Guide de lecture Comics VF : semaine du 23 octobre 2024

Edito : encore une semaine un peu moins importante que prévu, encore une fois, en cause des retards multiples de la part de plusieurs éditeurs et du côté d’Urban, une petite réduction de production. Après plusieurs semaines raisonnables, l’éditeur nous fait une semaine à deux titres et que du Batman dont une réédition en intégrale. 

Mais la qualité semble plutôt au rendez vous, avec des auteurs phares qui reviennent : du Barry Windsor Smith, du Ed Brubaker/Sean Phillips, le Garth Ennis qui avait été retardé et mon petit chouchou Stjepan Sejic, même si c’est sur sa série qui me séduit le moins (ce qui est ironique vu le sujet du titre). 

Beaucoup d’auteurs chéris, parfois dans des œuvres que l’on attendait plus, je pense notamment au Ad Astra de Windsor Smith que j’espérais sans trop y croire. Delcourt non plus vu le prix proposé…encore plus cher que du franco belge…Mais en tout cas, tout cela relève le niveau. 

Sorties de la semaine : je retiendrai avant tout : 

  • chez 404, la réinterprétation du mythe de Judas par Jeff Loveness et Jakub Rebelka ; 
  • chez Delcourt, le nouveau Brubaker et Phillips, la maison des impies et le Ad Astra de Barry Windsor Smith !
  • chez Panini, le retour du Fine Print de Stjepan Sejic et le Ribbon queen de Garth Ennis !
  • chez urban l’intégrale du Batman Terre un de Geoff Johns et Gary Frank !

Autres sorties de la semaine : c’est assez calme côté manga : 

  • chez Mangetsu, la suite du très bon Blue Flowers !
  • chez Naban, l’arrivée du Kojiro de Kurumada ! en même temps que la nouvelle édition de Saint Seiya chez Kana !

Émissions de la semaine : deux émissions au programme cette semaine, toujours à 21h sur Youtube : 

  • jeudi, un nouveau Comixweekly !
  • vendredi, le Mangaxity du mois où nous reviendrons sur les sorties de ces dernières semaines !

404 comics

JUDAS 

Date de sortie : 24 octobre 2024

Prix : 22€/136 PAGES 

Episodes : 

Scénario : Jeff Loveness

Dessin : Jakub Rebelka

Sollicitation : Voici le voyage de Judas Iscariot à travers la vie et la mort, cherchant un sens et une place dans ” La plus grande histoire jamais racontée “, puisque toutes les histoires ont fondamentalement besoin d’un vilain. Judas Iscariot est l’une des figures les plus tragiques de la Bible – un acolyte, un traître, un antagoniste. Mais sans Judas, l’histoire de Jésus ne fonctionnerait pas. Avant sa naissance, il était déjà esclave de l’histoire et dans une religion fondée sur la rédemption et le pardon, un homme devait se sacrifier pour sauver l’humanité… mais cet homme ne se nommait pas Jésus. Voici son histoire, depuis son suicide jusqu’au tréfonds des enfers. Écrit par Jeff Loveness (Apparition dans le ciel de Berlin-Est, Nova…), nominé aux Emmy Awards et WGA, et illustré par Jakub Rebelka (Le Dernier Jour de Howard Phillips Lovecraft), Judas est une odyssée visuellement saisissante qui suit Judas Iscariot à travers les profondeurs de l’enfer dans une histoire puisée entre les lignes de la Bible et des supposées hérésies dont l’Évangile de Judas fait partie. 

Avis : voilà une sortie dont j’avais pas mal entendu parler lors de sa publication en VO, qui s’intéresse à la figure de Judas dans l’histoire chrétienne, mais d’un point de vue assez éloigné de la tradition. On comprend à la lecture de la sollicitation, que le récit veut avant tout présenter Judas comme la victime d’une tragédie, où chacun doit jouer son rôle et celui qui lui a été assigné par l’histoire s’est révélé particulièrement cruel. 

