Une légende s’éteint

Quand on lit des comics depuis longtemps, on ne peut pas ne jamais avoir entendu parler de Dick Giordano. Il fait partie de ces maîtres qui ont sublimé nos lectures du Silver Age (et au-delà) comme Jim Aparo, Irv Novick, Carmine Infantino ou encore son compère de longue date Neal Adams. Petit hommage à un maître, disparu ce samedi à l’âge de 77 ans.

Dick avait commencé sa carrière chez Charlton Comics en 1952. Il y travaille pendant plus d’une décennie tout en faisant quelques travaux pour d’autres compagnies comme DC Comics. En 1965, il devient éditeur-en-chef chez Charlton  et il lance en 1966 les Action Heroes dont les membres les plus connus sont Blue Beetle, The Question, ou encore Captain Atom. Pendant son passage à la tête de la compagnie, il fut responsable du recrutement de Steve Ditko mais a aussi donné leur chances à de nouveaux talents comme John Byrne, Denny O’Neil ou Jim Aparo.

Il est recruté à plein temps chez DC Comics en 1967 par Carmine Infantino. Il continua à éditer des séries mais forma aussi un tandem qui restera mythique avec Neal Adams sur Batman ou encore Green Lantern/Green Arrow notamment. Suite a des divergences, il quitta DC en 1970 et fonda avec son partenaire le studio Continuity Associates. Là aussi, il donna une chance à beaucoup de jeunes talents qui sont aujourd’hui des noms reconnus dans le métier comme Jim Starlin, Terry Austin, Al Milgrom, Howard Chaykin, Walt Simonson, Bob Layton et encore beaucoup d’autres. Malgré tout, il ne resta pas loin des comics en continuant de travailler pour Marvel, principalement sur des séries en noir et blanc comme Deadly Hands of Kung-Fu ou Savage Sword of Conan.

Il revient chez DC Comics en tant qu’éditeur en 1980, prenant la suite de Paul Levitz sur Batman et grimpe les échelons jusqu’à devenir vice président/éditeur exécutif en 1983, poste qu’il gardera pendant dix ans. Sous sa direction, DC connut un renouveau créatif avec Crisis on Infinte Earths (dont il encra des numéros) et le relaunch général  de l’univers qui s’en suivit. Il y eu aussi le rachat du catalogue de personnages Charlton, le recrutement de scénaristes anglais tel qu’Alan Moore ou Neil Gaiman, le lancement de la gamme Vertigo ou encore sa célèbre colonne qui servait à annoncer les futurs projets et que l’on trouvait dans les pages de toutes les séries de l’époque : « Meanwhile… «  avec sa célèbre phrase de clôture  « Thank you and good afternoon ». En 1993, Dick  quitta de nouveau DC et prit une semi-retraite, continuant d’encrer de temps à autre quelques projets. Il lanca avec Bob Layton et David Michelenie l’éphémère Future Comics en 2002.

Tout au long de sa carrière, il s’est aussi engagé dans la lutte pour une meilleure reconnaissance des artistes, que ce soit au niveau du salaire ou des droits comme la mutuelle, les soins dentaires, les royalties sur les réimpressions, le retour des planches originales aux artistes. Il aida aussi à la création du Creator’s Bill of Rights sur la propriété et la distribution des comics par leurs auteurs. A partir des années 2000, il entra dans l’association A Comitment To Our Roots (ACTOR) qui changea de nom par la suite et qui est aujourd’hui connu comme la Hero Initiative, aidant les créateurs en difficulté.

Juste avant sa disparition, il venait de dessiner et encrer Jonah Hex v2 #51, sorti en janvier dernier. Le monde du comics perd donc une figure incontournable de son histoire et qui aura laissé une trace indélébile dans cet univers si coloré, aujourd’hui un peu plus terne.

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A l'origine du projet, chroniqueur sur tous les podcasts, c'est également à lui que revient la lourde et ingrâte tâche de l'enregistrement et du montage des émissions.

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