Au programme du Tops et Flops de la semaine du DC et du Marvel avec pas mal de lancement de séries et d’autres qui se poursuivent avec leur lots d’événements parfois dignes d’un véritable crossover de l’été !
La série de l’année de la semaine : Uncanny Avengers #19 de Rick Remender (scénario) et Daniel Acuna (dessins, encrage et couleurs, intérieur et couverture)
Comment je sais qu’Uncanny Avengers est ma série mainstream préférée du moment, tout éditeur confondu ? Je me jette dessus dès qu’un numéro sort et je le dévore d’une traite, oubliant l’espace le temps de ma lecture le monde qui m’entoure pour plonger dans ceux que Rick Remender s’amuse à détruire au gré des sagas et des bonds dans le temps qui les ponctuent. Deuxième partie de l’arc Planet X qui s’inscrit en fait dans une trame plus générale qui commence en fait dès le #1 de la série, on continue de découvrir un peu plus ce monde à la House of M – les humains en moins – tandis que l’équipe de Kang passent à l’action. On sait parfaitement que beaucoup de choses vont rentrer dans l’ordre, on a même déjà une piste pour savoir comment, mais les conséquences pourraient bien être importantes pour certains des membres de l’équipe. Si la série semble déconnectée du reste de la continuité, elle ne manque pourtant pas de foisonner de référence au passé (et aux futurs) de l’univers, véritable petit plaisir pour les lecteurs aguerris sans pour autant trop bouffer le récit. Je n’avais jamais été trop fan du style de Daniel Acuna avant et pourtant je trouve qu’il fait des merveilles ici, assurant le travail graphique des crayonnés aux couleurs aussi bien pour l’intérieur que l’emballage. Mon coup de cœur de la semaine.
La série qui se révèle d’épisode en épisode de la semaine : Fantastic Four #3, de James Robinson (scénario), Leonard Kirk (dessins), Karl Kesel (encrage), Jesus Aburtov (couleurs), John Romita Jr et Tom Palmer (couverture)
Ce relaunch des Fantastic Four a été bien accueillie par la rédac’, Steve en tête, et commence à me séduire également. Non pas que je n’ai pas aimé les deux premiers épisodes, j’avais donné un Buy si j’ai bonne mémoire au #1 lors du dernier de mes très aléatoires passages dans le Comixweekly, mais j’attendais de voir où Robinson comptait nous emmener. Le traitement des personnages comme les différents plots qui se mettent en place depuis le #1 sont finalement très très classiques pour la plupart d’entre eux, et pourtant j’ai envie de voir comment James Robinson compte les traiter. Ces situations tout comme l’écriture sentent un peu le old school et cela colle à merveille au titre, c’est un peu un retour à la normal (pour peu que le quotidien des FF ne soit jamais normal qu’une seule journée dans l’an) après leur voyage et leur remplacement durant l’ère Matt Fraction. Et c’est là que ça devient intéressant, car Robin ne sait absolument pas du passé table rase puisque l’un des plots qui se révèlera sans doute majeur par la suite découle de ce run, tout comme il rattache habilement le plot principal du moment à un évènement important écrit par Jonathan Hickman il y a quelques années maintenant. Entre ça et d’autres références à ces deux runs comme à d’autres beaucoup plus anciens, l’amateur de la première famille Marvel en aura pour son compte de clins d’œil sans qu’ils soient handicapant ni gratuits, je suis quasiment sûr qu’il y a au moins un indice d’un plot à venir concernant Johnny Storm. J’ai beaucoup aimé la façon de Robinson de faire réagir Johnny à sa nouvelle situation, enfin un scénariste semble se rappeler que depuis un paquet d’années le personnage peut se montrer mature si la situation l’exige. Une lecture très agréable pour les amateurs de soap super-héroïque et de continuité, les autres se sentiront peut-être un peu paumé par moment même si ce n’est pas insurmontable je pense.
