Crédits :
Scénario : Doug Moench, Chuck Dixon, Alan Grant, Dennis O’Neil
Dessin : Bret Blevins, Graham Nolan, Mike Manley, Ron Wagner, Eduardo Barreto, Tom Grummet, Jim Balent, Vince Giarrano
Épisodes : Batman 508-510, Detective Comics 674-675, Batman Shadow of the Bat 24-27, Legend of the Dark Knight 59-61, Robin 7
Sollicitation : La suite de la saga inédite en France, KNIGHTFALL, voit pour la première fois un autre héros reprendre la cape et le masque du protecteur de Gotham. Sous la houlette du responsable éditorial Dennis O’Neil (GREEN ARROW), les auteurs qui nous livrent un scénario haletant qui bouleversa à jamais la mythologie du justicier.
Avis : alors pour ceux qui auraient raté les nombreux, très nombreux épisodes précédents, reprenons 5 minutes. Bruce Wayne s’est gentiment et très poliment fait fracasser par Bane dans le premier tome de Knightfall. Gotham étant tombé sous la coupe de Bane, Bruce charge Jean Paul Valley de reprendre la cape et le costume de Batman pour protéger la ville de son mieux. JP fait mieux que ça, il met à jour Batman façon années 90 et se fait Bane dans un combat bien mano à mano dans le tome 2 de Knightfall.
Dans le tome 3 on voyait que le jeune JP était légèrement allumé du ciboulot (voire complètement) en raison de tout un programme de suggestions post hypnotiques installées dans son esprit par son papounet. Pendant ce temps un Bruce Wayne brisé part à la recherche de son docteur et du père de Tim Drake enlevé pour de mystérieuses raisons. Les motifs de l’enlèvement son révélées et Wayne sauve le papounet de Drake mais pas son médecin dont Bruce est oh là là tombé amoureux !!!
Jean Paul franchit la ligne jaune
Plus de 85% du tome est consacré à JP cette fois alors que Gotham lui envoie certains des pires clichés des années 90 en travers de la face :
– serial killer bien gore (Abattoir), check
– anti héros à l’apparence méchante qui n’hésite pas à tuer (Ballistic), check
– cinglés de la gâchette qui bien entendu vont utiliser un bon gros fusil mitrailleur plus gros qu’une jambe, check
– punks imitant les 3 Stooges, check
J’en passe et des meilleurs, comme le retour du 3e Clayface qui ohhhhh est tombé amoureux d’une madame Clayface (alors là c’est plutôt un cliché des années 60/70 où on féminisait à tout va les personnages masculins). Comme le nouveau Batman est lui même un produit des années 90 dans les comics, à savoir ultra violent, avec une moralité bien élastique, des armes (ah oui, il ajoute des armes à feu à son arsenal), une armure et tout le toutim, ses ennemis reflètent aussi cette mentalité bien particulière.
On le sait, c’était assez volontaire de la part des auteurs et des éditeurs d’essayer de montrer aux lecteurs qu’un Batman plus violent et plus au fait des dernières modes, n’était peut être pas la meilleure idée du monde…Ils poussent la logique à son terme en confrontant Batman à son taboo ultime : tuer ou ne pas tuer… La réponse est à moitié apportée car si Jean Paul ne tue personne directement, il ne se comporte certainement pas comme Batman et auteur de crime et victime ont tendance à y passer à cause de ses choix.
On sait donc à partir de là que Jean Paul va devoir sauter, sachant qu’il a volontairement couper les ponts avec tous les alliés de Batman (Robin qu’il a expulsé de la cave), mais surtout le commissaire Gordon qui finit par se retourner contre Batman. Ses actions n’étant plus en accord avec le code de valeurs que les deux hommes avaient toujours eu en commun et qui scellait leur alliance et plus encore leur amitié. Assez étrangement c’est un autre policier qui commence à s’appuyer sur le nouveau Batman en la personne de Bullock alors que celui-ci avait toujours été jusqu’ici assez opposé au héros…Un basculement intéressant qui montre aussi les différences entre Bullock et Gordon…
Sur la forme on retrouve malheureusement les mêmes défauts que dans les tomes précédents avec des intrigues étirées au delà de ce qui est largement nécessaire en raison d’un nombre simultané de titres avec leurs propres intrigues. De fait tout ce petit monde commence à se marcher dessus, si bien que faire avancer une seule histoire à travers tous les titres prend beaucoup plus de temps puisqu’il faut en même temps traiter les autres intrigues en cours…
A part ces défauts, ce tome se révèle bien meilleur que le précédent, notamment parce que l’on sent que l’on s’approche de la fin, d’une part en raison du comportement de plus en plus extrême de JP et d’autre part en raison de ce qui suit
Bruce Wayne : alleluia il marche !!!
Si vous vous en souvenez j’étais très surpris de voir Bruce Wayne marcher à nouveau dans le précédent tome. Manifestement je n’étais pas le seul, et les auteurs on tenus à adresser ce point en précisant que cela n’était pas sans conséquence et que la manière dont le personnage poussait son corps était extrêmement préjudiciable pour son éventuelle guérison.
De fait là aussi son comportement ne sera pas sans conséquences sur son entourage avec notamment le départ d’Alfred qui préfère quitter Bruce plutôt que de le voir se détruire de la sorte. C’est donc un peu le tome de la fin des alliances de longue date mais aussi des intrigues pas passionnantes avec la conclusion de l’histoire autour du docteur Kinsolving.
Conclusion qui permet oh miracle à Bruce Wayne de voir son dos réparé juste comme ça ! Ben oui pouf un bon coup de pouvoir surhumain et hop le dos de Bruce est guéri, pouf y a plus rien !!! C’est évidemment assez …dérangeant comme conclusion, sachant qu’à la même époque Barbara Gordon était elle toujours coincée sur sa chaise roulante (oui elle va mieux elle aussi depuis…). Il n’y avait pas de moyen facile de se tirer de là puisqu’encore aujourd’hui la médecine ne sait pas réparer ce genre de dégâts, mais le coup du pouvoir surhumain était un peu la voie facile…Je soupçonne aussi que les auteurs voulaient ramener Bruce sur le devant de la scène et pas comme un éclopé…
Tout cela nous mène à la première confrontation Bruce/JP, qui tourne en une page à l’avantage du second. On nous explique que si Bruce est guéri, il n’est plus en forme et donc il a besoin..oh je ne sais pas d’un tome supplémentaire pour suivre l’entrainement nécessaire (parce que quand il n’y a en a plus, y a en encore…).
Note : 7,5/10, malgré la longueur de ce crossover et le fait qu’il compte pas mal de clichés, il se révèle assez riche pour assurer une bonne lectere.
Références :
– Unspoken VF : Batman Knightfall Tome 1
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