Unspoken VO : Batman #701 et 702

The Unspoken VO : Batman #701 et 702

Scénario : Grant Morrison
Dessins : Tony Daniel
 
On se souvient qu’à la fin de Batman R.I.P, on avait laissé le chevalier masqué pour « mort », pour le retrouver ensuite dans une étrange machine, pour enfin le voir « disparaitre » dans Final Crisis… Eh bien Morrison tente ici de combler les trous le temps d’un arc : ses détracteurs chercheront probablement l’intérêt,   cependant que ses fans pourront dire à juste titre que « c’est de la balle ». ^^

J’ai souvent dit qu’il y avait un peu de « Lost » dans le Batman de Morrison, et cet arc ne me fera pas mentir. En effet, on en est donc quitte pour un flashback explicatif qui nous montre, entre autres choses, comment Batman a survécu au crash de l’hélico à la fin de R.I.P. L’histoire débute d’ailleurs là dessus, et Bruce se décide ensuite à partir à la recherche de la dépouille du fameux Dr. Hurt. Rien de bien transcendant au programme de cette première partie, à part le fait que Bat se pose des questions sur les liens qui pouvaient unir le docteur et ses parents, et quel pourrait être le terrible secret dont Hurt parlait. Mais tout cela prend fin lorsque Alfred vient l’informer que Supes a besoin de son aide : un New God s’est fait assassiner, et ça, c’est mauvais signe. Fin de la première partie. On n’est pas plus avancé, et l’impression d’avoir dépensé 3 dollars pour rien est tenace. La seconde partie s’avère plus riche : on voit comment Batman a été enfermé dans la « machine à rêve », la totalité de sa confrontation avec Darkseid pour terminer sur l’arrivée de Bruce dans « le temps ». Mais surtout, on a droit à des « envolées Morrisoniennes » dans la bouche du Dark Knight sur la fameuse « Balle magique » qui permet de tuer un dieu.

L’arc a-t-il au final un intérêt ? Il est vrai que passer deux épisodes à nous montrer ce que l’on avait pas vu il y a deux ans de cela, parfois, ça peut aider, sauf lorsqu’il n’y a rien de plus à dire que ce que le lecteur peut déjà imaginer. C’est le cas ici. En effet, on pouvait aisément « combler » les trous soit même à la lecture des épisodes en question. Mais c’est sans compter sur le fait que c’est Morrison qui est à l’écriture… Le véritable intérêt ne résidant pas dans les scènes « ajoutées », mais dans les petits ou « pseudos » indices que l’auteur égraine ça et là et sur les « non-dits ». On a, dans la veine de la série Lost, des sous entendus sur ce que les Wayne auraient voulu cacher à leur fils, ou encore tout ce qui concerne la balle magique, peut être liée à la mort des parents de Bruce… ou pas. C’est ce « peut être » qui, à la longue, agacera les lecteurs comme moi. C’est parfois à se demander si ce n’est pas les fans qui font les « mystères » de l’histoire, en y voyant des choses que même l’auteur n’envisageait pas. Du coup, j’ai l’impression que Morrison joue là dessus en lançant des indices, des propos imagés, qui n’ont peut être au final aucun sens et qui n’aboutiront à rien, ne seront jamais conclu mais dans lesquels certains lecteurs verront des choses. Et puis, il faut bien le dire, la référence à JFK (entre autres célèbres figures assassinées) à propos de la balle magique est lourde et archi exploitée dans la science fiction. Des fans de l’auteur y verront peut être même une certaine poésie : c’est avec la balle magique que tout commence (la carrière de Bruce comme justicier) et recommence (la renaissance du mythe avec Return of Bruce Wayne)… j’y vois surtout du vent.

Verdict : « Pass » pour ceux qui, comme moi, sont lassés des énigmes à tiroirs qui n’en sont peut-être pas, et des longs monologues imagés de Batman dont on se demande s’ils ont un sens ou si c’est au lecteur de leur en donner.

« Check it » pour les fans de l’auteur qui ne signe pas là son travail le plus indispensable, loin s’en faut. Sa prestation sur Batman et Robin me parait être d’un autre niveau. Les dessins de Tony Daniel restent bien sympas.

A propos Mr Honey Bunny 7 Articles
Chroniqueur sur les podcasts réguliers et spéciaux, ce fan de Spider-man est surtout réputé pour ses fameux mots de la fin et son humour à deux balles.

2 Comments

  1. alors pour surprendre tout le monde moi j’ai bien aimé, mais à relire dans quelques mois, la tête à l’envers après une overdose et une bonne cuite pour tout comprendre

  2. Pareil, c’est pas mal du tout.
    Après je suis un grand fan de Morrison donc bon.
    Et j’avoue aussi que c’est pas son meilleur taf sur la chauve-souris. RIP, Batman & Robin ou dernièrement le Retour de BW sont bien meilleurs.

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