Alonso, nouveau EIC Marvel : les bonnes résolutions 2011 ont commencé !

Les mauvaises langues fans de comics (dont je fais partie ^^) auront peut-être formulé, parmi leurs souhaits pour cette nouvelle année, le fait que Joe Quesada ne soit plus éditeur en chef de Marvel. Eh bien, en ce 04 janvier 2011, leurs voeux ont été exaucés puisqu’à la manière d’un « No More Mariage », exit Quesada et bonjour Axel Alonso en tant qu’ Editor in Chief !

Après 10 ans de « bons » et loyaux services, voilà que Joe Quesada, ou Joephisto pour les intimes, tire sa révérence. Il faut dire que le bougre est déjà, depuis quelques mois, bien occupé avec sa fonction de Chief Creative Officer. Du coup, Axel Alonso le remplace à point nommé…

Mais qui est-il au fait ? A part être le mari de la célèbre chienne de garde*, le monsieur a fait ses armes chez Vertigo dans les années 90’s en éditant des titres phares tels qu’ Hellblazer, 100 Bullets ou encore Preacher. Ce n’est qu’en septembre 2000 qu’il arrive chez Marvel, ce qui coïncide avec le début de l’ère JQ en tant qu’éditeur en chef de la firme.

De ce remaniement va naître un profond respect entre les deux hommes. D’ailleurs Quesada a dit à maintes reprises qu’Alonso a été une source d’inspiration énorme pour Jimmy Palmiotti et lui du temps où ils étaient simples éditeurs pour la branche Marvel Knights. Du travail d’Axel Alonso va naître des projets tels que la gamme MAX du Punisher par Garth Ennis, le titre X-Statix de Milligan et Allred ou encore le fameux run de JMS sur Amazing Spider-Man ! Plus récemment, il était chargé des titres « X » et a notamment chapeauté l’event Messiah Complex ou encore l’actuel Curse of the Mutants.

Début 2010, la trinité éditoriale Marvel se composait de Quesada en gourou suprême, d’Alonso en éditeur exécutif (poste qu’il a obtenu il y a tout juste un an) et, enfin, de Tom Brevoort, un vieux briscard puisque éditeur depuis les 80’s pour la maison des idées. Le choix d’Alonso comme successeur de Quesada était donc assez évident ou du moins ne laissait place qu’à une autre possibilité. Reste à savoir maintenant s’il pourra toujours accomplir des miracles, puisque justement, s’il y a bien une franchise qui demande à être remaniée en profondeur, c’est bien celle des mutants !

Les sceptiques (dont je fais aussi partie ^^) y verront sans doute là un mauvais signe. Cependant, on pouvait sentir qu’une page allait se tourner cette année avec l’annonce du grand event Marvel, qui ô surprise, n’est pas l’oeuvre de Bendis mais de Fraction. Laissons donc 2011 à Alonso pour faire ses preuves. Fear Itself pourra donc être son premier grand challenge, en plus du remaniement de la quasi totalité des diverses branches de séries, toutes en piteux état depuis quelques temps. Dès lors, pour comprendre en partie comment on en est arrivé là, il convient de dresser un petit bilan de l’ère Quesada…

Si Joe Quesada se retire durant un temps de crise, pas de son fait, loin s’en faut, il faut rappeler qu’il est arrivé chez Marvel durant une autre crise, celle là plus du fait de la gestion de l’époque que de l’économie mondiale. Bob Harras était alors éditeur en chef et Marvel était tout simplement au bord de la faillite. Les 90’s avec la spéculation, les variant covers et surtout des deals divers sur des produits dérivés avaient à terme fait plus de mal que de bien à la maison d’édition.

Les années 2000, en revanche, s’annoncent bien plus fastes : sorti de la crise, c’est le début de l’ère « WideScreen » pour Marvel que Quesada pourrait symboliser à lui tout seul. Ainsi, on relaunche des franchises telles que les X-Men ou Spider-Man pour qu’elles soient plus proches de leurs adaptations cinéma à succès et on crée des gammes telles que l’Univers Ultimate avec des auteurs à la narration décompressée, et décomplexée, et un style graphique qui tranche avec la précédente décennie. Marvel, en commençant avec le film X-Men, crée quasiment, ou en tout cas renouvelle, le genre « film de super héros ».