C’est une approche assez différente d’une figure pourtant bien connue de tous, clairement employée pour faire réfléchir le lecteur. Je suis assez surpris de voir Jeff Loveness à l’écriture d’un truc qui demande une certaine subtilité, non pas que je le crois mauvais scénariste, bien au contraire. Ses quelques incursions côté comics que  j’ai lu étaient très convaincantes, comme son run trop court sur Nova qui redonnait tout son lustre à un Richard Rider maltraité par Marvel pendant des années. 

Il est également connu pour avoir bossé sur l’anime Rick & Morty et son implication dans le MCU (de manière assez rapide, son travail n’ayant pas été très apprécié), donc on comprend qu’un récit profond sur Judas détonne dans sa bibliographie…

Verdict : à lire 

À lire avant : rien 

DELCOURT COMICS

AD ASTRA IN AFRICA + ex libris offert 

Date de sortie : 23 octobre 2024

Prix : 15.50€/52 pages 

Episodes : 

Scénario : Barry Windsor Smith 

Dessin : Barry Windsor Smith 

Sollicitation : Un récit complet où la déesse Adastra se rend dans un village africain et s’efforce d’apporter le salut à cette région frappée par la famine. Un magnifique récit complet qui introduit le personnage le plus populaire de la série Storytellers de BWS.

Adastra in Africa met en scène une jeune déesse exilée qui se rend dans un village africain et s’efforce d’apporter le salut à cette région frappée par la famine. C’est l’histoire passionnante d’une étrangère qui tente d’utiliser ses propres méthodes non traditionnelles pour aider un peuple fier à retrouver sa vitalité, sans compromettre l’héritage et les valeurs de la tribu.

Avis : comme je le disais en intro, Ad astra fait partie de ces sorties que j’espérais mais à laquelle j’avais du mal à croire, tant il semblait exister d’obstacles à sa publication. Je me demande à ce titre, si le travail de Komics initiative pour publier les séries de Windsor smith des années 90 n’a pas aidé à débloquer les choses. Car pour moi, le principal problème était une question de droits, cette œuvre étant un peu perdue dans les limbes. 

On peut aussi voir cette publication comme la continuité du travail de Delcourt avec l’auteur, puisqu’ils ont publié son monster il y a deux ans avec un succès certain, dans une édition très réussie. Très clairement, cela a renouvelé l’intérêt pour les travaux de Windsor Smith de manière générale, l’auteur ayant quand même œuvré de manière assez active dans les années 80 et 90, avant de s’éclipser un peu du monde des comics dans les années 2000. 

De cette période des années 90, surnage assez clairement ad astra pensé à l’origine comme le 3e volet des épisodes Lifedeath qu’il avait co-réalisé sur les X-men avec Chris Claremont. D’où une ressemblance de la protagoniste assez frappante avec Storm, héroïne originale de ces numéros spéciaux. D’après ce que je peux voir, il explore une quête d’une jeune femme qui tente de sauver une région de la famine, armée seulement d’une volonté de fer. Un récit qui ressemble bien à du Windsor Smith. 

Mon seul regret est sans doute le rapport nombre de pages / prix, Delcourt ayant clairement choisi pour l’occasion de se coller sur le format BD européenne, du moins de ce côté là. Nous verrons si nous avons les mêmes dimensions derrière. Mais du coup, cela va refroidir pas mal de gens, je le crains, alors qu’il aurait justement fallu le rendre le plus accessible possible. 

Verdict : à posséder 

À lire avant : rien 

BRZRKR BLOODLINES 

Date de sortie : 23 octobre 2024

Prix : 16.50€/112 pages 

Episodes : 

Scénario : Keanu Reeves, Mattson Tomlin, Steve Skroce 

Dessin : Steve Skroce, Rebekah Isaacs

Sollicitation : La saga BRZRKR se poursuit au-delà de la trilogie fondatrice. Avec un personnage immortel, de nombreuses histoires, survenues il y a longtemps, restent à raconter. Bloodlines est le premier de ces albums qui reviennent sur le passé de B.

