Top 5 des meilleurs comics books signés Warren Ellis

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Warren Ellis est un scénariste anglais, acteur majeur de la scène comics depuis presque 15 ans. Au fil des années il a signé, et continue, des oeuvres qui ont marqué leur temps. Dans ce top je m’attarderai sur 5, seulement, d’entre elles. Donc évidemment certains choses n’apparaîtront pas, car oui dès qu’on commence à les citer on se rend vite compte que les limiter à 5 devient très dur :

5 – Global Frequency

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La série : Global Frequency est un réseau d’experts, chacun spécialisé dans un domaine, composé de mille personnes. Leur but : sauver le monde de toutes les menaces que les gouvernements ont laissés planer au dessus de nos têtes, au propre comme au figuré, au fil de leur guerres. Totalement indépendant et menée par la dure à cuire Miranda Zero, ils font face aux machines de guerre crées lors de la guerre froide, des réseaux terroristes, et des trucs dont j’ai pas encore compris ce que c’était …

Pourquoi c’est bien : Global Frequency  fait partie de ses trucs que seul le cerveau, qui j’en suis sur a pas mal été abîmé par l’abus d’alcool et autres substances, de Warren Ellis. Chaque épisode a été confié à un artiste différent, et le scénario adapté à son style. Au final on a une série de 12 épisodes, qui va dans tous les sens et qui parvient pourtant à maintenir une certaine unité dans le thème. Je trouve toujours très drôle de voir le scénariste confronté ses personnages qui sont tous des cyniques à leur idéalisme. Tous cherchent à protéger un monde dont ils ne sont pas franchement fans.

Par ailleurs Warren Ellis a modifié en profondeur sa méthode narrative pour cette série. Point d’arc en six parties, procédé dont il use et abuse sur d’autres séries, mais des histoires relatées en un épisode. L’ensemble forme une toile de fond qui dénonce les dérives des Etats qui au nom de la sécurité nationale ont installé des bombes à retardement un peu partout, mettant en danger la population. Comme toujours on retrouve le goût de Ellis pour les conspirations et les concepts scientifiques avancés.

4 – Nextwave

nextwaveteamLa série : des héros de quatrième zone sont recrutés par une mystérieuse agence appelée la HAINE, pour former une nouvelle équipe intitulée Nextwave. Ils se rebellent lorsqu’ils découvrent que la HAINE est financée par une organisation terroriste qui veut tester ses nouvelles armes de destruction massive sur le territoire américain, et leurs citoyens au passage. 

Pourquoi c’est bien : alors j’entends déjà ceux qui vont me dire « attends tu cites Nextwave, mais pas Fell, Freakangels, et autres merveilles sorties de l’esprit dérangé de Warren Ellis », ma réponse argumentée, tellement intelligente qu’elle va être reprise par tous les politiques lors de toutes les élections « mais on voit des singes Wolverine !!! des stephen hawking avec des scies circulaires, des robots qui se font chambrés par des Celestes, des démons fans de suicide girls, et autres joyeusetés du même genre ». Ceci est petit échantillon de ce que l’on trouve dans ce titre qui est sans le  moindre doute le truc le plus dingue sorti chez Marvel cette dernière décennie.

Warren Ellis, sous prétexte de combats super héroïques, écrit un comic book au 10 000e degré avec toutes les idées les plus folles qui peuvent lui passer par la tête. A lire les soirs de dépression, ou après avoir lu un truc de Matt Fraction (donc ça c’est fait). Avec Nextwave la vie est plus belle. Malheureusement la série ne compte que 12 épisodes parus chez Panini en deux volumes, qui aujourd’hui ne sont pas évident à trouver. Merci à ma librairie BD qui en avait encore en stock.

3 – Authority

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La série : 7 super héros décident d’assurer la sécurité planétaire, et ils n’utilisent pas de gants !

Pourquoi c’est bien : c’est à la fin de cette triste décennie 90, pour les super héros du moins, que Authority a débarqué. Alors que Superman ne cessait de changer de costume, que Spider-man faisait dépression sur dépression et que les séries à base de filles en petite tenue avec des pouvoirs mystiques prospéraient, Warren Ellis la rage aux lèvres, et au bout de sa plume, a rappelé à tout le monde pourquoi les récits de super héros c’est bien.

