Crédits :
Scénario : Kieron Gillen
Dessin : Greg Land
Couverture : Greg Land
Editeur : Marvel Comics
La série : tie in à Fear Itself ! Le méchant de ce crossover a choisi l’un des ennemis traditionnels des X-Men pour être un des ses hérauts : Juggernaut (alias le Fleau). A la base Caïn marko n’est pas un ennemi facile à abattre, mais là le méchant monsieur est alimenté au super sans plomb certifié mal absolu ! pour l’arrêter les X-Men vont devoir prendre une décision qui va changer pas mal de choses !
Scénario : si vous avez lu ma critique de Uncanny X-Men 535, vous savez que j’étais assez critique sur les talents de Kieron Gillen sur cette série. Si il y avait des bonnes choses, le pitch de cet arc n’était guère passionnant, et en toute sincérité le scénariste n’a pas réussi à m’intéresser. Mais je dois bien avouer que je suis bien plus accroché par ce nouvel arc.
Les bons points : le tie-in à Fear Itself était pour moi plus un repoussoir qu’autre chose, j’évite comme la peste tout ce qui est lié à ce crossover que j’ai choisi de ne pas suivre après la lecture du catastrophique premier épisode. J’avais donc peur d’être un peu largué.
Le scénariste règle très vite la question, en présentant la situation de manière claire : Juggernaut surpuissant, Juggernaut veut raser San Francisco, X-Men essayer de l’arrêter. Il est difficile de faire plus simple, inutile donc de connaître l’histoire de ce crossover pour comprendre la situation, c’est donc déjà un très bon point d’entrée.
Après un premier épisode très lent, où en gros on avait que des gens qui blablataient et où je jugeais certaines séquence beaucoup trop longue, comme le Fleau qui prend un serviteur qui parle pour lui. Ce passage s’étale sur 7 pages, soit le 1/3 de l’épisode, pour un truc qui aurait pu être réglé en 1 page ou 2. Il y avait donc du délayage dans l’air.
Le second épisode était celui de la confrontation, dans lequel les X-Men les plus puissants se prennent une raclée monumentale, et perdent Emma Frost dans la bataille, l’option télépathique étant désormais exclue. On comprenait donc que les mutants n’allaient pas vaincre le Fleau avec des solutions de facilité comme « on lui enlève son casque et pouf attaque psy et il s’effondre ». Cette première stratégie est un échec, et du coup Scott va devoir en mette en oeuvre d’autre, ou plutôt d’autres au pluriel, car comme il le disait dans l’épisode précédent, le bougre a pas loin de 26 schémas tactiques possibles.
Il s’agit d’ailleurs d’une des séquences amusantes de voir quelles sont certaines de ces stratégies. Bien sur l’option Rogue, absorption des pouvoirs, est utilisée … sans résultats à part mettre Malicia au tapis. Gillen pond alors des attaques assez intéressants, dignes d’idées de geeks qui se seraient dits « et si »:
– et si … Syrin était combiné avec dazzler qui peut transformer le son en attaque énergétique
– et si … Gambit chargait le corps du mutant Roskslide, composé de roche et qui peut se recomposer à chaque fois qu’on explose une partie de son coprs, de son énergie explosive
– et si Pixie essayait de le téléporter, …
Ces séquences ne sont pas des splash pages, mais de simples cases insérées, alors que Cyclope tente de mettre une stratégie plus efficace en oeuvre. Et pour cela il va chercher la seule mutante qui s’y connaisse en magie : la soeur de Colossus Illyana, qui entre New Mutants et là est décidément très sollicitée. Son idée, aller rapporter comme des sales cafteurs à Cyttorak que son avatar sur Terre, le Fléau, a été comme qui dirait racheter par un autre. Bien évidemment il est pas content, ouh là pas content du tout …
Dans l’ensemble, et à ma grande surprise, j’ai beaucoup apprécié cet épisode, comme le précédent. L’action est bien rythmée et le scénariste ne manque pas d’idées. Il sait ménager de l’espace à tous les personnages, et surtout n’oublie pas certaines intrigues. Il ne faut pas oublier que l’épisode est lié à Fear Itlsef, et la question va vite se poser : que craint Emma Frost ? mais aussi la peur ne va-t-elle pas pousser les humains à céder au chantage fait par le Juggernaut, qui a proposé un deal tant aux mutants qu’aux humains ?
Enfin je constate que comme tout scénariste il a ses chouchous, et il semblerait bien que ce soit Colussus et Kitty Pride. Vedettes du précédent arc, ils jouent encore un rôle important dans cet arc, ce qui me va tout à fait étant donné que j’adore ces personnages, qui étaient peu utilisés par Fraction, surtout Colossus. Pour Kitty Pride, il n’en a guère eu le temps…
De l’action, des personnages bien écrits, des idées, ça faisait longtemps que je n’avais pas lu un épisode de Uncanny X-Men aussi bien fichu. Du coup je suis ravi de savoir que ce scénariste sera toujours à la barre en novembre lors du relaunch du titre.
Les mauvais points : le fait que Marvel ait spoilé la conséquence principale de cet épisode il y a maintenant des mois. Il est très clair pour moi que la dernière page, qui est terrible, aurait eu bien plus d’impact dramatique… Je constate que Marvel depuis un certain temps annonce avec des mois d’avance les principaux évènements qui vont survenir dans leurs bouquins. Alors je vous le demande, à quoi ça sert qu’on lise leurs comics ?
Dessin : l’autre bonne surprise de cet épisode. Je l’ai souvent dit, Greg Land a un style très agréable à regarder mais plus fait pour des couvertures que pour des pages intérieures. Il a commencé à compenser les effets pervers de son style photo réaliste qui a tendance à figer les scènes d’action, par des effets de vitesse et surtout un usage plus accru de trames. Mais c’est surtout sa représentation de l’émotion qui s’est grandement amélioré dans cet épisode. Jusqu’ici je trouvais ces retranscriptions des sentiments sur les visages des personnages assez exagérées, ici c’est juste parfait.
Je pense notamment à une certaine scène avec Kitty Pride, qui tient dans une case. Elle est très importante pour assurer l’impact de l’effet dramatique des évènements auxquels nous assistons. Le boulot de Land est tout simplement impeccable. Et puis franchement il dessine un Cyttorak qui en impose le bougre !
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Note : 8/10 – fait plaisir de voir que certaines séries X restent lisibles.
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