Unspoken VF : Le Gant de l’infini – Le Défi de Thanos

Crédits :

Scénario : Jim Starlin

Dessin : Georges Perez & Ron Lim

Éditeur VF : Panini

Avis : bon alors là les gars je vous en veux, pourquoi personne ne m’a dit que c’était aussi bien le Défi de Thanos, non mais sérieusement cette saga m’a arraché le croupion ! d’ailleurs si quelqu’un le trouve, merci de le renvoyer à Comixity… Mais ça parle de quoi le Défi de Thanos ? tout commence quand la mort se rend compte que pour la 1ère fois dans l’histoire le nombre de vivants surpasse très largement celui des morts et que cela menace l’équilibre cosmique.

Pour remédier à cela, elle décide de ressusciter Thanos et lui confie une mission simplissime : tuer la moitié de toutes les formes de vie dans l’univers. Trop content de pouvoir servir son amour, il décide d’aller au delà de ses voeux et sans l’avertir rénui l’ensemble des gèmes de l’infini et crée le gant de l’infini, qui lui donne le pouvoir d’un dieu ! un pouvoir même supérieur à celui de la mort.

Pour prouver sa fidélité à la mort, il commence très fort en accomplissant sa mission et efface tout simplement la moitié des habitants de l’univers, ce qui ne va pas passer inaperçu sur Terre…

Scénario : bien vite les héros terriens, et non terriens d’ailleurs, vont s’unir pour essayer d’aller mettre une pâtée à Thanos, je dis bien essayer car très vite leur assaut va tourner à la débâcle totale ! une issue assez prévisible puisque très vite le scénario nous montre l’échelle du pouvoir de Thanos qui peut désormais aller chatouiller toutes les divinités de l’univers Marvel, à commencer par un certain Galactus !

L’une des grandes réussites de la saga est de ne pas se limiter à une simple baston d’ampleur cosmique, au cours de laquelle le scénariste ne se casse pas trop et ne fait qu’augmenter les enjeux, en présentant à Thanos des adversaires de plus en plus puissants. Un défaut de simplicité très répandu de nos jours, notamment avec des scénaristes comme Geoff Johns ou Jeph Loeb. Au contraire des monsieurs sus mentionnés, Jim Starlin donne un vrai fond à son histoire en jouant en permanence avec des concepts philosophiques et psychologiques.

Ainsi certains dialogues sont remplis de sous-entendus sur la psychée humaine, à l’image des échanges entre Thanos et son frère Eros, ou encore le fait que Thanos méprisé par la mort décide de créer de toute pièce une femme pour combler ses désirs, sans que celle-ci ne parvienne à le rendre heureux, car si elle représente ses désirs, elle n’est pas ce dont il a besoin.

Et c’est là toute la beauté de cette saga, Thanos ne peut être vaincu par la force, ni la raison, la seule chose qui peut défaire Thanos n’est autre que Thanos ! et c’est bien sur cela que repose le plan d’Adam Warlock. Ah oui c’est vrai je n’ai pas abordé Adam Warlock , qui passe l’ensemble de la saga à dire qu’il a un plan génial et à attendre qu’il se réalise.

La fin est en ce sens très réussie puisque à l’issue de l’opposition entre Thanos et Warlock, le premier obtient au fond ce dont il a besoin mais ne voulait pas, alors que le second obtient ce qu’il voulait, mais dont il se passerait bien !

Vous l’aurez donc compris, le gant de l’infini est selon moi une grande réussite, et une lecture immanquable. Alors oui on peut dénoter une certaine narration à l’ancienne avec une voix off omniprésente, mais c’est ce choix narratif qui renforce considérablement la structure du récit, et lui donne un vrai fond.

En outre je pense que si j’avais lu cette saga en single, j’aurais assez vite lâché l’affaire, car certains épisodes, notamment vers la fin semblent un peu plus lourd, et j’aurai apprécié notamment que toute la partie sur Nebula soit un peu plus courte.

Dessin : dans l’ensemble le dessin est de qualité, je préfère tout de même la partie réalisée par Perez. Quand on en vient à la partie dessinée par Ron Lim on sent une petite rupture graphique, mais heureusement cela ne dure que quelques pages

Edition VF : la collection Marvel Gold est aussi de qualité, assez semblable au TPB softcover, souple,  américain. Mes poils se sont tout de même hérissés quand j’ai vu qui assurait la traduction : Geneviève Coulomb qui a décimé nombre de beaux comics ces dernières années. Et bien à ma grande surprise, à part quelque phrases dont je n’ai pas trop compris le sens je dois dire que la traduction est satisfaisante. On ne sort pas de là en ayant l’impression d’avoir lu des mots inventés, ou des contre sens.

