Crédits :
Dessin : John Romita Jr
Date de sortie : 08 octobre 2014
Collection : Marvel Classic
Episodes : Amazing Spider-Man (1963) 224-235, Annual 16, publiés précédemment dans STRANGE 181 à 188 et STRANGE SPECIAL ORIGINES 223, sauf 234-235 inédits
Sollicitation :La série Amazing Spider-Man fait son grand retour en intégrale ! Retrouvez les épisodes 224 à 235 (dont 2 inédits en France !) ainsi que le seizième annual. Peter Parker va notamment affronter le Fléau, le Vautour, Foolkiller et la Tarentule ! Assistez aussi à la première apparition de Monica Rambeau.
Avis : après un passage sur Spectacular Spider-Man au cours de l’année précédente, Roger Stern débarque en début d’année 1982 sur la série mère Amazing Spider-Man. Et au vu des épisodes présentés dans cette intégrale, on ne peut pas dire que le scénariste ait vraiment décidé de bousculer les choses. Du moins on peut dire que les évolutions qu’il apporte interviennent de manière graduelle au fil de cette première année. Tout d’abord, il faut en être conscient, ces épisodes accusent de manière fréquente le passage du temps. Ce qui est bien normal quand on pense que ces épisodes ont désormais plus de 30 ans.
On sent que Marvel a une certaine formule à ce moment pour faire fonctionner son personnage : cast élargi avec les différentes facettes de la vie de Peter. Ennemis différents dans presque chaque épisode. Les arcs sont alors assez rares à cette époque et Roger Stern n’en abuse pas. Liens très clairs entre les différentes séries. Ainsi les séries Marvel Teamp Up et Spectacular sont fréquemment référencés. Mais au delà, les scénaristes se donnent du mal pour faire en sorte que l’univers Marvel apparaisse comme un un tout cohérent. Ainsi quand Spidey demande de l’aide aux Avengers, FF ou encore aux X-Men, Stern ne fait pas son flemmard en disant juste, ils sont pas là ou encore dans la zone négative. Non il fait référence à leur aventure en cours, avec numéro d’épisode et tout et tout…
Mais où est Wald….euhhh Peter ?
En 1982, Peter est alors à l’université. Mais fini le temps de l’insouciance estudiantine pour le pauvre malheureux qui est désormais prof assistant. C’est à dire qu’il donne des cours comme un prof, sans la paye, le respect ou aucun des avantages des « vrais » profs. La plupart du temps il s’adresse à des amphis anesthésiés…Du moins quand il parvient à donner cours ! car outre sa présence à la Fac, Roger Stern a toujours recours à la bonne vieille ficelle du : Peter fauché va vendre des photos de lui en Spidey au Bugle qui l’accuse de tous les maux de la terre. Comme d’habitude en somme…Le peu d’emphase sur Peter le voit toujours jongler entre sa vieille tante qui sort de sa 18e attaque cardiaque mais a une vie sentimentale plus remplie que celle de Peter…son travail et ses amis à l’université et son entourage au Bugle. Tout ce petit monde constitue tout de même une troupe assez importante d’une bonne douzaine de personnages récurrents.
Mais au final on se rend compte que cette partie de la vie du héros intéresse assez peu Stern qui se concentre surtout sur le personnage de Spider-Man et sur le fait d’amener assez vite dans chaque épisode la bonne dose de baston nécessaire. Ainsi le scénariste se débarrasse assez rapidement de la vieille mamie May qui n’apparait de manière importante que dans le premier épisode de l’intégrale. Le reste du tome est plutôt marqué par le retour de Betty Brant et de son mari d’alors Ned Leeds au Bugle et la par la concurrence acharnée de Lance Bannon comme photographe.. Du côté de la fac Stern utilisera surtout le personnage de Deb, jeune secrétaire de l’université soupirante de Peter et qui semble avoir quelques doutes sur la double vie du héros.
Prenez garde au pouvoir de …Oui ça va on a compris les 5 première fois !!! mais répètes encore une fois…
Ce qui frappe bien évidemment à la lecture est le gout certain de Roger Stern pour les vilains…comment dire de manière aimable….de 18e catégorie. Vous savez ceux qu’on tue dans les crossovers comme de la vulgaire chair à canon. Ou en fait dès qu’on a besoin de tuer un personnage qui ne manquera à absolument personne parce que son dernier fan est mort de vieillesse en 1979. Au programme donc le retour du Cobra que Stern avait déjà utilisé auparavant dans Spectacular, le terrible feu follet !!! ou encore la terrible tarentule !!! ou encore ouh là là Folkiller qui tue les crétins avant de se rendre compte qu’il est un crétin !!!! ou encore le tueur aux araignées !!! Au delà de la plaisanterie, ce dernier vilain m’a fait sourire car il est sans l’un des premiers à inventer une technologie capable d’influencer le sens d’araignée de Peter. Un sujet fréquemment exploité dans les années suivantes, encore récemment par Dan Slott au début de son run sur Amazing.
