On le sait tous, la perte de la franchise DC/Vertigo au profit d’Urban fin 2011 a été un coup très dur pour Panini qui ne s’y attendait absolument pas. Après le choc il a fallu réorganiser une grande partie de l’offre Librairie qui jusque là laissait la part belle aux titres vertigo et à quelques titres DC. Le premier réflexe a bien entendu été de se recentrer sur la franchise historique encore possédée par l’éditeur à savoir Marvel. Mais la perte des droits DC a aussi été l’occasion pour Panini de donner suite et d’accélérer des deals avec des maisons d’édition américaines qui étaient en cours de négociation depuis un petit moment dans certains cas.
C’est ainsi que l’on a vu débouler les séries de différentes maisons d’édition au premier rang desquels Dark Horse, Avatar, Dynamite et donc récemment Valiant qui a fait l’objet d’un lancement en trombe ces derniers mois portés par des critiques très positives. Cette expansion de la part de Panini a eu pour grand mérite à mon sens de considérablement diversifier l’offre de genre disponibles en VF. Malgré la présence depuis plusieurs années de Vertigo en France et le travail de Delcourt, force est de constater que le comic-book se coltine encore trop souvent une image réductrice de pourvoyeur exclusifs de super-héros. De fait Panini a notamment accordé une place particulière aux titres issus du label Avatar spécialisé dans des récits pour adultes en raison de leur contenus que nous allons qualifier d’explicite. Dans ce cadre Panini a souvent pu bénéficier de la publicité apportée par l’écriture de nombre de ces bouquins par un certain Garth Ennis bien connu du grand public.
La grande question désormais est l’accueil réservé par le public à ces différentes initiatives. L’un de bienfaits de cette diversification est bien entendu d’attirer un public plus large que le lectorat traditionnel. Dans ma première chronique, je citais le genre de l’horreur/gore qui a trouvé une maison bien accueillante chez Avatar, le fait de publier des titres comme Crossed, Stitched, Ferals peut ausi attirer l’attention du public assez important qui apprécie le genre.
Au delà d’Avatar on peut également citer les séries de Dynamite qui sans faire de bruit s’installe dans le paysage, là aussi grâce souvent à la présence de Ennis au scénario, notamment sur les titres les plus connus de cet éditeur en VF comme The Boys ou encore Jennifer Blood dont même le spin off Ninjettes a été édité en France. On pense aussi à Shadow qui a été édité par Panini en 2013, là aussi lancé par Ennis…Tout n’est bien entendu pas un succès, comme les tentatives d’importer Green Hornet ou encore Red Sonja, qui malgré de multiples essais n’ont pas trouvé leur public.
Enfin on ne peut éviter de citer la vague Valiant qui est fortement soutenue par Panini. En l’espace de quelques mois, plus d’une demi douzaines de séries ont été lancées en librairie là aussi dans des genres très différents. L’accueil qui sera réservé à cette nouvelle franchise sera à mon sens important et symbolique de l’avenir du marché comics en VF.
En effet une chose ne doit pas être oubliée c’est que le marché n’est pas illimité et ne peut pas absorber toutes les nouveautés que les éditeurs publient. En ce sens je vais aborder l’expérience de mon libraire personnel, qui malgré un espace dédié aux comics de plus en plus grand ne peut tout simplement plus suivre le nombre de sorties ou de manière plus évidente ne peut pas tout mettre en avant parmi les nouveautés qui se succèdent à un rythme effréné. En ce sens avoir un public plus large attiré par une offre plus diversifiée est sans doute une des clés pour éviter une implosion du marché…
That’s all Folks, on se retrouve mardi pour la suite de notre rétrospective 2013, cette fois consacrée à la librairie Urban !
La perte de dc/vertigo a permis de voir arriver des titres que nous n’aurions peut être pas eu dans ce changement. J’ai plus apprécié l’édition d’un titre comme ce massive qui bien qu’encore onéreuse reste d’un meilleur rapport qualité/quantité/prix que celle des titre valiant par exemple. Leur arrivée sur le marché français est vraiment une bonne chose mais leur tarif est je trouve vraiment excessif pour un format 100% et leur faible pagination.
Malheureusement il y aura de la casse, la multiplication des titres chez les éditeurs qui eux mêmes se sont multipliés malgré la diversification des genres ne permettra pas au marché de tout absorbé.
Comme tu le dis les libraires ne peuvent pas tout mettre en avant et l’élargissement des rayons fait que ceux ci se vident beaucoup moins facilement certains titres restant en stock pendant des plombes.
J’ai d’ailleurs peur qu’un univers comme celui de Valiant en fasse les frais bien qu’il mérite d’avoir sa place sur notre marché.
Le problème des parutions Valiant est d’autant plus vrai que Valiant à lui même sorti ses premiers TPB à 8€ à peu près. Ce prix permet sans se ruiner de jeter un oeil alors qu’a 14€ on réfléchit un peu plus. Je ne comprends pas pourquoi Panini n’a pas fais de même pour que tout le monde puisse tester quitte a augmenter ensuite les prix.