Il n’est donc pas surprenant que Quesada soit désigné comme CCO de Marvel et qu’il doive à présent veiller à ce que les adaptations, ciné ou TV, soient les plus fidèles possibles, puisqu’il incarne vraiment cette décennie où Marvel a crevé l’écran à travers le monde. Cependant, reste que le règne de Quesada  comporte son lot de décisions controversées : on retiendra surtout le débat TPB vs singles puisque Quesada a vraiment popularisé le Hardcover au point de bouleverser l’industrie toute entière. Autre controverse bien sûr : OMD … No comment là par contre. 😉

On rentre donc dès à présent dans une ère nouvelle, une ère à l’avenir plus qu’incertain étant donné l’état actuel du marché, et donc un challenge d’autant plus important pour « le petit nouveau ». En attendant d’éventuelles déclarations d’Alonso et peut-être, un futur Buzz Bunny à ce sujet, je conclurais en posant ces questions à nos lecteurs et auditeurs : que retiendrez- vous de l’ère Quesada, en bon comme en mauvais, et surtout pourquoi? Et quelles attentes avez-vous pour Alonso sur ce nouveau poste d’Editeur en Chef ?

*Il ne faut pas croire toutes les conneries que je raconte…

A propos Mr Honey Bunny 7 Articles
Chroniqueur sur les podcasts réguliers et spéciaux, ce fan de Spider-man est surtout réputé pour ses fameux mots de la fin et son humour à deux balles.

3 Comments

  1. L’arrivée de Alonso n’est à mon sens qu’ un trompe l’oeil car je pense que Quesada gardera  la main sur l’avenir créatif de Marvel, il lui fallait quelqu’un de confiance pour prendre le relais (en gros quelqu’un qui ne penserait pas trop à lui faire de l’ombre)

     

    En ce sens la nomination d’Alonso plutôt que Brevoort (éditeur des titres vengeurs, nouvelle vache à lait de Marvel) est symptomatique de la continuité du régime Quesada. En effet Brevoort se retrouve avec une « promotion placard » car son périmètre d’intervention reste le même.

     

    De plus la nomination de Alonso est un non sens commercial, tant la franchise qu’il avait en charge ne se porte pas bien (les X men pour ne pas les citer), les résultats commerciaux sont mauvais et le cash flow de Marvel ne s’est maintenu que grâce à une augmentation des prix.

     

    Pour Quesada  je noterai deux grandes ères :

    – de 2000 à 2003 : qui est un moment d’expérimentation, Marvel tente des choses, ce qui donne les new x men de morrison, le spidey de JMS,  les new avengers de Bendis et son DD.

    – de 2003 à nos jours, un tournant conservateur qui n’a fait que s’accroître au fil  des ans , tout risque créatif dans la durée est proscris pour favoriser un statut quo fantasmé auquel Marvel tente sans cesse de revenir.

     

    Cette nomination n’est donc pas une très bonne nouvelle tant le bilan de Alonso et Quesada ces dernières années n’est pas glorieux

  2. Pour Joe Q le bilan est partagé, même si au final je panche du côté du bon.
    Comme le dit Sam il y a vraiment deux ères, même si je dirais 3.
    La première c’est l’époque Marvel Knight, avec Jimmy Palmiotti, ils vont dénicher des artistes très DC et très adultes, il débauche Morrison, découvre Bendis, amène Jenkins, Ennis… dans l’escarcelle.
    ensuite il y a l’ère Marvel partie un comme le dit Sam avec ces auteurs qui bossaient sur des minis ou des séries sectorisé qui s’empare du MU.
     
    La dernière ère c’est le virage conservateur, Quesada se laisse mener à la baguette par ses scénaristes et les laisses maîtres à bord. a côté de ça il continue de faire découvrir des artistes comme Marcos Martin, et produit des petites perles sur des séries qui ne vendent que peu Thor the Mighty avengers, M.O.D.O.K.S 11, Doctor strange… on peut rajouter NexWave dans la catégorie ovni mais là les ventes suivent.
     
    En fait le seul problème de Joe Q pour moi (hormis spidey) c’est d’avoir voulu faire du MU l’univers Marvel Knight, et là ça ne s’y prête pas du tout. en fait Quesada aurait du rester un éditeur indépendant travaillant sur un groupe restreint de série permettant une plus grande diversification de séries et surtout une meilleur qualité plutôt que de vouloir tout mettre à la même sauce. Les Vengeurs c’est pas Luke Cage quoi.
     

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.