L’épisode anniversaire de la semaine : Guardians of the Galaxy #14
Histoire 1 : Brian Michael Bendis (scénario), Nick Bradshaw (dessins et encrage, intérieur et couverture) Jason Masters et Todd Nauck (dessins et encrage), Walden Wong (encrage), Justin Ponsor (couleurs)
Histoire 2 : Andy Lanning (scénario), Phil Jimenez (dessins), Livesay (encrage), Antonio Fabela et Jason Keith (couleurs)
Histoire 3 : Dan Abnett (scénario), Gerardo Sandoval (dessins et encrage), Rachelle Rosenberg (couleurs)
Ce qui est formidable avec les comics, c’est que même d’un point de vue éditoriale les choses deviennent parfois aussi surréaliste que dans le contenu. Ainsi les mathématiques deviennent aussi folles que les théories quantiques sur l’espace-temps des histoires les plus tordus lorsqu’il s’agit de toucher à la numérotation des séries multi-relaunchées, renommées, renumérotées… ce qui n’empêche pas de faire des numéros anniversaires lorsqu’elles atteignent théoriquement un chiffre symbolique. S’il fut un temps où cela était un prétexte pour revenir à l’ancienne numérotation (comme par exemple Incredible Hulk il y a quelques années qui est au #600 par le procédé le plus compliqué et le plus nébuleux qu’ait connu l’histoire des comics), maintenant ce n’est même plus le cas comme le démontre Guardians of the Galaxy (vol.3) #14 qui fête le 100ème numéro théorique du titre si l’on met bout-à-bout tous les épisodes des trois séries à avoir portées ce nom sans pour autant revenir à l’ancienne numérotation… et qui serait en fait le 101ème épisode ! Cette bizarrerie s’explique par le fait que le précédent épisode servait d’épilogue au crossover The Trial of Jean Grey qui a fait pas mal débat très récemment dans les commentaires du Tops et Flops, et Marvel a donc préféré décaler l’évènement d’un mois pour laisser libre-court à Brian Michael Bendis et aux scénaristes et artistes invités de développer ce que bon leur semble. De nombreuses choses me frappent, à commencer par l’absence totale de toute mention du centième épisode ailleurs que dans la sollicitation, la couverture se contentant d’un « double-sized anniversary issue » sans qu’il ne soit expliqué nulle part de quel anniversaire il s’agit. On peut aussi s’étonner qu’il n’y a qu’une seule couverture alors que Marvel nous avait habitué à une avalanche de variant covers dès qu’un prétexte pouvait être trouvé. L’épisode se découpe en trois parties, avec tout d’abord une histoire principale par Brian Michael Bendis qui sert de lancement à un nouvel arc qui voit deux nouveaux membres arriver dans l’équipe, équipe qui est pour l’instant dispersée aux quatre coins de la galaxie. Ce n’est pas trop mal et ça ne se lit pas en trois minutes trente comme d’habitude, un bon point pour le scénariste. L’épisode pose par contre problème pour les pages consacrées à Drax et à un des nouveaux membres de l’équipe : quand est-il arrivé ? Lors du précédent numéro les Guardians quittaient la Terre sans emmener personne avec eux et aucune mention n’ait faite d’un épisode d’une autre série où ils auraient pu le recruter… Pour l’occasion ce n’est pas un mais trois dessinateurs, Nick Bradshaw, Jason Masters et Todd Nauck, qui s’attèlent à la tâche avec des styles très similaires qui font que leurs traits se confondent sans que l’on s’en aperçoive, évitant des changements trop abrupts qui handicaperaient le récit. Si j’aime bien leur trait, je suis un peu déçu qu’aucun des dessinateurs-stars qu’on a pu voir précédemment sur la série ne soit là pour l’occasion… Décidément pour le côté évènementiel on repassera… jusqu’à ce qu’on lise plus attentivement les crédits des deux épisodes suivants qui sont écrits Dan Abnett et Andy Lanning ! Le duo à l’origine de cette incarnation moderne des Guardians of the Galaxy revient enfin faire un tour sur la franchise, mais de manière séparée : leur collaboration ayant pris fin depuis l’an dernier suite à des différents peu clairs (et qui ne nous regardent pas, comme dirait les Inconnus), chacun s’occupe seul d’un récit. Pour Andy Lanning il s’agit ni plus ni moins que du récit des origines de Groot mis en image par Phil Jimenez que je n’avais pas revu depuis longtemps chez Marvel. Ce court récit met en lumière de manière