Tout cela est bien sympathique sur le fond, car Stern parvient en général à trouver un angle original pour son histoire, mais il faut tout de même attendre la fin de l’année pour avoir un début de grande saga qui se dessine avec la conspiration Brand/Roxxon et l’idée du scénariste de la création de nouveaux agents à super-pouvoirs. C’est d’ailleurs la plus longue histoire du tome…tellement qu’elle se conclura en 1983 ! De manière générale, Stern préfère les intrigues courtes en deux épisodes grand max. Ce qui lui permet de prendre un peu ses aises sur la série tout en proposant tout de même quelques temps forts.
I’m The Juggernaut You Spider-Bitch !
L’histoire qui marque le plus ce volume est sans aucun doute la rencontre Spidey/Juggernaut. Et par rencontre, j’entends que Spidey est complètement dépassé et fait figure d’insecte qui s’écrase sur le pare brise de votre bagnole alors que vous roulez les cheveux aux vents à 250km/h sur une autoroute allemande. L’intrigue de base est d’une grande simplicité. Le complice du Juggernaut, Black Tom Cassidy, a appris l’existence de Madame Web et de ses talents de prescience et envoie Caïn la trouver, bien décidé à utiliser ses pouvoirs à son profit. Bien entendu, comme le Juggernaut ne connait que la ligne droite comme mode de déplacement, il va ravager la moitié de New York et le visage de Spidey avant de la trouver…Un récit très riche en action où pour une fois les pouvoirs de Spidey sont remarquablement inutiles et ce n’est qu’à force de détermination et un énorme coup de bol que le héros arrivera à s’en tirer sans avoir besoin d’avoir à commandé par la Poste un nouveau squelette et toute une nouvelle série d’organes internes…
A noter également le retour d’ennemis importants dans la galerie de vilains de Spidey comme le vautour, qui bien entendu s’est installé dans la maison de retraite de la fameuse Tante May, qui oh grand dieu des comics est un vrai aimant à vilains…ou encore Black Cat qui aura droit à un retour assez remarqué. On l’avait laissé complètement gogo dans un asile. Stern la sauve dans un premier temps en expliquant qu’elle jouait la comédie. Mais il la détruit également en la décrivant comme une jeune femme transie d’amour pour Spidey si bien qu’elle semble bien soumise durant ces deux épisodes. Ce qui sauve l’arc est sans doute la conclusion qui aura un impact assez important sur Peter le restant de l’année. Cela permet aussi à Stern de revenir sur la vie amoureuse de Peter encore marquée par la disparition de Gwen presque une décennie plus tôt.
Et voici Captain Marvel ….nouvelle version !
Et oui, le titre de Captain Marvel n’a pas seulement été revendiqué par Carol Danvers ! Par le passé, Stern l’a attribué à un personnage de sa création qu’il introduit dans un annual de la série Amazing Spider-Man. Une décision qui je pense, montre bien le poids de la série Amazing à l’époque. Si Monica Rambeau était destinée à faire partie du cast des Avengers dès le départ, Stern a préféré la présenter au lecteur au travers de la série de Peter Parker en raison de son aura. Et du fait que Spider-Man doit semble-t-il rencontrer tous les personnages de l’univers Marvel à un moment ou à un autre, donc que ce soit dès le départ,comme cela c’est plié.
A ce titre, on peut dire que Stern fait dans l’ultra classique pour l’origine de sa nouvelle Captain Marvel. Vieux scientifique, méchant très méchant qui veut exploiter à son profit les travaux du vieux scientifique qui est bien évidemment tout gentil. Un accident en essayant de sauver tout le monde. Pouf super-pouvoirs et hop on part vers New York où bien évidemment : malentendu avec tous les super-héros de la ville, baston à tous les étages. Puis enfin réalisation que tout le monde est gentil, orgi…euh, non pas dans cette série…et tout est bien qui finit bien, sauf pour Peter qui est bien évidemment presque en retard à son rendez vous du moment…
Bref comme je l’ai dit, c’est ultra classique, mais ça se laisse lire.
Conclusion
Un tome qui représente donc une lecture agréable mais nous rappelle aussi que les épisodes de l’époque ne se distinguaient par une grande profondeur et avaient tendance à répéter une certaine formule dans le traitement du personnage. Le cadre de vie du héros est bien borné et pas question de changer ce qui fonctionne.
Note : 7/10 – le temps a passé sur ces épisodes et cela se fait tout de même sentir.
Pas d une grande profondeur certes….
Mais étant gamin j ai lu et relu les épisodes avec le fléau.
Ces épisodes avaient le mérite de divertir.
Avec Slott non seulement le personnage n évolue plus mais en plus je m emmerdes ferme.
Étant donné que je me suis profondément ennuyé à la lecture des 6 premiers épisodes du dernier relaunch d’amazing, je ne vais pas dire le contraire.
Merci pour cette review complète. Il est notable que Spidey dans son histoire n’aura effectivement eu que peu d’arcs narratifs ce qui rend la lecture démodée.
La couverture choisie par Panini pour cette album me laisse quand même perplexe, il aurait été plus logique de reprendre celle emblématique avec le Juggernaut que celle-ci qui est quand même assez spéciale.
« il aurait été plus logique » …Euh Marti, tu veux vraiment associer logique et panini ?
Panini a soigné sa traduction ?