Crédits :
Scénario : Brian Wood
Dessin : Davide Gianfelice
Couverture : Massimo Carnevale
Éditeur VO : DC comics/ Vertigo
Éditeur VF : Panini comics
La série : Après des années passées à Constantinople, Sven décide de rentrer chez lui, en terre Viking, après avoir appris la mort de son père, un chef de clan. Il est dès lors bien décidé à récupérer son héritage spolier par son oncle .
Avis : voici une lecture atypique, une histoire chez les Vikings. Enfin atypique pour un comic book, parce que moi je peux me la péter en disant que je lis l’excellent manga Vinland saga, donc les vikings je connais. Encore une fois Brian Wood s’éloigne des canons habituels des comics, avec une histoire sans personne qui se dit que combattre le crime en justaucorps ben c’est une idée du tonnerre ! Après DMZ, il nous transporte au 10e siècle dans les régions nordiques de l’Europe.
Scénario : ce premier tome met en scène le retour de Sven, le personnage principal, en Orcades, qui est un archipel situé au large de l’Ecosse ( et là on remercie tous Wikipédia…) et sa lutte pour récupérer son héritage qui se constitue des terres, habitants, et surtout argent. Car en réalité Sven n’en a cure de devenir le successeur de son père sur le trône. Avant tout il veut les richesses accumulés au fil des pillages, pour pouvoir récupérer son statut à Constantinople. Mais il va devoir faire face, seul, à son oncle et ses troupes qui n’on nullement l’intention de lui donner ce qui lui revient …
Il est bien difficile de s’attacher, en tant que lecteur, au personnage de Sven qui n’est pas le type le plus charmant que l’on ait jamais rencontré. Outre le fait de mépriser ses compatriotes norrois, qu’il considère comme des sauvages, après des années passées à vivre dans la si sophistiquée et raffinée Constantinople. Au travers du retour de Sven ce sont deux mondes qui vont s’entrechoquer. D’un côté un monde de guerriers qui vénèrent des dieux anciens et respectent des traditions ancestrales, de l’autre la civilisation européenne continentale incarnée par Sven.
Le personnage est parfaitement décrit comme arrogant et égoïste, mais aussi comme une fine lame. Quoiqu’il fasse il lui est bien difficile de nier sa filiation viking qui fait de lui un guerrier sans pitié. Mais la partie la plus intéressante de ce volume est de voir Sven peu à peu évoluer et se rendre compte des conséquences de ces actes sur les gens qui l’approchent. Ceux ci ont en effet la singulière habitude de … mourir, et en général par sa faute. A la fin du volume, il commence enfin à se rendre compte qu’il est peut être temps de se remettre en question…
Dans l’ensemble la lecture est intéressante, Brian Wood tient bien ses personnages, bien que certains détails dans la narration soient un peu gênant. Certains passages semblent en effet débarquer de nulle part ce qui donne l’impression d’ellipses dans le récit. Une impression renforcée lorsque le récit commence à s’étaler sur plusieurs mois en quelques cases. En conséquence, là où j’espérais suivre peu à peu l’évolution de ce personnage, l’histoire fait des bonds assez mal venus. Je pense que le scénariste a fait ce choix pour éviter que son récit ne fasse du surplace, mais faire ce type de choix narratif au bout de trois épisodes est selon moi malvenu.
Ces petits défauts ne n’empêcheront pas d’aller voir la suite. Un détail cependant, Panini présente ce tome comme le premier d’une série de deux alors que le titre se poursuivait aux USA bien au delà de l’épisode 8. Je pense que la formulation de Panini est source de confusion étant donné que c’est seulement le premier story arc qui s’achève dans l’épisode 8. Les épisode suivants prennent une autre direction.
Dessin : le dessin, il faut bien l’admettre, est assez particulier. De manière générale j’évite d’être trop exigeant sur la partie graphique de séries Vertigo. Si certains artistes ont un style que j’adore, comme Risso, Davide Gianfelice ne rentrera pas dans mon panthéon de mes dessinateurs préférés… ce n’est pas horrible, loin de là, mais il n’y pas de quoi se relever la nuit.
Couverture : les couvertures sont très bien travaillées, en tout cas moi j’aime bien, et nous offre des compositions intéressantes.
Edition VF: Panini a choisi de commencer l’édition de cette série par un petit volume regroupant les 4 premiers épisodes, qui a le bon goût de ne pas être cher (11€). La traduction est de qualité et l’édition à la hauteur. Pour une fois que je plains pas …
Liens utiles :
– site de Brian Wood
Avis : 7/10 – une série qui a un potentiel. A lire si vous voulez sortir des chemins battus.
Je l’ai acheté ce matin. J’ai pas encore eu le temps de de lire, mais je l’ai feuilleté quelques secondes. ça a l’air assez intéressant.
Je l’avais juste feuilleté et entendu parler du pitch mais ça ne m’avait pas intéressé des masses. Ton résumé me donne quand même envie de tenter le truc mais par contre, ce sera uniquement en VO car là, je trouve que Panini abuse fortement sur le prix. Certes, 11€ ce n’est pas excessif mais il faut compter deux fois 11€ pour l’arc entier alors qu’on peut trouver le TPB US avec les 8 épisodes pour moins de 10€, frais de port compris, sur Amazon par exemple. Drôle de façon de lancer une série peu connue et avec une histoire qui risque de ne pas intéresser tout le monde. Je ne pense pas que les lecteurs bilingues lui feront un grand accueil et je les comprends.