Cet album est constitué de deux récits complets. Dans “Poésie de la folie”, B. est le protecteur de l’Atlantide. Mais un culte secret s’attaque au royaume, et même B ne sera peut-être pas assez puissant pour le sauver. Dans “L’Empire déchu”, un ancien royaume a été décimé par le BRZRKR. Et il n’y a qu’un seul survivant… Celui qui devra alors raconter son histoire et prévenir les autres royaumes du danger qui plane sur eux.

Avis : pas vraiment d’avis. La première maxi série BRZRKR m’avait indifféré, la présence de Steve Skroce sur ces épisodes complémentaires est certes un plus indéniable, mais je ne pense pas que je vais mettre 16.50€ juste pour cela surtout pour un univers qui ne m’intéresse pas. 

Verdict : pour les fans de cet univers 

À lire avant : la première maxi série 

WALKING DEAD – CLEMENTINE 

Date de sortie : 23 octobre 2024

Prix : 20.50€/280 pages 

Episodes : 

Scénario : Tillie Walden 

Dessin : Tillie Walden 

Sollicitation : Clémentine et ses nouveaux amis sont secourus par une communauté dirigée par un énigmatique médecin appelé Miss Morro. Mais alors que les cicatrices de Clémentine commencent tout juste à guérir, elle découvre de sombres secrets qui menacent sa sécurité dans ce nouveau sanctuaire. Peut-on vraiment faire confiance à Miss Morro ? Et à ceux qui la vénèrent ? Et jusqu’où Clémentine ira-t-elle pour protéger ceux qu’elle aime ? 

Avis : pas d’avis, je signale juste la sortie

Verdict : pour les mordus de Walking dead qu’un spin off pourrait intéresser

À lire avant : rien d’après ce que j’ai compris, c’est vraiment dans son coin

LA MAISON DES IMPIES 

Date de sortie : 23 octobre 2024

Prix : 18.50€/144 pages 

Episodes : 

Scénario : Ed Brubaker 

 Dessin : Sean Phillips 

Sollicitation : La Maison des Impies se situe entre le récit d’horreur et le film noir déjanté, directement lié à l’engouement pour les cultes sataniques au cours des années 1980. La peur – qui était partout à l’époque – a clairement refait surface depuis quelques temps, et ce mélange entre noirceur et horreur m’a donné envie de replonger dans ces eaux troubles afin d’essayer d’en donner une version ‘à la Brubaker-Phillips’. 

Avis : l’année a été très riche en séries signées par Brubaker et Phillips entre la réédition de scène de crime en début d’année chez Delcourt, ou encore l’excellent “là où gisait le corps” qui va sans doute finir dans mon Top 10 de l’année. Et de fait, je me demande à quoi il faut nous attendre cette fois, alors qu’il se confirme que les auteurs essayent un peu de varier ce qu’ils proposent en termes d’histoire originale. 

Je reste vraiment impressionné par leur précédent opus (là où gisait le corps), sans doute leur meilleure production depuis des années, surtout après le quelque peu décevant night fever l’année dernière, qui était correct mais traitait de choses déjà vu chez eux à mon sens. Dans le cas présent, les auteurs reviennent encore une fois dans les années 80 en pleine panique satanique, une époque sur laquelle ils reviennent fréquemment, avec les années 70, notamment lors dans le cadre de leur série Fatale (qui traversait les âges il est vrai).  

À voir si cette œuvre présentera des éléments fantastiques, ou il s’agira simplement de plonger dans la dépravation d’années sans aucune limite de ce côté là…Comme d’habitude, en tout cas, on lira tout cela avec attention et plaisir…

Verdict : à lire 

À lire avant : rien 

KOMICS INITIATIVE 

THE GOOD ASIAN 

Date de sortie : 23 octobre 2024

Prix : 29€/304 PAGES 

Episodes : 

