Piqûre de rappel à 1 semaine de la Paris Comics Expo !
Se rendre à une convention est un événement majeur dans la vie de tout geek qui se respecte. Un pèlerinage, un départ pour un eldorado dont on rentrera les bras chargés de commissions, d’ouvrages dédicacés, de photos et pourquoi pas le mail perso de votre auteur préféré… non, là quand même, faut pas être trop naïf !
Ce rite de passage qui se veut donc un grand moment de liesse populaire où les passionnés se prennent dans les bras (#stopfreehugs) peut vite se transformer en parcours du combattant qui laissera les novices, pantelants et hébétés, avec un goût amer en bouche. Cet article est pour toi, Padawan, toi qui n’a aucune idée de ce qui t’attend dans cet univers impitoyable.
Commençons par le commencement, je ne vais pas vous faire la liste de toutes les conventions qui existent, si vous êtes sur ce site vous connaissez déjà les plus importantes. Non, je pars du principe que vous avez déjà sélectionné votre destination et que vous ne comptez pas sur moi pour acheter les billets, réserver le train/vol et encore moins vous prendre une chambre d’hôtel (non mais ohhhh !).
Sachez déjà qu’il vous faut choisir avec soin votre billet d’entrée, en fonction de votre budget bien évidemment, mais surtout selon les accès qu’il vous donnera. Il existe moultes formes de billets, du billet simple qui ne donne droit qu’à l’entrée dans le salon sur une seule journée au super-pass-VIP-de-luxe-qui-coûte-un-bras et qui confère un accès privilégié à tous les événements – ou presque, ben oui, faut pas exagérer quand même.
Entre les deux, vous avez des billets qui couvrent le festival dans son ensemble (2 à 4 jours), permettant par exemple d’entrer plus tôt dans le saint des saints (1h ou 2h avant l’ouverture officielle) ou encore un accès prioritaire aux séances de dédicaces et/ou photos (qui restent souvent à acheter en supplément).
Comme tu le verras dès ton arrivée, ton sésame en main en essayant de comprendre dans quelle bon sang de bonsoir de file tu dois te placer, le mot du jour sera : FILE D’ATTENTE (NB : ne jamais utiliser les expressions contenant le mot “queue”).
Afin de t’éviter au maximum d’attendre en vain et de perdre de précieuses minutes de ta petite vie, un conseil : la PRÉPARATION. Inscris toi sur la page Facebook, le Twitter, le site internet de l’événement en question afin de suivre à l’avance le programme, qui fait quoi à quelle heure, comment on s’inscrit aux séances (à l’avance ou sur place), tu peux aussi te faire tatouer le plan du festival dans le dos mais bon…
Sache que certains artistes ne sont pas présents sur l’ensemble du festival, donc renseigne toi bien plutôt que de risquer de louper ton idole, petit fan boy ! A savoir également que certains éditeurs font venir des artistes sur leurs stands, suis donc leurs actualités via les réseaux sociaux, tu pourrais avoir de bonnes surprises.
Tu le verras tout de suite, il y a des êtres d’exception, que dis-je des phénomènes, qui rôdent aux conventions, attirés par l’odeur de l’encre fraîche. Des hommes – et des femmes – enroulés dans des sacs de couchage devant l’entrée, qui sont parfois là depuis la veille au soir comme pour un concert de Johnny. Des personnes étranges qui passent la journée dans les files d’attente devant la table des artistes, qui vont de l’un à l’autre en collectionnant les dédicaces (pour mieux les revendre sur le net ensuite ? ou bien sont-ils des fans inconditionnels de tous ces artistes ? Ne soyons pas mauvaise langue).
Ce sont le plus souvent les principaux ennemis des novices, les hardcore. Et toi qui a pris le temps de lever les yeux en entrant – ohhhh malheureux ! – , qui a voulu se balader un peu – non mais on aura tout vu! – et qui te pointes devant les tables à l’heure où les dédicaces gratuites commencent voire un peu après… Hey ! mais, c’est quoi ces sacs posés au sol en ligne ? Ça, mon petit, ce sont les pros qui ont marqué leur territoire. Et oui, là-bas, tu vois bien, des habitués qui patientent assis sur des sièges de camping/chasse-pêche-et-traditions. Ne prends pas peur mon cher ami, c’est comme ça que ça se passe. Pense juste à aller aux toilettes avant de te placer dans une file d’attente, garde toujours sur toi ton téléphone (ton meilleur ami contre l’ennui), une bouteille d’eau et surtout, surtout, surtout, ne te trompe pas de file !!!