A la base le titre surgit des cendres d’une précédente équipe, Stormwatch, lancée lors des débuts de Wildstorm et reprise par Ellis avec l’épisode 37. Au fur et à mesure des épisodes il place ses personnages et les concepts qui serviront à la création d’Authority.

Pas de psychologie à deux balles, de l’action grand spectacle, des morts ultra violentes, et un rappel des récits stéréotypés des super héros revus et corrigés à la sauce du 21e siècle. Fini le « dark and gritty », on rentrait dans une nouvelle phase que je baptise unilatéralement « in your face ». Aidé par Bryan Hitch aux dessins  il nous en met plein la vue pendant douze épisodes et finit par un combat contre Dieu en personne (ou du moins l’être à l’origine de la création de la Terre).

2 – Planetary

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La série : Elijah Snow, Jakita Wagner et le Batteur sont les membres de l’équipe de terrain de l’organisation Planetary, dont la mission est de découvrir l’histoire secrète de notre monde. Mais ils ne sont pas les seuls à s’y intéresser, pour construire un monde meilleur Planteray devra se débarrasser des tous puissants Quatre.

Pourquoi c’est bien : pour ma part je perçois Planetary comme une récit anthologique, c’est à dire qui reprend un grand nombre de poncifs de la science fiction en tant que genre, des personnages de la littérature classique , et l’ambiance mystérieuse propre aux récits des années 50, le tout mélangé à l’imagination complètement cinglée de Warren Ellis. En outre l’idée d’utiliser une parodie des Quatre Fantastiques comme ennemis de Planetary est vraiment amusante. Mais on peut s’interroger sur le fait qu’en utilisant un tel pastiche Ellis ne confronte pas en fait le silver age des Quatre Fantastiques avec l’ensemble des idées qui ont précédées. Alors que dans le même temps Planetary représente les créateurs comme Ellis qui ne renient rien de ce qui s’est passé avant tout en essayant d’introduire de nouveaux concepts, de projeter le genre dans l’avenir.

Le tout est servi par le superbe dessin de John Cassaday et les couleurs de Laura Martin. La série n’a selon moi aucun défaut et fait partie des titres de référence que toute personne qui lit des comics, ou des BD en général se doit de posséder.

1 – Transmetropolitan

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La série : Spider Jerusalem est le journaliste le plus cinglé qui ait jamais existé sur notre planète. Après 5 ans de retraite au fin fond de la montagne il revient dans la Ville, lieu sans nom où se côtoient toutes les cultures, les peuples, religions, opinions et les avancées technologiques dernier cri. En somme si il se passe un truc c’est bien là bas.  Obsédé par la recherche de la vérité, Spider va vite rentrer en conflit avec les plus hautes instances politiques du pays.

Pourquoi c’est bien : comme vous avez pu l’entendre dans le podcast consacré à cette série, je suis légèrement fan de cette série. Je le dis et je le répète il s’agit là du meilleur travail  de Warren Ellis. La série qui s’étend sur 60 épisodes, ce qui constitue à ce jour son boulot le plus important, lui a permis de développer le personnage de Spider, tout en placant à chaque page tous les concepts les plus dingues. . Car c’est bien ce qui distingue ce titre, la richesse ahurissante que l’on trouve dans chaque épisode, dans chaque page, voire dans chaque case. J’ai déjà lu l’ensemble de la série à plusieurs reprises et pourtant je découvre encore des choses. Le scénariste s’est servi de Transmetropolitan  pour développer ou placer toutes ces idées qui n’auraient jamais pu exister ailleurs. Dans la ville tout et n’importe quoi peux exister, et personne n’en est choqué, à moins bien sur d’être un ressuscité, des gens congelés au 20e siècle et ramenés à la vie à l’époque de Spider, incapable de gérer le monde moderne.

La série sait aussi changer d’ambiance et de ton, on peut être emporté dans la folie Jerusalem dans certains épisodes, et se poiler comme jamais tout en apprenant des nouvelles insultes, puis enchaîner avec un récit beaucoup plus profond et sérieux.  Bien que le personnage soit fou, il ne prend jamais à la légère sa quête de la vérité qui est le socle de son existence, et qui manque de lui coûter la vie à plusieurs reprises. La fin de la série montre bien que Spider ne reculera devant rien et ce jusqu’à son dernier souffle.

Liens utiles :

Le blog de Warren Ellis

Site de publication de FreakAngels, série que je vous conseille

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14 Comments

  1. la Warren Ellis mania de Sam a encore frappé ! 😀

    Merci pour cet article très instructif, ça me donne des pistes pour découvrir son univers.