Scénario : Pornsak Pichetshote 

Dessin : Alex Tefenkgi

Sollicitation : LE ROMAN GRAPHIQUE AUX MULTIPLES PRIX ET FIGURANT SUR PLUS DE 20 LISTES DES MEILLEURS LIVRES DE L’ANNÉE The Good Asian est un polar se déroulant dans le Chinatown de San Francisco en 1936. L’histoire met en scène un détective sino-américain enquêtant sur un mystérieux tueur. Le récit évoque la première génération d’Américains d’origine chinoise à avoir atteint l’âge de la majorité dans le contexte de l’interdiction de l’immigration des Chinois alors qu’ils sont confrontés à des meurtres endémiques, une police abusive et un monde qui semble ne jamais changer. Lauréat aux Eisner Awards 2022 Meilleur Récit Complet Lauréat aux Harvey Awards 2022 Livre de l’année « Un roman graphique, noir, classique et intelligent, imprégné de style et d’histoire » – James Tynion IV « À la fois important et incroyablement divertissant. » – Scott Snyder Couverture de Dave Johnson. Marquage doré en C1 et C4, dos mi-toilé et marquage noir. 

Avis : pas d’avis, je signale juste la sortie. J’en ai entendu parler, mais je n’en ai rien lu. Le côté polar noir me plait bien, donc on verra lorsque je le consulterai en librairie. 

Verdict : à tester

À lire avant : rien 

PANINI COMICS

RIBBON QUEEN

Date de sortie : 23 octobre 2024

Prix : 30,00 €  I 240 pages

Episodes : US Ribbon Queen (2023) 1-8, inédits)

Scénario : Garth Ennis

Dessin : Jacen Burrows, 

Sollicitation : L’inspectrice Amy Sun enquête sur la mort d’une jeune femme que l’un de ses collègues avait secourue quelques années plus tôt. Elle découvre alors que la corruption gangrène son commissariat, et qu’une force sanguinaire s’est réveillée, frappant sans pitié. Mais faut-il l’arrêter ?

Avis :  initialement annoncée pour le 18 septembre dernier, il aura fallu attendre un mois de plus pour voir l’un des derniers bébés monstrueux de Garth Ennis enfin arriver chez nous.  Depuis plusieurs années, on voit en effet l’auteur développer de plus en plus de séries dans le genre horrifique. Si ces premières tentatives ne m’avaient guère séduites, c’était jusqu’à l’année dernière et son incroyable a walk through hell publié chez Black River qui avait fini dans mon top 10 de l’année. Est-ce que cela va se reproduire cette fois encore ? 

À voir si ce récit va aussi toucher au surnaturel, ou si Ennis va rester dans le cadre du thriller horrifique avec la poursuite d’un tueur en série bien maléfique comme élément principal au centre de l’intrigue. J’ai en tout cas hâte de découvrir cette nouvelle mini-série publiée initialement chez AwA aux USA, qui réunit le duo Ennis / Burrows.

Quand on regarde leur bibliographie, on note d’ailleurs que le duo a été souvent associé au cours des 20 dernières années, d’abord avec la mini 303, puis Wormwood puis Crossed, puis Punisher Soviet. Et depuis Ribbon queen, ils ont déjà récidivé avec la mini Get Fury que Panini a annoncé pour le début d’année prochaine. 

Donc joie et bonheur, nous avons encore pas mal de Ennis devant nous. 

Verdict : à lire 

À lire avant : rien 

CONAN / DRAGONERO : LES GEMMES D’AQUILONIE

Date de sortie : 23 octobre 2024

Prix : 30,00 € (édition régulière), 45,00€ (édition collector N&B)I 192 pages

Episodes : US Dragonero/Conan Il Barbaro (2023) 1-3 et Dragonero: Le Origini (2015) 1 (extraits), inédits)

Scénario : Luca Enoch

Dessin : Stefano Vietti, Lorenzo Nuti 

Sollicitation : Il était inévitable que Conan le Barbare et Dragonero, deux icônes de la bande dessinée fantasy, se rencontrent un jour. De l’Erondár au continent hyborien, découvrez le voyage incroyable du Cimmérien et d’Ian Aranill, sur les traces d’un terrible dragon et des gemmes qu’il a volées…

Avis : pas d’avis, j’avoue mon ignorance en ce qui concerne le personnage de Dragonero. 

