TOPS DE LA SEMAINE
3 – Amazing Spider-man 15, de Dan Slott et Guiseppe Camuncoli. Un épisode qui rassure alors que Dan Slott apporte ici une conclusion bien plus satisfaisante à Spider-Verse. L’épisode 14 avait en effet disposé des Inheritors de manière assez cavalière et les retombées de tout l’arc apparaissaient alors quasi nulles. Le scénariste rectifie cette erreur avec des conséquences un poil plus importantes pour les personnages et une certaine évolution par Peter…Un changement qui en fait, et encore une fois ,ne fait que ramener Peter Parker vers la version plus adulte écrite par JMS …
Après avoir infantilisé le héros, le scénariste a tout simplement remontré, ces dernières années, l’évolution qui l’a mené au héros écrit par le précédent scénariste de la série. Si l’on a lu le précédent run d’AMS, on a évidemment un certain sentiment de tout ça pour ça, mais c’est aussi la nature cyclique des comics et surtout le désir de Marvel de conserver un Peter immature qui est au centre du problème…Dan Slott est lui pris entre ces deux exigences, son désir propre de faire évoluer son personnage et la volonté de Marvel de surtout figer Spidey voire en permanence le faire revenir en arrière…
Au vu des contraintes subies, on peut saluer la prestation de Slott qui trouve même le temps de faire le lien avec avec Secret Wars !
Note : 8/10
2 – Uncanny Avengers 2, de Rick Remender et Daniel Acuña . Après un premier épisode solide, Remender commence progréssivement à renouer avec le souffle épique qui avait marqué son précédent run sur Uncanny Avengers avec la saga des Jumeaux Apo et qui avait disparu au moment d’Axis. Si l’on peut regretter que le récit n’avance pas un poil plus vite, on peut se réjouir en constatant que le scénariste a bien réservé une sous intrigue pour chaque personnage qu’il a réuni pour cette série. Chacun a sa petite partition, même si chacune avance à son rythme voire piétine pour certaines (Rogue, je te vois…).
En tout cas, Remender refait du High Evolitionnary une menace de premier plan et un XXX d’XXX de première. Il n’a certes pas le charisme des Jumeaux Apo ou du Red Skull, mais il sait se montrer dangereux et ,comme souvent avec Remender, adepte d’une idéologie bien personnelle qu’il aime clamer sur plusieurs pages tout en tuant tout un tas de gens…Le tout superbement illusté par Daniel Acuña qui se montre plus talentueux et inspiré que jamais. Les pages avec Voodoo étaient en particulier magnifiques. Le seul reproche que l’on pourrait faire au titre est l’utilisation de Sabretooth. J’ai vraiment le sentiment que Remender écrit en fait Wolverine et se sert de Creed comme substitut…
Note : 8.5 /10
1 – Batman 39, de Scott Snyder et Greg Capullo. Snyder jongle ici avec beaucoup d’éléments…parfois trop, si bien que certains évènements choquants et marquants pour certains personnages sont presque noyés dans la masse…en fait au début en lisant les pages, je n’y croyais guère.
Je me disais qu’il s’agissait d’une séquence de rêve, ou plutôt de cauchemar…mais non, Snyder n’a pas perdu la main et nous rassure en nous disant que sont récit est entre de bonnes mains. Et promis plus de blagues sur une main…bien que Batman demande plusieurs coups de mains dans cet épisode…tous inattendus mais au fond assez logique.
En tout cas Snyder ne mentait pas en disant qu’il s’agissait là de son histoire ultime avec le Joker car je vois mal comment par la suite, on pourra aller plus loin avec ce personnage…à moins de lui faire tuer un autre Robin…Efficace et sans concession, Snyder relève la barre ici après un épisode 38 un peu en dessous.
Note : 9 /10
DÉCEPTIONS DE LA SEMAINE
Il est parfois difficile de qualifier un titre de flop car il a tout de même des qualités.. Des titres qui ne sont pas des bides monstrueux mais qui clairement ne sont pas exceptionnels.
FLOPS DE LA SEMAINE
New Avengers 30, de Jonathan Hickman et Dalibor Talajic La première pensée qui a agité mon esprit à la lecture de cet épisode est : »non mais quel bordel sans nom… ». Tout d’abord, l’épisode souffre d’une partie graphique loin d’être à la hauteur au regard du contenu de l’épisode…Hickman dévoile ici les tripes de son récit cosmique multiversel et bénéficie pour cela d’un dessinateur qui a du mal à suivre l’ampleur de son récit…Ensuite, Hickman pêche aussi par un niveau de lourdeur narrative assez délirant…
Bendis a souvent été accusé de donner la même « voix » à tous ses personnages, à savoir qu’ils parlent tous de la même manière et qu’il est impossible de les différencier… Ici c’est Hickman qui tomme dans ce piège alors que tous les personnages emploient le même ton et verbiage pseudo intellectuel/philosophe recherché sur toutes les pages.