Je ne peux pas énumérer tous les ingénieux – ou non – systèmes mis en place pour accéder aux dédicaces gratuites, ils sont différents d’un festival à l’autre et parfois même d’une année sur l’autre. Je vais juste faire un point sur le tirage au sort : rencarde toi sur les heures d’inscription et – bon sang mais c’est bien sûr ! – sois là lors du tirage au sort au risque de passer à côté de ce pass égalitaire et de voir ton nom rayé de la liste (ps : il en est de même pour les tombolas. Pas de bras, pas de chocolat).
Le système américain de dédicaces est celui de la commission : l’artiste affiche ses tarifs – différents pour le buste simple ou le corps entier, en A4 ou A3, couleurs ou dégradés de gris – tu payes et demandes ton perso préféré. En France, les artistes invités par le festival ne sont pas commissionnés. D’où le système du “premier arrivé, premier servi” et le fait que certains artistes ne jouent pas entièrement le jeu. En effet, ne t’étonne pas que les séances de dédicaces gratuites ne durent que 2h (voire moins), 2 fois par jour. Que du coup, les dédicaces de l’après-midi aient été réservées par les déçus du matin, ce qui rend vaine l’attente de l’après-midi. Certains artistes peuvent décider de limiter le nombre de commissions, indifféremment de l’heure. D’autres qui étaient partis sur 20 sketches annoncent en court de route qu’il n’y en aura que 10, etc…. De plus, ils peuvent être amenés à quitter leur table afin de se rendre à une conférence, une interview ou même pour manger – quelle idée ! PATIENCE et PERSÉVÉRANCE seront donc les maîtres-mots.
Parallèlement à ce qui s’avère souvent être une prise de tête, une perte de temps bien décevante, il y a tout le reste ! Ne désespère pas, petit geek de mon cœur, les festivaliers t’aiment et pensent à toi.
Car même si ce qui t’as attiré ici est la présence de tel ou tel nom de ton univers fétiche, il ne faut pas oublier que s’offre devant toi tout un monde de découvertes et de plaisirs : conférences, MasterClass, expositions, cosplay, zone vidéo-ludique, retrogaming, espaces web-série, cinéma, littérature de genre, stands d’éditeurs, boutiques de toys et goodies… (petit conseil, pour les conférences, panels ou masterclass, pointe toi avec au moins 30 min d’avance si tu espères y assister assis, parce que, p****n, que c’est bon de poser une fesse !).
Comme déjà dit – bon, tu suis un peu là ?! – les éditeurs peuvent inviter des artistes de renom et offrir des séances de dédicaces gratuites. Tu peux aussi trouver des exemplaires parus en avant-première pour l’occasion, des spéciaux créés uniquement pour la convention, réalisés en tirages limités et que tu pourras faire signer.
Et surtout, surtout, la fameuse Artist Alley. Tous ces dessinateurs de talent qui ne sont pas invités par le festival, qui payent leur table et leur déplacement à leurs frais et qui travaillent sans relâche pendant toute la durée de la convention. Sois attentif, tu dénicheras des pépites, peut-être les futurs grands de demain, en tout cas, de vrais artistes. Ils fonctionnent selon le système de commissions à l’américaine. Leurs prix sont généralement affichés devant eux, qui varient selon l’artiste et le type de dessin que tu leur demandes. Pour cela, ils ont une feuille sur laquelle sont notées les demandes déjà payées et en attente. Ne désespère pas si tu vois que cette feuille de résa est remplie, certains proposent d’en réaliser une fois rentrés chez eux et de te l’envoyer, moyennant les frais de port (dessins qui sont souvent plus travaillés parce que faits à froid dans un environnement calme).
C’est sympa aussi de rester à côté d’eux pendant qu’ils réalisent ta commission, je trouve dommage de ne pas assister à la construction de ton dessin et de passer à côté d’une petite conversation. L’artiste sera aussi plus impliqué si tu sympathises avec lui et ton dessin sera alors un vrai souvenir de moment partagé.
