gogo, de peur de prendre le risque de faire avancer l’histoire.
Ce fut jusque là bien entendu hilarant. J’en ai des points de côté de voir la mention « scénariste » à côté de son nom au début de chaque numéro…
Avec cet épisode, Bendis reprend la bonne vieille technique du « je commence mon numéro avec une situation un poil excitente, et je passe les 18 pages suivantes à expliquer comment j’en suis arrivé là et bien entendu avec la dernière page…je suis revenu aux évènements de la première page ». Un classique Bendisien indémodable pour ne surtout pas faire avancer son histoire. Heil Bendis, personne ne te surpassera !!!
Note : 4/10 –
Débats de la semaine
Que penser de la conclusion d’All New X-Factor ?
En premier lieu : est-ce vraiment une conclusion ???? Certes Peter David résout la question Serval, ou du moins il nous révèle la véritable nature des projets de l’entreprise et la raison pour laquelle elle a re-créée X-Factor comme équipe sponsorisée…Cependant, il le fait en ouvrant la porte pour de nombreuses nouvelles histoires. On sent bien à la lecture de l’épisode que l’annulation de la série lui est tombée dessus de manière totalement imprévue et qu’il avait des plans sur le long terme pour la série. Avec 20 épisodes au final, nous en aurons vu que le prélude…Merci Marvel.
Ce qui est d’autant plus rageant, outre le fait que nous ne verrons jamais les autres histoires de Peter David pour la série, est que le reste de l’épisode reste très bon. Je ne dirais pas que le scénariste traite avec la plus grande délicatesse la transition de Pietro de X-Factor vers la nouvelle équipe des Uncanny Avengers, mais au moins il est pro et ne plante pas les copains. Je pense plutot au reste du numéro, avec le « développement » de la relation entre Danger et Warlock. Là aussi il y avait du potentiel pour plus, tout comme le rôle de Gambit dans l’équipe.Il y avait du potentiel pour beaucoup, beaucoup plus. Et on en voulait plus…
Marvel a pris une autre décision et a tiré la chasse sur une série qui du début à la fin se sera montrée bien plus constante que le reste de la franchise…Une franchise dont le sort est assez nébuleux. Elle a clairement perdu de l’élan ces derniers mois et l’on peut d’ores et déjà s’interroger sur le sort des mutants post Secret Wars…
Oh oui il faut vraiment que tout le monde donne une chance à Invincible. Quand je dis que c’est LA série de super-héros et ce depuis 10 ans, je ne plaisante pas. On n’a là une série qui a su jouer avec les poncifs des comics classiques de super-héros de manière amusante, tout en étant de plus en plus versé dans un côté sombre, hyper violent assumé.
Le titre ne cesse en plus de se renouveler en permanence, de poser de nouveaux défis aux héros et surtout de faire évoluer la situation. Il s’est plus passé de choses au cours des 30 derniers épisodes de la série, qu’il ne s’en est passé dans les 300 derniers de Spidey, Batman et Superman réunis !!!
Je crois que le pauvre lecteur VF que je suis, d’habitude, ne va pas pouvoir attendre la parution française de ce Batman & Robin #38. J’étais également mitigé sur un retour aussi rapide de Damian mais, d’après les diverses critiques, la chose semble être assez réussie. Hâte de lire ça, maintenant !
Je crois que grâce à toi je vais redonner une seconde chance à Invicible dont j’avais revendu le premier tome pas convaincu !
Oh oui il faut vraiment que tout le monde donne une chance à Invincible. Quand je dis que c’est LA série de super-héros et ce depuis 10 ans, je ne plaisante pas. On n’a là une série qui a su jouer avec les poncifs des comics classiques de super-héros de manière amusante, tout en étant de plus en plus versé dans un côté sombre, hyper violent assumé.
Le titre ne cesse en plus de se renouveler en permanence, de poser de nouveaux défis aux héros et surtout de faire évoluer la situation. Il s’est plus passé de choses au cours des 30 derniers épisodes de la série, qu’il ne s’en est passé dans les 300 derniers de Spidey, Batman et Superman réunis !!!
Je crois que le pauvre lecteur VF que je suis, d’habitude, ne va pas pouvoir attendre la parution française de ce Batman & Robin #38. J’étais également mitigé sur un retour aussi rapide de Damian mais, d’après les diverses critiques, la chose semble être assez réussie. Hâte de lire ça, maintenant !
Ah ah ! Si Bendis voyais ce site ^^
…même lui ne pourrait se retenir de rigoler !