inédite les fondements de l’attachement de l’arbre sur pattes pour Rocket Racoon dans un exercice de style qui n’est pas sans rappeler l’expérience Nuff’ Said d’il y a quelques années. Dan Abnett et le dessinateur Gerardo Sandoval ont droit eux à un épisode plus causant et surtout plus important pour la suite puisqu’il pourrait bien introduire une future storyline de la série tout en évoquant l’équipe originelle des Guardians qui ne pouvait pas être absente d’un numéro anniversaire. Si par son format et ses invités (du côté du scénario du moins) l’épisode est bien un numéro anniversaire, il n’en reste pas moins qu’il s’adresse avant tout aux lecteurs réguliers de la série dont il relève le niveau même si l’on ne garde que la partie signée Bendis. Pourvu qu’il ne retombe pas dans inévitables travers dès le suivant…
La baston de la semaine : Avengers Undercover #3 de Dennis Hopeless (scénario), Timothy Green II (dessins et encrage), Jean-François Beaulieu (couleurs), Francesco Mattina et Jorge Molina (couverture)
Que se passe-t-il quand les survivants d’Avengers Arena ont l’occasion de se venger ? Vous le saurez en lisant cet épisode ! Avec ce troisième numéro la sauce d’Avengers Undercover commence à prendre, cet épisode semblant être le véritable tournant qui fera passer les jeunes (anti-)héros de la première série à la seconde. Timothy Green II remplace Kev Walker le temps de cet épisode et se font parfaitement dans le moule, son style se rapprochant assez de ce qu’a produit son prédécesseur. Un bon petit moment de lecture mais si vous n’avez pas suivi ou aimé Avengers Arena, je ne vous recommanderai toutefois pas cette suite.
Le feuilleton de la semaine : Batman Eternal de Scott Snyder et James Tynion IV (scénario) Tim Seeley, Ray Fawkes, John Layman (scénaristes consultants), Jason Fabok (dessins et encrage, intérieur et couverture), Brad Anderson (couleurs)
Encore un bon épisode, la série devient vraiment prenante avec l’intrigue autour du retour d’un grand méchant qui progresse toujours aussi rapidement là où l’on s’attendait à un étalement pour remplir cette série au long cours. En marge (pour l’instant) de l’intrigue principale ce numéro marque également le grand retour d’un personnage réclamé à cor et à cri depuis le début des New52 qui repart de zéro dans le nouvel univers, ce qui est dommage mais un peu inévitable dans la nouvelle continuité qui aurait démarré il y a cinq ans… comme on aime un peu trop nous le rappeler dans cet épisode, avec du « il y a cinq ans » en veux-tu en voilà, à force je vais commencer à me dire que le prochain event de DC ne devrait pas être Five Years Later mais Five Years Before ! En parlant d’event et de « cinq ans avant » ça y est, il l’a fait ! Snyder aura attendu trois numéros pour lier cette série à Zero Years, l’expression étant explicitement à nouveau utilisée par un personnage comme s’il s’agissait d’une époque bien définit dans la tête des Gothamites. Les tiques « snyderiens » ne s’arrêtent pas là puisque finalement la construction de l’intrigue rappelle un peu ce qu’avait critiqué Mr HoneyBunny récemment dans un podcast, à savoir l’habitude du scénariste de construire des arcs aux airs d’event avec un vilain qui revient de loin mais plus surpuissant que jamais avec le but de conquérir la ville en décrédibilisant/déstabilisant Batman au passage. Cela reste très bien exécuté ici, avec notamment un rôle très important accordé aux membres emblématiques de la police de Gotham qui ajoute un plus par rapport aux arcs précédents de Snyder, mais cela commence à me laisser dubitatif pour l’avenir de la série mensuelle qui pourrait continuer d’aligner ce type d’histoires jusqu’à nous lasser… sans compter qu’ici on a une redite par rapport aux numéros précédent de Batman Eternal avec semble-t-il un autre vilain qui aime se cacher dans l’ombre pour converser dans un mystère artificiel avec ses subalternes. Je vais arrêter de faire le ronchon, tout ça n’enlève rien au fait que j’ai bien aimé cet épisode et que pour l’instant le titre est prenant comme il le faut pour une parution hebdomadaire, sans compter que l’influence snyderienne de l’écriture pourrait bien s’atténuer avec le temps avec le casting rotatif des scénaristes.