  2. Alors, vu « mon amour » pour cet auteur, tu imagines bien que ton article me fait réagir :

    Je suis en train de lire « enfin » les Planetary, j’en suis au numéro 23, donc me reste plus que le dernier tome en VF.

    Bon, je ne vais pas y aller par 4 chemins, je n’accroche et n’aime pas du tout. Je me suis rarement ennuyé autant à la lecture d’un comic book. Alors, plusieurs choses :

    – Les persos principaux : c’était peut être dans l’air du temps, mais ici, Warren Ellis les écrit quasi EXCLUSIVEMENT à grand coups de répliques « qui tues ». Sans doute pour leur donner un aspect « classe », « je me la pète car j’ai du style à revendre ». Mouai, sauf que ça ne fonctionne pas du tout pour moi. Il n’y a pas que ça pour rendre charismatique un personnage, là pour moi, que ce soit Snow, Jakita ou le Batteur, c’est quasi charisme zéro ! Un auteur comme Robert Kirkman parvient à sculpter, creuser ses personnages et leur donner une psychologie béton. Ici, Warren Ellis nous sert de but en blanc des persos qui se la pètent juste, et que je trouve personnellement peu attachants, voir limite énervants. Leurs origines tombent à plat, d’ailleurs elles tardent tellement qu’il y a à la clef peu de surprises.
    – L’histoire principale : le pitch de cartographier les mystères planétaires m’avait bien accroché … Et puis plus rien. Dans l’exécution, je trouve qu’Ellis ne va pas chercher bien loin dans les références, c’est pour la plupart assez convenues. D’autre part, son « imagination complètement cinglé » me semble bien fade et justement pas assez folle. Dans une majeure partie des arcs, il pose des idées, quelques unes étant intéressantes au demeurant, mais les laisse en suspens et ne les développe pas. Dommage. Encore une fois, je trouve qu’il enfonce surtout des portes ouvertes, et que le mot « créateur », à plus forte raison sur cette oeuvre, lui va mal tant ce n’est que reprises de concepts éculés. Et ce sans compter les incessantes reprises de choses propre aux blockbusters qui fonctionnaient à l’époque, type le perso qui, dans un numéro sorti aux alentours de 2000/2001 commence à faire du « Bullet Time » à la Matrix ou cet autre personnage asiatique qui nous fait du « Tigre et Dragon » dans un numéro de 2003/2004. Certains verront cela comme des « références » ou des « hommages », pour moi c’est juste un procédé cheap pour rendre le truc plus « col » auprès de lecteurs influençables et influencés par le cinéma.
    – Le tout, en considérant que pour 27 numéros de « ça », il a fallu attendre plus de 10 ans (!) … C’est dû, j’imagine, à Cassaday, qui, comme Ellis en ce qui me concerne, est un auteur largement surestimé avec ses personnages, certes très « beaux », mais ses fonds désespérément vides. (Me vient à l’esprit cette image de Snow dans une pièce sombre avec un fond … jaune !) Cela va bien avec l’histoire puisque l’emphase est faite surtout sur les personnages principaux et non sur les intrigues autour, mais des personnages avec des charismes artificiels peuvent ils survivre dans un univers SF en carton pâte ?

    « Quelle monde étrange … Pourvu que ça dure »

    Non, pitié, 27 numéros, c’était bien assez. 😉

  3. Tu cherche à te faire du mal Sam. Je veux bien que tu lises du Ellis, mais essaie au moins de trouver des choses sympa à lire…