Tu peux aussi acquérir leurs sketchbook et artbook, édités ou ré-édités pour l’occasion, sur lesquels ils te feront un magnifique dessin pour l’achat. Certains artistes sont regroupés en collectif et pour l’achat de l’oeuvre commune, chacun te fera un sketch, souvenir super sympa à ramener surtout quand tu es fan d’un perso particulier et que tu peux en avoir plusieurs interprétations par des artistes différents.
Pour résumer :
1- Prépare toi, les réseaux sociaux sont tes amis
2- Choisis bien ta tenue (arbore ton plus beau tee-shirt/sweat, un caleçon confortable, et surtout des bonnes chaussures).
3- Vérifie d’avoir bien chargé ton portable et ton appareil photo, ce serait balot…
4- Emporte de l’argent liquide. Il n’y a pas forcément de distributeurs sur place et tu n’as pas envie de perdre du temps à ressortir en quête de DAB ou même à attendre à les-dits distributeurs qui seront pris d’assaut par tous ces acheteurs compulsifs que nous sommes.
5- Nourris toi ! Bouteille d’eau et petits gâteaux. Saches que les espaces restauration sont saturés à midi (et oui, on mange tous à la même heure… ) et souvent assez chers. Tu peux aussi emporter des bonbons pour t’attirer les bonnes grâces des artistes (la WIP AGENCY appréciera).
6- Emmène tes comics préférés pour essayer de les faire dédicacer par leur auteur ou dessinateur (pas aux autres hein ?). Les simples autographes sont plus faciles à obtenir que les commissions et généralement gratuits.
7- Prend aussi des feuilles de dessin ou un carnet d’autographes ainsi qu’un porte-documents ou tube cartonné pour pouvoir protéger tes trésors chèrement acquis. Ce serait bête de les abîmer avant d’arriver chez toi, non ?
8- Demande avant de shooter les artistes et les cosplayeurs. Tu obtiendras de meilleures photos si ton sujet te regarde et souris et ça peut être l’occasion d’entamer une discussion.
9- Les dessinateurs de l’Artist Alley apprécient moyennement qu’on les aborde en demandant “C’est combien ?”.
10- Sois poli, dis “pardon” quand tu percutes quelqu’un et rappelle toi que tu es là pour passer un bon moment et que les personnes autour de toi, bénévoles, artistes, exposants, autres visiteurs sont là pour ça aussi.
Après tout ça, j’espère que tu te sens prêt et surtout que tu vas savoir apprécier ce moment d’intense communion avec ton univers geek. Non, non, ne me remercie pas mais partage plutôt tes impressions, photos et commissions obtenues sur la page Facebook de Comixity. ENJOY !!! (#stopfreehugs).
PS : si tu es une fille – et je sais qu’il y en a, youhouh… ? – tu peux aussi te la jouer sexy mais pas genre cosplayeuse-qui-en-profite-pour-se-balader-à-moitié-à-poil-en-s’offusquant-du-regard-des-autres mais une jolie tenue et un beau sourire peuvent faire beaucoup… A bon entendeur, bande de machos va !
C’est une très très bonne idée Nightrunner on peut envoyer ses commissions ou ?
Boulet Time je viens de voir que c’était sur Facebook ^^’
Waouw, quel condensé d’informations ! Je ne suis pas adepte des conventions, plutôt des salons littéraires, et pour les néophytes il y a de quoi apprendre ici. 🙂
Du coup, je me suis permis de mettre un lien vers ici sur mon blog. 🙂 Bon dimanche !
https://bibliocosme.wordpress.com/2013/09/29/guide-de-survie-en-convention-comics-comixity/
Merci pour le partage, cela est toujours flatteur. J’ai adoré écrire cet article, j’espère qu’il plaira. ^^
C’est exactement ça mais tu as oublié de préciser la nécessité d’une doudoune et d’un paquet de mouchoirs pour le lcf 😉
Ah ben oui, entre Angoulême en été et Lille en hiver… il faut s’habiller malin ! ^^ (d’où le « 2- tee-shirt/sweat » qui était un petit clin d’œil)
Bonjour,
Grâce à Dionysos89 je viens de me fendre la poire ! Excellent articles, que des bons conseils et de l’humour qui affleure un peu partout. J’adoore. 😉