Le match des éditeurs : la semaine des premiers de la classes ou des zéros pointés ?
Ce mois-ci chez Marvel et DC on a pu assisté (comme chaque semaine en ce moment) à des lancements de séries non pas uniquement avec des #1 mais également des #0 !
Original Sins #0 de Mark Waid (scénario), Jim Cheung (dessins et encrage, intérieur et couverture), Paco Medina (dessins), Mark Morales, Guillermo Ortego, Dave Meikis et Juan Vlasco (encrage), Justin Ponsor (couleurs, intérieur et couverture) Ca faisait un moment que Marvel nous avait habitué à pondre des prologues aux events complètement inutiles (et en plus pas très intéressants à lire), qui bien souvent n’étaient même pas écrits par le scénariste en charge de l’event en question. Si Original Sins #0 suit la seconde affirmation il contredit la première, posant des bases pout l’event qui sera écrit par Jason Aaron tout en proposant une histoire accrocheuse centrée sur Uatu le Watcher et Sam Alexander, alias le nouveau Nova. Le numéro ne révèle rien directement sur l’intrigue principale d’Original Sin, à savoir l’assassinat d’Uatu qui entraine une flopée de révélation sur les plus sombres secrets des héros Marvel, mais rappelle efficacement qui est le Watcher, sa mission et l’étendue de ses connaissances, tout en préparant le terrain pour les répercussions de l’event dans le titre Nova. J’avais arrêté la série depuis quelques temps mais mon intérêt pour elle, au moins le temps d’Original Sins, est clairement relancé, merci Mark ! Ca donnerait même envie qu’il se charge d’écrire la série sur le jeune héros tout ça… Côté dessins le mélange des deux styles fonctionnent bien, j’aime beaucoup ce que font Jim Cheung et Paco Medina (qui officie justement sur Nova) en règle générale. Un bon point pour l’event donc, mais prudence tout de même puisque celui-ci ne sera pas écrit par le même scénariste que ce numéro.