    Global Frequency:
    Je n’ai lu que le premier TPB, et ça a été une épreuve. L’histoire ? C’est révolutionnaire ! Ellis a inventé le concept de M.A.S.K 17 ans après le dessin animé ! Miranda Zéro, perso mystérieux dont on se fiche éperdument recrute une équipe spécifique pour chaque mission. 1001 agents, certains meurent, mais le chiffre ne bouge pas. Une histoire sur le chasseur de tête qui trouve des gens pour remplacer les morts aurait été intéressante !!! Comment peut-tu trouver de l’intérêt à l’histoire sur la fille qui pratique le parkour et ne fait que courir pendant 20 pages ??? Je vous jure les gens, ce n’est que ça, une fille qui court et saute pendant 20 pages !!! Puis l’assaut à la Bruce Willis de l’équipe de 2 personnes face à une cinquantaine de terroristes… C’était drôle tellement le cliché était navrant. Et puis la critique du gouvernement est d’une facilité !!! Ellis nous sort que le gouvernement américain est très vilain parce qu’il cherche à fabriquer des super soldats cyborgs et que pour ça ils expérimentent/torturent des soldats. Ouh là là… Il ose dénoncer celui là ! Pour moi, un vrai scénariste aurait fait remarquer que si un pays fait ça, c’est peut être parce que ces ennemis (potentiels ou non) le font, voire qu’on le fait dans le doute car on ne peut pas se permettre de se faire doubler sur la question de la guerre. En s’arrêtant dans ce raisonnement, Ellis nous dit que les scientifiques du Projet Manhattan étaient des salauds parce qu’ils mettaient en danger les gens qui vivaient à proximité de la cachette où ces américains ont créé la bombe nucléaire avant les nazis (elle était sous une faculté il me semble). Allez, je suis gentil, je reconnais que j’ai vraiment aimé l’histoire de l’hallucination collective en Russie.

    Nextwave et Planetary:
    Pas lu. Je ne peux pas juger.

    Autorithy
    Je n’ai lu que des épisodes de Millar. Je ne vais donc rien dire non plus, bien que « l’action grand spectacle » soit une des choses que je reproche à Ellis.

    Transmetropolitan.
    Non. Simplement non. Spider Jerusalem est un personnage antipathique qui n’est pas drôle pour un sou. Il y a des idées, oui, mais faut voir la façon de les présenter: de la vulgarité et de la violence gratuite. Un discours démago servi dans un style ne visant qu’à choquer le lecteur. Génial…

    Je trouve qu’Ellis enfonce beaucoup de portes ouvertes et va ensuite au pub pour s’en vanter. Pour moi, beaucoup de ses œuvres (pas toutes) n’ont pas la grandeur qu’on leur prête.

  4. Merci à Sam pour ce top.

    Grâce à ça, je suis bien intéressé par The Authority et Nextwave. Dommage que ce dernier semble difficile à trouve :/

    Sinon, à quand un top du meilleur de Morrisson ? ;D

  5. bonne question… je ne sais pas encore, ça dépend si j’arrive à savoir par quel bout le prendre. Et puis je l’ai beaucoup cité dans mon Top 50,je préférerai éviter de me répéter

  6. Non mais écoute pas ces rabats-joie Sam.
    Ellis est un très bon auteur. Moins que Morrison (héhé) mais c’est quand même le haut du panier.
    Mon top 5 dans ce que j’ai lu serait :

    5- Supergod/Fell (je n’ai pas réussi à les départager. Le premier n’est pas sorti en France et traite dans un monologue de 5 épisodes de l’émergence de nouveaux Dieux. On retrouve tous les thèmes chers à Ellis et le thème est magnifiquement traité. Fell est lui sorti chez nous et forme une sorte de recueil de nouvelles policières très courtes et à l’ambiance glauque comme on les aime. Efficace et bien écrit)
    4- The Authority (le blockbuster poussé à son paroxysme, un pied total)
    3- Transmetropolitan (une satire politique féroce et un personnage iconique et charismatique, que demander de plus?)
    2- Planetary (l’un des plus bels hommages au genre pulp tout simplement)
    1- Desolation Jones (bd d’espionnage totalement décalée accompagné aux dessins de l’un des meilleurs boulots de JH Williams III. L’arrêt de la série au premier tome est l’un de mes grands regrets)

  7. Alors tout d’abord merci du soutien je me sens moins seul…

    Pour supergod, je ne l’ai pas encore lu, il sort dans dix jours en France et je ne vais pas le rater.

    J’ai lu Fell, c’est effectivement très bon, mais la série n’est pas finie. je sais que Ellis a commencé à écrire la suite, mais va falloir attendre pour pouvoir avoir de nouveaux numéros et donc le recueil en France.

    Pour desolation jones, c’est assez étrange parce qu’il réunit deux de les auteurs préférés et pourtant j’ai moins accroché. Ca fait un moment que je l’ai pas lu, faudrait que je trouve 5 minutes pour me rafraichir la mémoire

  8. Comme pas mal de monde je suis devenue fan d ‘ Ellis avec Transmétropolitan et c’est un classique en soit , une dose d ‘ acide à lire pour tout geek qui ce respect , le reste n ‘est que littérature

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