À partir de mardi M6 rediffuse l’intégralité de la saga Star Wars au rythme d’un film par semaine. Chic ! Vous allez enfin pouvoir faire découvrir cette passionnante épopée à l’élu(e) de votre cœur, vos grands-parents ou le voisin de la nièce du concierge. Très logiquement, c’est l’ordre de la numérotation des films qui est choisie… et pourtant, ce choix n’est pas forcément le plus pertinent pour une première approche de l’univers des Chevaliers Jedi…
Il n’y a pas si longtemps, dans une galaxie proche, très proche…
En 1977 ap. J.-C. sur la planète Terre du système Sol se dévoilait sur les écrans un film de science-fiction qui allait révolutionner le genre et connaître un succès rarement égalé : Star Wars, ou La Guerre des Étoiles chez nous. Le film marche d’ailleurs tellement fort qu’il bénéficie de ressorties, comme en 1978 où les spectateurs ont pu (re)découvrir… Star Wars – Episode IV : A New Hope ?! En effet devant le succès public et critique (et financier) de la franchise en devenir, son créateur George Lucas a l’idée assez étrange mais originale de considérer la première taule du vaisseau qu’il construit comme le milieu de son histoire. Cette trilogie originale, ou classique, se poursuit avec Star Wars Episode V: The Empire Strikes Back/L’Empire Contre-attaque en 1980 et Star Wars Episode VI: Return of the Jedi/Le Retour du Jedi en 1983. Il faut attendre 1999 pour avoir enfin le début de l’histoire, avec la sortie de Star Wars Episode I: The Phantom Menace/La Menace Fantôme, George Lucas ayant attendu que les effets spéciaux aient atteints le niveau nécessaire à ses ambitions pour sortir sa nouvelle trilogie, ou prélogie (plus mauvais néologisme jamais vu dans cette galaxie). Quel ordre de visionnage adopter alors ? L’ordre de sortie au cinéma, ou celle de la chronologie de l’histoire ? Cela dépend des cas, mais personnellement je ferai pencher la Force très sérieusement vers celui de la date de sortie en salle…
Retour vers le passé
Beaucoup d’adorateurs de la saga (dont votre serviteur) pensent que Star Wars est une saga à voir dans l’ordre de sortie des films car c’est tout simplement dans cet ordre qu’elle a été créée et conçue. Il faut en effet évacuer une bonne fois pour toute l’idée trop répandue que George Lucas avait conçu toute son histoire d’une traite de l’Episode I au VI, il n’y a rien de plus faux à cela (si ça vous intéresse allez voir sur les internets, vous y trouverez moult articles expliquant ça plus en détail et mieux que je ne pourrais le faire). Lucas avait certes des idées très précises de certaines choses s’étant déroulé dans le passé de l’univers qu’il a créé, mais comme dit plus haut lorsque le premier film sort sur les écrans il s’appelle Star Wars tout court, sans qu’il soit question d’un Episode IV ou d’un quelconque Nouvel Espoir. La prélogie a été conçue en détail dans les années qui ont suivies la fin de la trilogie originale, elle est surtout à voir comme un « comment on en est arrivé là dans la première trilogie » abordable pleinement par ceux qui ont suivi les premiers films et qui aimeraient en savoir plus sur le passé de leurs héros. Le néophyte ne peut donc pas apprécier pleinement bons nombres de révélations qui sont tant de réponses à des questions attendues ou même des surprises pour l’amateur aguerri de la saga, sans compter tous les clins d’œil qui fourmillent dans chaque coin de rue de chaque planète. La saga dans son ensemble est abordable dans l’ordre numéraire des épisodes, mais les voir pour la première fois ainsi c’est se gâcher une grande partie du plaisir à mon sens.
Cela se ressent encore plus dans la mode des préquelles qui sévit depuis une bonne dizaine d’années (et pour laquelle la prélogie n’est pas étrangère), il s’agit très souvent de « chapitres zéro » qui n’ont très souvent d’intérêt que lorsqu’on connaît le(s) premier(s) film(s) qui se déroule(nt) pourtant après. Et puis, pour peu que la petite-cousine de la belle-sœur du coiffeur qui découvre pour la première fois cette histoire de A à Z, ce serait dommage de lui gâcher les secrets de la famille Skywalker en commençant par la prélogie, n’est-ce pas ?