Justice League United #0 de Jeff Lemire (scénario), Mike McKone (dessins et encrage), Mike McKone et Gab Eltaeb (couverture), Marcello Maiolo (couleurs)
Alors que les titres Justice League sont embourbés dans Forever Evil depuis quelques mois et que le retard de l’event fout le boxon dans leur rythme de parution, l’après-FE commence déjà avec le remplaçant de Justice League of America (elle s’est déjà arrêtée du coup ? Oui, je suis paumé et alors ?) : Justice League Canada United ! La genèse du titre a été presque tout aussi chaotique que le contexte de son lancement, car annoncée à la base comme un simple changement de nom de JLA qui remplaçant son America par Canada, suivi très vite de la précision que ce n’était que temporaire, pour que finalement le suffixe devienne United avec tout de même le maintien de Justice League Canada comme nom du premier arc… Mais passons ces détails techniques qui ne font que confirmer que dans les décisions éditoriales de DC c’est la fête du slip perdu de Superman depuis bien trop longtemps, car malgré tout ça le bébé qui en a émergé est très accrocheur pour un premier épisode. En même temps avec Jeff Lemire à la barre, et qui emmène avec lui son chouchou Animal Man en plus, on ne pouvait qu’espérer du bon, et les dessins de Mike McKone font tout-à-fait honneur à l’histoire qu’on lui a demandé de d’illustrer. Comme c’est Jeff Lemire on a un peu d’humour présent dans les situations et dialogues, mais arrivera-t-il à nous rendre des personnages comme Martian Manhunter ou Hawkman attachants? Je me demande aussi si des liens seront tissés avec la série Green Arrow, vu tout ce qui arrive en ce moment à l’archer d’émeraude on se demande presque comme il peut être dans une équipe à côté ! Le scénariste introduit également de nouveaux personnages, deux anciens réimaginés et une création bien à lui qui devraient insuffler de nouvelles dynamiques dans une équipe déjà dysfonctionnelle à la base. Ce premier numéro assez classique et abordable par quiconque connaît un peu l’univers DC, la série ne semblant reprendre de JLA que quelques-uns des membres mais aucune des intrigues tout comme vous n’y trouverez (pour l’instant ?) aucune mention des événements de Forever Evil. Par contre la pertinence de faire un #0 pour lancer la série m’échappe, puisqu’on est ici clairement dans une histoire digne d’un #1, l’envie de marquer le coup d’un manière singulière a dû guider ce choix.
Elektra #1 : de Haden Blackman (scénario), Mike Del Mundo (dessins, encrage et couleurs, intérieur et couverture)
Malgré tout l’aura autour d’elle, cela faisait dix ans maintenant qu’Elektra n’avait pas eu droit à sa propre série. Marvel repart la chose en confiant ses nouvelles aventures à une équipe d’inconnus pour moi mais qui rendent un travail remarquable. Le gros point fort de la série repose sur les dessins de Mike Del Mundo qui officie à tous les niveaux pour un rendu somptueux, avec de nombreux jeux sur la composition des pages en utilisant les formes et les couleurs. Rien que la couverture en elle-même un petit bijou que je vous invite à admirer une bonne minute, le temps d’en saisir toute la beauté et l’ingéniosité cachée dans ses détails. Le scénario de Haden Blackman s’appuie sur le passé et la personnalité complexes et torturés du personnage, la belle Grecque étant montrée ici clairement dans sa fonction d’assassin mâtiné d’un rappel de ses liens avec des héros et vilains très connus de l’univers Marvel. Par ce côté atypique tenant de son style graphique particulier et du scénario berçant en partie dans le mystérieux (et le mystique) l’épisode n’est pas sans rappeler aux premiers abords le mythique Elektra Assassin de Frank Miller et Bill Sienkiewicz, mais il s’en démarque grandement par un côté à la fois quand même plus compréhensible dès la première lecture et un enracinement plus grand dans le monde Marvel. Le parti-pris de faire un titre si singulier est sans doute la meilleure chose à faire pour le personnage, elle n’a jamais été aussi bien écrite que lorsqu’elle était traité ainsi, mais je me garderai de trop encensé le scénario pour le moment de crainte de le surévalué, les dessins pouvant lui donner une ambiance qui pourrait se révélé qu’une amélioration superficielle de l’intrigue. A tester tout de même sans hésitation pour la partie graphique qui reste une sacrée claque.