Verdict : pour les fans de ces deux personnages 

À lire avant : connaître ces deux univers peut être utile

LA LIGUE DES GENTLEMEN EXTRAORDINAIRES : L’INTÉGRALE T02

Date de sortie : 23 octobre 2024

Prix : 90,00 €  I 656 pages

Episodes : 

Scénario : Alan Moore

Dessin :  Kevin O’Neill

Sollicitation : Alors que la Ligue des Gentlemen Extraordinaires affronte un ennemi invisible et immortel, le groupe de mademoiselle Murray en pleine implosion doit également faire face à l’effondrement psychologique et moral du nouveau siècle. 

 Avis : difficile de se prononcer sur cette sortie sans la composition du volume, d’autant que c’est un gros morceau, avec plus de 650 pages au compteur. Je crains qu’on arrive sur la partie de la série qui m’a personnellement larguée. En effet, si les deux premières mini étaient tout à fait abordables, voire franchement bonnes pour la seconde qui justement voyait de manière assez surprenante la ligue nouvellement formée déjà exploser, le reste fut assez déstabilisant. 

Moore et O’neil ont en effet enchaîné les mini-séries au fil des années, explorant plus avant cet univers, dans des aventures…qu’eux seuls ont du comprendre. Je ne reviendrai pas sur mon avis sur century que j’avais détesté et jugeais incompréhensible, mais même la dernière mini série n’était pas des plus simples. Je dirais que la conclusion de la série était…dense. Très très dense, avec beaucouppppppp de choses à assimiler partout sur toutes les pages…C’est un vrai défi de lecture cette série, c’est sans doute pour cela que le titre est l’un de ceux que j’apprécie le moins dans l’incroyable production de Moore. 

Verdict : pour les fans 

À lire avant : la première intégrale


FINE PRINT T02

Date de sortie : 23 octobre 2024

Prix : 22,00 €I 208 pages

Episodes : US Fine Print 2 TPB, inédit)

Scénario :  Stjepan Sejic

Dessin :  Stjepan Sejic

Sollicitation : Pour effacer le souvenir d’un certain Matthew, Lauren Thomas scelle un pacte avec les dieux du désir et s’abandonne au plaisir. Après tout, qu’a-t-elle à perdre ? Mais le cœur humain, tout comme celui des dieux, a ses raisons que la raison ignore. 

Avis : second volet de la tragi-comédie de Stjepan Sejic, où succubes et incubes, anges ou démons se mêlent à la race humaine pour leur plus grand regret. Si la série compte des éléments fantastiques clairement établis depuis le départ, l’objectif évident de Sejic est avant tout de s’en servir pour explorer des personnages abîmés par la vie que nous allons suivre dans leur existence compliquée. 

D’autant plus compliquée qu’ils se retrouvent embringuer par des créatures surnaturelles dans des imbroglio assez tirés par les cheveux…Nous avons un cast assez diverse de personnages, même si le premier tome se concentrait avant tout sur Laurent Thomas qui après avoir largué l’amour de sa vie de manière stupide se retrouvait à ne plus vouloir rien ressentir. 

Il y a bien évidemment derrière tout cela, une réflexion sur les relations humaines, la complexité parfois de l’amour entre personnes, comment grandir, comment évoluer de manière un peu plus saine dans ce genre de relations. Le parcours de certains personnages étant surmontés d’un bon gros panneau au-dessus aux néons rouges : tout ce qu’il ne faut pas faire !!!

C’est très humain, toujours mâtiné de l’humour de Sejic et de son trait si magnifique…et pourtant malgré tout mon amour pour le travail de l’auteur, j’ai eu du mal avec le premier tome. Et c’est la première fois que cela arrive avec cet auteur. J’ai adoré toutes ses autres séries, son Sunstone qui se poursuit est une petite merveille, mais le premier tome de Fine print m’a laissé avec une impression assez mitigée. 