Le Côté Obscur des effets visuels
Un autre argument des pro-ordre de sortie au cinéma repose sur les effets spéciaux. George Lucas à beau avoir offert deux liftings à sa première trilogie, lorsqu’on passe de l‘Episode III à l’Episode IV on passe du must en matière d’effets spéciaux de la première moitié des années 2000 à… ce qui se faisait de mieux à la fin des années 70 pour l’épisode IV… Si ça ne dérange pas du tout les adorateurs de la saga cela peut faire tiquer les spectateurs les moins passionnés qui seraient déroutés de passer d’un Yoda en images de synthèses bondissant à une marionnette rabougrie. Si ce point de vue à du sens je le trouve quand même peu pertinent pour un jeune public jeune ; les dernières générations de spectateurs baignant depuis leur enfance dans des films à effets numériques de plus en réalistes, ils risqueraient de moins accrocher à l’histoire en débutant par les épisodes où la part belle est laissée aux marionnettes et aux maquettes.
Cette manie de la retouche pointe un autre problème qui chiffonnera davantage les puristes que les spectateurs de passage, mais qui appuie mes propos relatifs à la création de la prélogie : la majorité des rajouts et changements de l’édition DVD de la trilogie originale semblent été insérés pour la faire coller davantage avec la nouvelle. Le cas le plus flagrant reste la fin du Retour du Jedi où des planètes importantes de la prélogie comme Coruscant ou Naboo, dont on n’entend même pas parler une seule fois dans les Episodes IV à VI, sont montrées en liesse suite à l’effondrement de l’Empire. Si ça ne sent pas le bricolage pour faire tenir le tout debout… sans compter l’inutile substitution de Sebastian Shaw par Hayden Christensen dans le rôle du fantôme repenti de Dark Vador. Bon, ça fait un peu sens si on se créé une explication du type « la rédemption lui fait adopter la forme sous laquelle il était un vrai Chevalier Jedi» (et puis finalement, c’est peut-être lui le Jedi qui est de retour dans l’Episode VI), mais cela reste quand même un beau gros coup de bricolage dont on se serait ainsi qu’un manque de respect pour l’acteur initialement présent dans cette scène.
La Force est-elle avec tous ?
Enfin, mon argument irréfutable : La trilogie classique est bien meilleure que la nouvelle ! Quoi, c’est subjectif ? Peut-être, mais reste que je continue à trouver la ficelle de l’Ordre 66 un peu trop grosse, la romance entre Anakin et Padme être la romance la moins probable de toute l’histoire du cinéma et que visionnage après visionnage je suis encore tout embrouillé par toutes les intrigues liées de près ou de loin à tous le méli-mélo politique dont nous abreuve George Lucas dans la prélogie, à commencer par les Vice-Rois de la Fédération du Commerce et leur accent russe de l’espace à couper au sabre-laser… L’histoire de la trilogie classique est loin d’être exempt de défauts, mais il en découle un parfum particulier d’aventure et d’émerveillement teinté d’un brin de naïveté qui lui donne cette saveur si particulière qui a fait accrocher les différentes générations qui ont découvert l’univers de Star Wars par ces premiers films et que l’on ne retrouve pas forcément dans la prélogie…
Finalement tout ceci ne reste peut-être qu’un point de vue découlant de l’ordre dans lequel on découvre la saga, et les partisans de la prélogie comme de la trilogie classique trouvera sans doute un équilibre dans la Force lorsque la prochaine trilogie sortira et, sans doute comme au temps de la sortie de l’Episode I, apportera son lot de mécontentements comme de bonnes surprises chez tous les fans de l’univers Star Wars, quel que soit l’ordre dans lequel ils ont découvert la saga. Car finalement (et c’est d’autant plus vrai pour le monde des comics), on aime toujours critiquer la nouveauté lorsqu’elle a pour ambition d’égaler son aînée, n’est-ce pas ? Et finalement, la question de l’ordre dans lequel voir les films restent une question de goût, les deux trilogies pouvant chacune être abordées sans avoir vu l’autre en premier, chacun des ordres ayant ses avantages et ses inconvénients.
Pour aller plus loin (et appuyer mes propos)
Je vous conseille les excellentes vidéos postées sur Youtube par Durendal, de l’ordre de cinq elles traitent de la trilogie original puis de la prélogie en s’attardant notamment sur le processus créatif de la saga comme sur l’ordre de visionnage idéal.
Le saviez-vous ?
George Lucas a appliqué cette recette de chronologie en désordre sur Indiana Jones, le second film de la franchise se passant en fait avant le premier ! Mais vu que ça n’a absolument aucune incidence sur l’histoire de ce film, du précédent et du suivant la plupart des spectateurs n’ont même pas noté cette subtilité.
arf diantre je ne puis q’être en désaccord avec ton analyse très poussée. Je crois que ca ve se régler à coups de sabre laser autour d’une mousse cette histoire 🙂
Il y a de nombreuses subtilités et/ou ressort et tensions scénaristiques qui se voient et se vivent différement si tant est qu’on regarde en premier la prélogie ou en premier la trilogie.