Secret Origins #1 de :
Superman : Greg Pak (scénario), Lee Weeks (dessin et encrage), Sandra Hope (encrage), Dave McCaig (couleurs)
Robin : Kyle Higgins (scénario), Doug Mahnke (dessins), Keith Champagne et Christian Alamy (encrage), John Kalisz (couleur)
Supergirl : Tony Bedard (scénario), Paulo Siqueira (dessins), Hi-Fi (encrage et couleurs)
Ainsi que Lee Bermejo (couverture) et Andy Kubert (couverture alternative)
DC ressuscite le concept de Secret Origins, une série dont les numéros proposent plusieurs courtes histoires rappelant les origines de personnages. Avec un nouvel univers qui multiplie les incertitudes depuis plus deux ans et demi l’idée est plutôt bienvenue, mais il faudra attendre la suite pour qu’elle soit pertinente :
– Si symboliquement on peut comprendre que les origines de Superman soient rappelées dans ce premier numéro, le récit est totalement inutile et aurait pu tenir en deux fois moins de pages, sans compter que Superman a déjà eu droit à la redéfinition de ses origines dans les pages d’Action Comics… qui semblent presque contredites ici avec l’omission de certains détails, dans mes souvenirs les Kent le trouvaient de jour et non de nuit, et pas une seule trace de leur arrestation par les militaires. Greg Pak signe le scénario mais ne semble pas trop en profiter pour lancer des pistes des intrigues qu’il écrira dans son titre mensuel (ou alors corrigez-moi), ce qui aurait pu un minimum justifier ce récit.
– Pas d’origines de Batman dans ce numéro (ne vous inquiétez pas, c’est pour le #2) mais l’univers de Gotham City n’est pas en reste puisque c’est de son second plus illustre super-héros qu’il est question ici : Robin. Kyle Higgins (qui écrit Nightwing, soit la version adulte de ce Robin) rappelle le meurtre des parents du jeune Dick Grayson et nous montre son parcours jusqu’à ce qu’il enfile le costume de Robin. Comme pour Superman c’est très synthétique, et même trop comme dans le cas du rapprochement entre Bruce Wayne et Dick, mais c’est déjà plus pertinent à mes yeux comme rappel que celui sur l’Homme d’Acier, et fait même un lien avec une intrigue de sa série. Par contre le costume version New52 du premier Robin est vraiment moche.
– Enfin Supergirl termine le bal. Comme je n’ai lu que le premier arc je serai incapable de dire si on apprend du nouveau ou si c’est une simple synthèse de ce que l’on sait déjà sur elle, mais j’aurais tendance à pencher pour la deuxième solution : contrairement aux autres récits ici on suit Kara à la fois dans le présent et dans le passé qu’elle se remémore. Tony Bedard n’est pas en odeur de sainteté pour pas mal des chroniqueurs du site mais pour le coup il fait le job, rappelant les origines de l’héroïne tout en présentant sa personnalité, ses difficultés à s’adapter à la vie sur Terre et ses rapports conflictuelles avec son cousin.
Un premier numéro mitigé pour moi, je pense que la série gagnerait plus à se concentrer sur un seul personnage dont les origines sont inconnues ou déjà controversées. Malgré la présence de dessinateurs confirmés ceux-ci restent assez moyens et ne remontent pas trop le niveau général des histoires. On notera tout de même que DC a eu la bonne idée de donner à traiter les origines des personnages à des scénaristes qui se chargent actuellement de leurs séries, c’est déjà plus cohérent que durant les Vilains Month.
Les sorties télé et ciné de la semaine :
Vu que j’aime les séries et films dérivés des super-héros et que les sorties de la semaine passée m’ont marqué, j’en touche quelques mots. Si j’évite les gros spoilers, les spectateurs qui suivent les séries avec deux-trois épisodes de retard risquent tout d’avoir des indices sur des événements importants à venir.
Arrow : Saison 2 – Episode 20 : Seeing Red
Arrow continue son bonhomme de chemin vers la fin de la série avec le story-arc présentant un Slade Wilson plus dangereux et fou que jamais avec en toile de fond la concurrence entre Moïra Queen et Sebstian Blood pour la mairie de Starling City entremêlée aux problèmes et secrets passés et présents de la famille Queen.