Ce qui m’a avant tout dérangé est le rythme de progression de l’intrigue que j’ai trouvé assez étrangement mal gérée, avec beaucoup de lourdeurs et parfois un sentiment de répétition dans le parcours de Lauren. Ce n’est pas aidé par le fait que comme on suit intimement les personnages, on est plongé dans leurs pensées, et cela devient par moment très verbeux. 

Je fais toujours confiance à Sejic, mais j’espère que cette suite sera mieux gérée et que les différentes pièces du puzzle seront plus clairement exposées dans ce second tome. En espérant au passage que cette suite ne le ralentisse pas dans la production tant de Sunstone que de Death vigil car il a promis que cela revenait entre 2024 et 2025…

Verdict : à lire 

À lire avant : le tome 1

URBAN COMICS

BATMAN – TERRE UN INTEGRALE 

Date de sortie : 25 octobre 2024

Prix : 40€/464 pages 

Episodes : Batman Earth-One vol. 1-3.

Scénario : Geoff Johns 

Dessin : Gary Frank 

Sollicitation : La ville de Gotham est une cité corrompue, de ses bas quartiers jusqu’aux plus hautes instances. Son maire, Oswald Cobblepot, est pris à partie par un nouveau candidat incorruptible : le Dr. Thomas Wayne. Ce dernier est cependant abattu, avec sa femme Martha, sous les yeux de leur unique enfant, Bruce. Des années plus tard, Bruce, épaulé par Alfred Pennyworth, un ancien soldat de fortune, décide de livrer une guerre implacable au crime, se créant une nouvelle identité : celle de Batman, le justicier masqué. 

Avis : réédition en intégrale de ce qui reste l’une des meilleures si ce n’est la meilleure série sortie de la ligne Earth one. Pour rappel, à la fin des années 2000, Dan Didio soit inspiré par le succès de la ligne Ultimate soit un désir déjà ancien de faire repartir l’univers DC à 0 ou presque, initia cette ligne de comics publiés directement en format TP, sans publication en épisodes singles auparavant. 

Les principes sont simples : aucune continuité, une terre parallèle, où des auteurs prestigieux sont libres de réinterpréter les grandes icônes de l’univers DC. Si dans l’ensemble la qualité a été plutôt au rendez vous, cette ligne a souffert du même syndrome que d’autres du même genre chez DC. Après un démarrage très satisfaisant d’un point de vue commercial et critique, elle a rapidement été mise de côté souffrant de délais importants entre chaque sortie.

Selon JMS, qui écrivait Superman Earth One, le succès initial de la ligne avait même conforté Didio dans l’idée que le reboot de l’univers DC recevrait un bon accueil de la part du public. Ironiquement à mon sens, c’est justement le lancement postérieur du New 52 qui a un peu tué la ligne Earth one. Outre les problèmes de production, le staff édito a clairement tourné son attention vers son nouvel univers rebooté ne voyant en Earth one qu’un projet localisé sans grande importance. 

Il ne demeure de la ligne que trois titres vraiment achevés, le Superman de JMS, le Wonder Woman de Morrison et Paquette et donc le Batman de Geoff Johns et Gary Frank, qui reste selon moi le meilleur du lot. Ce qui à mon sens n’était pas gagné d’avance. Si l’on pouvait évidemment s’attendre à du très bon travail de la part de l’artiste, qui n’a pas déçu, il y avait tout de même des interrogations du côté de Johns. 

Si le scénariste n’avait plus rien à prouver sur l’univers DC, il a à mon sens toujours eu un peu plus de mal avec certains personnages majeurs, notamment Batman et Wonder Woman. De fait, il a écrit des grands runs pour la plupart des grosses franchises DC : Green Lantern, Flash, Superman, JSA, la JLA et les titans, mais pas sur ces deux-là. 

Du coup, la bonne gestion de ce titre demeure pour moi une assez bonne surprise. Johns abandonnant clairement tout le mythe autour du Bat-God pour un Batman formé par Alfred, bien plus amateur, moins maître de lui-même, dans une Gotham où la corruption est bien plus enracinée. Nous avons là un Batman clairement moins affiné, moins dans une sorte de mystique, moins brillant…bien plus terre à terre et pourtant cela fonctionne très bien. 