Note : 9/10 – une saga géniale proposée à un prix très abordable : Archi-recommandé

A propos Sam 2348 Articles
Ce fan de Morrison donne ses conseils dans des guides de lectures

11 Comments

  1. AARGH! petit bémol sur la couleur, j’en ai marre de voir massacrer sur papier glacé, des couleurs faîtes  à la base pour des versions cheap. Moi qui attendait avec impatience le défi de thanos, je l’ai ouvert et reposé après une brûlure de la rétine. C’est con mais je me faisait une joie de me replonger dans cette sage que j’avais adorée étant gamin.
    ++

    • Ah ? perso la colorisation ne m’a pas dérangé, mais je n’ai pas lu la version d’origine.
      Sans référence, je me suis contenté de ce que j’avais entre les mains

  2. Je me suis également rué sur cette édition. J’avais déjà les vieux RCM de chez Sémic que j’ai lu, relu et re-relu, et ce depuis leur sortie d’origine. Il me fallait même attendre quelque 3 mois entre chaque tome ! Certainement l’un de mes meilleurs souvenirs de lecture comics, de tous temps. Et ça me fait plaisir de le retrouver ici.
    En fait, c’est certainement cette histoire qui a fait que les crossovers étaient tant attendus à l’époque. On se languissait de retrouver un événement de cette envergure. C’était assez nouveau, alors. Aujourd’hui, la profusion a fait perdre l’intérêt pour cet exercice de style.
    Certes les papier est trop « propre » pour des couleurs déjà anciennes… Mais mon plus gros reproche à cette édition est qu’ils n’ont pas réédité le prélude à cette histoire : la mini-série Thanos (alors parue en Top BD, si je me souviens bien). Elle était en couleurs directes, de toute beauté et on nous expliquait comment Thamos avait réussi à réunir les pierres. Là, le papier glacé aurait eu tout son sens. Pas vraiment indispensable pour la compréhension de la saga, mais comme c’était d’aussi bonne qualité, c’est dommage de ne pas l’avoir en prime.
    Bref, pour une fois, Sam, tu as raison. Mais comme on dit : même une horloge en panne donne 2 fois la bonne heure… 😉

  3. Si je ne me trompe pas le prélude à cette histoire a été punlié dans le rcm 31 sur lequel j’attends toujours d’arriver à mettre la main.
    C’est pour moi aussi un de mes meilleurs souvenirs de lectures comics si ce n’est le meilleur à l’époque ou sortant du collège je courrais au bureau de tabac-presse avant de prendre mon bus. J’avais pris une claque monumentale étant tombé dessus par hasard car comixity ne m’avais pas prévenu de sortie à ce moment la. Heureusement vous êtes la pour me signaler cette reedition qu’il faut que j’aille juger sur pièce ayant encore les rcm mais ceux ci sont maintenant usé et jaunis alors à voir si ça vaut le coup de réinvestir.
    En tous cas j’étais curieux d’avoir ton avis sur cette histoire et je suis content que cela t’ai plu 😉

  4. comme julien, le gros poisson dans cette histoire c’est la mini intitulé simplement « THANOS » publiée dans les Récits complet marvel en 1991. Je l’ai devant les yeux au moment où j’écris, je me souvient que gamin je l’avais acheté car la couverture est tout simplement ce qui se fait de plus efficace, promesse d’aventures intergalactiques complètement comblées par un scénario intense et jouissif de Starlin, le maître des récits cosmiques. Un des moments de lecture les plus forts dans l’univers des comics.
    ++

  5. Je gardais un très souvenir de cette histoire mais quand j’ai ouvert le recueil, j’avoue avoir eu du mal avec la couleur. Le papier est effectivement trop blanc/lisse par rapport à l’original et du coup, y’a moins de matière, c’est très fade et ça fait malheureusement plus son âge. Bref, je l’ai reposé et j’ai préféré me concentrer sur une des dizaines d’autres choses qui sortent en même temps en ce moment.

  6. D’où mon « effectivement ». Tu aurais préféré un « je plussoie » ? 🙂
    Là, au moins, ça etaye ton avis (et celui de Julien) tout en ajoutant quelques éléments et donc en confirmant que ce n’est pas un avis isolé. 🙂

  7. Ah ça… Le jour où je serais à jour en terme de lecture pour avoir quelque chose à dire au moment de l’enregistrement. Ce qui donne à peu près tous les 36 du mois 🙂

  8. Je viens de le finir : j’ai adoré ! Déjà le cosmique, c’est ce que je préfère, mais en plus avec cette « vision » d’ensemble du monde Marvel, cette hiérarchie entre les différents êtres et divinités (demi-dieux, etc…), c’était vraiment épique. En plus de ça, je ne suis pas d’accord avec la remarque dans les podcast concernant les dessins : je les trouve excellents, avec des proportions très classes et un crayonné bien oldschool. C’est en revanche vrai que la coloration est vieillote. Mais cette histoire a toute sa place dans une édition comme ça, pas super onéreuse en plus ! Et un détail qui m’a plu, à moi qui ne lit réellement des Comics que depuis un an à peu près : c ‘est le lexique. J’ai trouvé ça beaucoup plus riche en vocabulaire et même mieux écrit que la plupart des productions d’aujourd’hui, mieux traduit aussi (la négation existe par moment ! Alléluia !). Bref, apparemment comme Sam, j’ai vraiment aimé. Entre ça et House of M : deux très bonnes lectures ces temps-ci !

    PS : vous m’avez donné envie avec le prélude. En espérant le croiser un jour.

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