Arrow a vraiment été LA bonne surprise de l’an dernier pour moi. Comprenons-nous, ce n’est pas la meilleure série que j’ai pu voir, mais cela a été l’une des meilleures parmi celles qui ont débuté et surtout celle qui m’a le plus surpris par rapport à ce que laissaient présager les teasers et autres images promo qui laissaient craindre un teen drama et une exposition permanente de l’anatomie bien sculptée du héros. Si drama il y a, il n’est pas forcément teen et presque toujours bien dosé, et l’aptitude de Stephan Armell à camper un Oliver Queen aux multiples facettes suivant les situations (ou les époques) nous fait passer outre sa manie de nous montrer ses pectoraux. Les scénarios sont souvent violents, parfois même trop, et l’inspiration des comics dépassent très largement le cadre des simples clins d’œil, la série embrassant l’héritage et le ton des comic-books toujours davantage au fur et à mesure de sa diffusion.
Sans que la sensation de remplissage se fasse trop sentir sur la vingtaine d’épisodes que comportent chacune des deux saisons, leur qualité est par contre très inégale. J’ai encore en mémoire l’épisode 15 ou 16 qui m’a horripilé tant le scénario regorgeait de facilité et d’incohérence, mais heureusement depuis le niveau est sérieusement remonté même si j’ai pu tiquer l’une ou l’autre fois dans l’épisode qui nous intéresse ici. La tension monte dans les différents plots qui convergent de plus en plus les uns vers les autres. Les flashbacks sont très intéressants également, délaissant pour une fois le séjour d’Oliver sur l’île ; cette petite parenthèse s’explique sur la fin où il apparaît qu’ils concernent plus Moïra qu’Oliver et nous aident à comprendre davantage son mode de fonctionnement tout en introduisant un possible subplot qui pourrait bien venir exploser à la figure du héros dans une saison future. Concernant l’intrigue principal elle s’inscrit dans la droite lignée de ce qui semble être la problématique principale soulevée par la série depuis son lancement : la justification de l’emploi de la violence, de la mise à mort des ennemis et aussi de l’infraction de la loi pour le bien commun, avec ici la protection accordée à un membre de l’équipe qui commet des actes très graves mais également le chemin de la vengeance sur lequel Oliver pourrait bien être à nouveau poussé malgré son choix de se tenir à celui de la justice. Reste quelques petites facilités, voire incohérences, du scénario qui m’ont l’une ou l’autre fait grincer des dents concernant les agissements de Roy mais également la façon finalement un peu cliché dont on pouvait prévoir deux dénouements importants de l’épisode. Il n’en reste pas moins un bon moment de visionnage dans la droite lignée des derniers épisodes qui s’inscrit dans un arc narratif de plus en plus prenant.
Marvel’s Agents of S.H.I.E.L.D. : Saison 1 – Episode 19 : The Only Light in the Darkness
Agents of S.H.I.E.L.D. continue sa lente remontée vers la qualité dans ce sorty-arc final dont on a déjà touché quelques mots dans les commentaires de l’excellent article que Loïc a écrit récemment sur le site. Les derniers épisodes sont doublement singuliers : d’abord par leur construction sous forme d’un arc d’épisodes à suivre (chose que personnellement j’attendais depuis le début de la série) et par les répercussions très importantes des événements du films Captain America: The Winter Soldier sur son statu quo. Les liens avec les films se renforcent également ici par l’introduction d’Audrey Nathan, la petite amie violoniste de Phil Coulson évoquée dans Avengers et dans la série, interprétée par la délicieuse Amy Acker que les fans de l’oeuvre de Joss Whedon connaissent déjà bien. Les fans des comics ne seront pas en reste avec un nouveau tiré du catalogue (des seconds voire troisième couteaux) Marvel en la personne de Marcus Daniels (joué par Patrick Brennan), plus connu sous le pseudonyme de Blackout. L’épisode est scindé en deux avec d’une part l’intrigue concernant les nouveaux personnages introduits et de l’autre celle sur Ward qui gagne en ampleur et en complexité. La série remonte clairement à tous les niveaux, tant dans la qualité d’écriture de ses histoires et ses protagonistes que dans ses liens aux films et aux comics, espérons que cela suffise à confirmer une saison 2 qui continuerait sur cette voie. A noter le superbe poster promotionnel signé Pascal Campion, chacun des six derniers épisode de la saison ayant droit à une illustration réalisée par un artiste talentueux.