Il y a en ce sens deux lectures différentes de la saga qui vont jouer sur des aspects différents et même si parfois certains ajouts sont du rafistolage ils permettent d’étayer et de parfaire cette volonté (et je dirais plus, cette chance) que nous avons de pouvoir avoir une saga que l’on peut regarder de deux manières différentes 😉
Ce que je reproche à la prélogie c’est de s’embourber dans des sous-intrigues politiques dans lesquels on se perd pas mal, mais pour avoir tenté de montrer l’Episode IV à ma chère et tendre récemment j’ai remarqué que même dans l’ancienne trilogie on a un peu cette impression d’être paumé quand on débarque dans cet univers, où nous balance allègrement des noms de personnages, des planètes, des concepts… sans que tout soit toujours très clair… Mais c’est cette richesse qui nous plait tant aussi je pense ! Le problème pour la prélogie est peut-être que Lucas a voulu faire trop riche et trop compliqué pour les intrigues politiques, et cela risque de beaucoup trop dérouté quelqu’un qui n’est pas familier avec cette habitude déjà présente mais moins poussive dans la trilogie classique.
Oui par contre je partage ton avis concernant la prélogie et sa politique omniprésente qui même si elle me semble essentielle n’en reste pas moins rébarbative pour les non fans ou initiés
J’en veux pour preuve que j’ai emmené mon fils le voir en 3D au cinéma et certains passages lui ont sembles très longs
Je trouve que même pour des adultes c’est parfois long et un peu trop compliqué, voire obscur. Je me demande si Lucas n’a pas voulu essayé de faire un film appréciable par les petits par l’aspect visuel et certains personnages (non, je ne le nommerai pas !) et par les grands avec toutes ces intrigues politiques qui sont plus lourdes qu’autre chose à la fin. Les Simpson avaient fait une parodie très réussie de l’Episode I se basant sur ce postulat : http://www.youtube.com/watch?v=IvJD9fHS8Hk
oui il y a sans doute de ca
cependant: je pose une question simple, le public aurait il été au rdv si cette prélogie n’avait pas eu une portée à l’échelle de la galaxie. L’idée était bien de montrer un personnage qui sombre en même temps que le système dans lequel il vit, si Lucas s’était contenté de suivre Obi-wan et Ankin en éludant la question politique ou en l’évoquant seulement (à la manière de ce qui est fait dans la trilogie originale), pas sûr que le public ait suivi
Il fallait quand même créer des événements qui visuellement pouvaient faire résonnance avec ceux de la TO, donc des batailles, des combats etc et quoi de mieux que de créer une guerre et de nous la montrer clairement
en conclusion: un film intimiste à la manière de laTO mais en 1999, 2002 et 2005, je crois qu’on ne parlerai sans doute plus de cette franchise actuellement 🙂
Si je puis me permettre, je trouve cela un peu embêtant de faire un article sur un sujet aussi passionnant sans prendre (ne serait-ce qu’une fois) parti.
C’est d’autant plus génant que cette question avait déjà été traité par un américain il y a deux ans. Il propose l’ordre suivant :
Episode IV / Episode V / Episode II / Episode III Episode VI.
(Oui, l’épisode I a volontairement disparu)
On peut même ajouter Clone Wars (pas la version 3D, l’autre) entre l’épisode II et l’épisode III.
Plus de détails explicatifs par ici : http://www.nomachetejuggling.com/2011/11/11/the-star-wars-saga-suggested-viewing-order/
Je prends pourtant clairement parti pour un visionnage dans l’ordre de sortie, je nuance juste mes propos à la fin pour dire qu’au final l’autre ordre n’est pas non plus à exclure, tout dépend des critères que l’on sélectionne. Et puis on ne va pas se cacher que suivant l’ordre et la façon dont on a découvert la saga, on va naturellement plus pencher pour une chronologie qu’une autre 😉
Je me doute bien que le sujet a déjà été traité, mais j’avais envie de donner mon point de vue que j’ai développé au fil de discussions avec d’autres passionnés de la saga sans chercher à ne lire d’autres articles sur cette thématique pour ne pas me faire influencer. Et puis vu l’actualité (rediffusion) ça me semblait le bon moment d’écrire un mot là-dessus. D’autant que comme l’article que tu cites est en anglais, le mien peut alors être accessible aux non-anglophones 😉
Je le trouve pas bête du tout cet ordre proposé, ça colle bien avec les révélations de la fin de l’Episode V mais ça spoile la relation entre Luke et Leïa que l’on ne découvre que dans l’Episode VI.