C’est plus qu’une déception, car comme dit plus haut, cet épisode est une pièce clé du récit d’Hickman. Les responsables de l’effondrement du multiverse sont dévoilés et montrés en action…et sont juste ridicules. Sans les dialogues pontifiants d’Hickman j’aurais cru lire un comics pour enfants. Il y a intérêt à ce que la suite soit d’un autre niveau, car voilà bientôt 3 ans qu’Hickman nous assomme avec son machin, le résultat a donc intérêt à être à la hauteur…
Note : 4/10
L’image de la semaine
Poison Ivy par Stjepan Sejic dans Secret Origins 10
Débat N° 1 : quelqu’un a-t-il compris quelque chose au segment Batgirl dan Secret Origins ? si oui, merci de m’expliquer…
Le problème est que si le début de la reprise de la série par la nouvelle équipe créative était assez fraîche, je n’ai guère été transporté par les épisodes suivants. Pas mauvais sur le fond et l’exécution mais je n’ai pas été transporté ou en emporté par la série, les histoires ou les personnages. Bref pas pour moi et ce segment ne me dit pas autre chose…
LIVRES
Que l’on ne s’y trompe pas, Poul Anderson connaissait son affaire. En effet le livre est bourré à ras bort des dernières données techniques en matière de physique disponibles à l’époque de la sortie du livre dans les années 70. Chaque chapitre s’ouvre ainsi sur une véritable leçon de physique appliquée de très haut niveau…qui est souvent difficile à suivre. Et pourtant je n’ai pu me me détacher du bouquin que j’ai littéralement dévoré en quelques heures, non pas pour la « hard science » contenue, mais pour le portrait des 50 hommes et femmes qui doivent se débattre dans une situation impossible.
Comment tenir le choc quand on est enfermé pendant des années dans un espace clos quand on sait que tout ce qu’on a connu et aimé a disparu il y a longtemps ? que chaque espoir de s’en sortir est implacablement battu en brèche ? que les concepts que l’on doit affronter dépassent l’entendement humain ? comment simplement appréhender des faits commede voyager au delà de sa propre galaxie sans espoir de retour, que l’on commence à parler en super amas ? que l’on évoque la limite de l’univers elle-même ? voire la mort naturelle de l’univers ? comment vivre ou même survivre dans des conditions ?
On voit ainsi chacun des personnage lutter, sombrer, accepter son sort dans une course en avant sans fin. Il y a de la grandeur et du misérabilisme dans chacun et comme tout bon récit de SF c’est avant tout un récit sur l’humanité que livre Anderson. Certes, il y a parfois un côté soap assez appuyé, mais au final on ne peut que s’attacher à ce petit monde.
Voilà une bonne manière de recommencer à lire de la SF. Je continue bien entendu à lire des récits de fantasy (avec hop un nouveau Gemmell engouffré en même temps…), mais cela faisait un moment que je voulais me taper de la bonne SF et je me suis aventuré dans du très haut niveau avec Tau Zero. Bien entendu, toute la partie physique avancée est un peu aride par moment mais le récit est essentiellement porté par son concept et ses personnages. Et de ce point de vue, Anderson est plus qu’inspiré. Le livre a été réédité en poche en début d’année, donc n’hésitez pas !
Je n’ai lu de Poul Anderson que la Patrouille du Temps (surement une des meilleures utilisation du voyage dans le temps que j’ai pu voir), cet auteur a été injustement boudé en France pendant longtemps à cause de son avis sur la Guerre du Viet Nam il me semble. Tu as déjà essayé ses romans de fantasy ? Si je ne dis pas de bêtises il a fait pas mal d’uchronies sur la Grèce antique.
Je n’ai pas encore essayé ces romans de fantasy. Le mot important ici est bien entendu « pas encore »…L’épée brisée qui est sortie en VF pour la première fois l’année dernière me tente particulièrement puisqu’apparemment ce récit a eu autant d’influence sur le genre que le seigneur des anneaux sorti à la même époque…sinon je vais entamer dans pas longtemps la patrouille du temps…
Tiens, moi j’ai fini Renégats de Gemmel 1h avant de lire ton post (chouette début mais développement moyen et fin expédiée). Là, j’ai Légende du même à lire dans la suite.
Pas encore lu Renegats de mon côté.
En fait, je me suis envoyé deux Gemmell cette semaine, des one shot : Dark Moon et l’étoile du matin. Toujours très efficace mais comme tu le soulignes, souvent avec Gemmell la fin semble un peu expédiée.
Quant à Legend, je suis loin d’avoir tout lu de Gemmell, très très loin, je dois en être à un peu plus d’une demi douzaine de livres de sa part, mais Legende reste mon favori et de loin. Le rythme est pratiquement parfait, même si j’aurais apprécié que certaines choses soient plus explorées, les personnages comme Rag, Druss, les trente ou Ulric sont toujours vraiment attachants. L’action est démentielle, mais pas omniprésente comme on pourrait le croire, Gemmell passant pas mal de temps à décrire la pression qu’exerce le siège sur les hommes…Rien que d’en parler, ça me donne envie de le relire !!!
Pour Légende, tu donnes envie ! (dès que j’ai un peu de temps, je m’y met !)
C’est une bonne histoire, mais peut être parce qu’elle était inédite en VF jusque là et qu’on a eu depuis d’autres œuvres sur le même thème de l’enfermement, j’ai eu du mal. Il est vrai aussi que je sortais d’une tentative de lecture de Silo sur une idée un peu similaire.
L’idée est très interessante, M. Anderson a traité la parte physique de manière très rigoureuse mais j’ai eu du mal avec les personnages et surtout l’idée d’un homme providentiel et là je dévoile un peu trop l’histoire. Pour en revenir aux personnages, je ne l’ai pas trouvé assez fouillé, leur motivation, leur comportement sont juste survolés.
Bref, pour ma part, il manque quelque chose pour que ça devienne un de mes classiques.