Son of Batman :
Je triche un peu puisque si je respectais la date de sortie exacte du film il aurait fallu le mettre dans la sélection de la semaine dernière, mais comme je fais ce que je veux sans que personne ne puisse m’arrêter j’ose enfreindre la règle. Si vous espériez avoir une adaptation fidèle de l’arc écrit par Grant Morrison vous serez déçu, le film en reprend bien certains éléments mais invente également tout une partie. Les modifications ne sont pas forcément mauvaises, ajouter Deathstroke (il est décidément partout en ce moment) à la Ligue des Assassins se fait assez naturellement. Si je n’ai pas foncièrement détesté, le film m’a paru quand même bien en-dessous du niveau habituel des productions de DC. J’ai eu du mal à rentrer dedans, la faute peut-être à une introduction centrée sur l’action trop longue, et j’ai trouvé cela beaucoup plus violent que ce que nécessitait l’histoire. Je ne suis jamais le dernier à être content d’avoir un animé où les personnages peuvent saigner voire mourir, mais les effets graphiques sont ici inutilement accentué, la scène d’introduction devenant un peu trop inutilement violente. L’animation n’est pas non plus la meilleure que le studio ait pu nous présenter, mais une scène a retenu mon attention : les retrouvailles en Batman et Talia où une véritable tension sexuelle est palpable entre les deux personnages à la fois par l’animation, l’écriture et l’interprétation toute en sensualité de la fille de Ra’s al Ghul, qui devient une véritable femme fatale au comportement félin et exagérément séducteur. La caractérisation de Damian est très bonne également, le garçon est tout bonnement insupportable comme on l’aime et la voix très enfantine de son comédien renforce le décalage entre son âge et ses actions. Un film honnête par moment mais trop décevant dans d’autres, souffrant d’un démarrage trop long et d’une violence exagérée qui ne le destine clairement pas à un très jeune public.
Très bon Tops et Flops Marti!
Par contre par rapport au GoG 14 est-ce normal que Bendis oublie complètement que l’incarnation récente de l’équipe a été créé lors de la mini-série « Star Lord: Annihilation – Conquest » ? Parce que dire que Peter Quill, Racoon et Groot ont passé toute leur vie d’adulte ensemble c’est un non-sens complet car ils se sont rencontrés lors d’un crossover! Je n’arrive vraiment pas à reconnaître Star Lord depuis la relance du titre… (il était pas brun avant?)
Merci encore pour ta relève des Tops et Flops pendant le déménagement de Sam, c’est un de mes rendez-vous favoris sur le site et tu l’honores à merveille!
C’est pas la première erreur de continuité récente sur les Guardians, on a eu le cas dans Nova de Gamora et Rocket qui auraient vécu avec le père de Sam Alexander des aventures en commun il y a dix/quinze ans… alors que non seulement les deux héros ne se connaissent que depuis l’ère Abenett/Lanning, mais qu’en plus ils n’ont commencé leur carrière spatiale que durant les années 70, soit il y a sans doute moins de dix ans dans la continuité…
Excellent Marti. Ce serait sympa qu’au retour de Sam, on puisse continuer de profiter de tes avis. Ils sont bien complémentaires de ceux de Sam je trouve
Merci pour vos compliments !
Pour la continuation de ma participation à cette rubrique on verra ça au retour de Sam, d’autant qu’il se pourrait que je sois à mon tour indisponible prochainement.