Sans être plus réaliste, il y a clairement une ambition de mettre en scène des personnages plus humains, faillibles et abordables. Johns évite souvent par ailleurs le problème de ces univers repris à 0, à savoir celui de la redite…du moins pour l’essentiel. Oui, on retrouve des personnages qu’on connaît, mais les histoires mises en scène et le ton est globalement différent. Le scénario sait trouver de nouveaux angles à chaque fois pour nous surprendre. 

Du nouveau doubla face à l’interprétation de Croc, Batgirl, tout est remixé de manière assez fraîche et surtout prenante. Chaque tome fonctionne comme une histoire complète avec des petites graines pour la suite. Je dois dire qu’en en parlant ici,  j’ai sacrément envie de relire les différents tomes.

En fait, mon seul regret se trouve à la toute fin du troisième tome, où les auteurs se sentent obligés de nous ramener un élément dont je me serais bien passé. L’élément en lui-même me gonfle et il annonce en quelque sorte une suite que nous savons, nous n’aurons jamais…c’est donc du gaspillage de page…

Verdict : à posséder 

À lire avant : rien – au contenu

BATMAN – DARK CITY TOME 5

Date de sortie : 25 octobre 2024

Prix : 22€/208 pages 

Episodes : Batman #145-150.

Scénario : Chip Zdarsky 

Dessin : Jorge Jimenez 

Sollicitation : Incarcéré dans la prison de Zur avec le Joker pour voisin de cellule, Batman doit organiser son évasion… Mais parviendra-t-il à s’échapper d’un établissement conçu par l’ultime version de lui-même ? De son côté, Zur est devenu le nouveau protecteur de Gotham et établit des règles toutes personnelles. Il détient un sombre secret, et si ce dernier venait à le révéler, une menace sans précédent s’abattrait sur le Chevalier Noir, la ville de Gotham, et l’Univers DC dans son ensemble. 

Avis : eurrgggggghhhhh, est-ce que ce run va quelque part en fait ? C’est là ma grande question et elle commence à devenir un peu persistante. Mine de rien, Zdarsky n’a pas raconté grand chose sur cette série depuis son arrivée il y a presque 2 ans. Son premier arc Failsafe était correct mais en rien éblouissant, et tout le reste depuis a évolué entre le médiocre et le juste correct. 

Le dernier tome était particulièrement problématique à mon sens avec le retour de Failsafe qui était relativement sympa encore une fois, mais commençait à faire un peu redite, le retour du Joker dans le lot n’aidant pas, le tout mélangé avec Zur-En-Arrh…avant de nous refourguer une joker year one juste horrible à lire. Le résultat tant au niveau du scénario que du dessin était bancal au mieux. 

Et je dis au mieux, car en ce qui me concerne, je considère cet arc comme le pire écrit par Zdarsky sur le titre jusque là. Entre des débuts dont on se fiche, la formation du Joker pour faire un parallèle avec celui de Batman, le recasage des références à  la maxi série de The Knight écrite par Zdarsky dans la continuité alors qu’elle n’était pas glorieuse, un mélange entre passé et futur qui devenait très pénible à lire. Le tout avec des styles visuels complètement discordants derrière…Eurrghhh

Et maintenant ? Maintenant il va falloir raccrocher les wagons avec Absolute Power qui débarque dans quelques mois, puis j’ai l’impression que Zdarsky fera du remplissage avant de passer la main à une autre équipe…Cela nous aura fait un run de 3 ans sans grand chose à se mettre sous la dent. 

Il est peut-être temps que DC se penche sur ce qui demeure leur best seller tout de même, car il donne un peu l’impression d’être épuisé depuis quelques années. Et les rumeurs de retour de Loeb et Lee sur le titre donnent surtout le sentiment d’aller refaire du neuf avec du vieux…Cela fait quand même un moment que le titre n’est guère satisfaisant à lire.

Verdict : pour les complétistes dans mon genre 

À lire avant : les 4 premiers tomes

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