Et oui une nouvelle année touche à sa fin et le moment est venu de faire un premier bilan, à chaud bouillant alors que les achats de Noël se profilent à l’horizon. Le premier constat que l’on peut tirer est bien évidemment le caractère foisonnant de l’offre de comics en 2013. C’est bien simple, je pense que l’on peut affirmer que nous n’avons jamais eu autant de comics disponibles. Si l’on peut regretter le caractère parfois étouffant d’une telle abondance, qui fait qu’à peine avons nous eu le temps d’acheter nos comics d’une semaine une autre inondation débute la semaine suivante, on ne peut que se réjouir de la diversité de l’offre qui ne se résume pas, et loin de là, à du super slip à tous les étages.
Bien évidemment le genre super-héroïque domaine assez largement …du moins du côté du kiosque. Les choses sont beaucoup plus nuancées du côté de la librairie où pour le plus grand bonheur des lecteurs, nombre de genres sont représentés. Ainsi Urban a pu s’appuyer plus que jamais sur les œuvres classiques de chez Vertigo tout en tentant avec plus ou moins de succès de publier du matériel beaucoup moins connu et plus risqué. Dans le même temps, l’arrivée d’une collection inde a permis à l’éditeur de porter son regard sur les autres maisons d’édition et bien évidemment Image, jusque là chasse gardée de Delcourt. L’éditeur a, à ce titre, fait un gros coup avec l’édition du Saga de Brian K.Vaughan et Fiona Staples qui a séduit nombre de lecteurs des deux côtés de l’atlantique. Au passage on peut saluer la publication VF très rapprochée de la publication VO.
Du côté de chez Panini, la perte des lignes DC et Vertigo s’est traduite sur premièrement un repositionnement sur Marvel et une certain rationalisation de l’offre comics notamment pour accroître son affiliation avec les films. Du côté de la librairie, l’éditeur a clairement pris un coup avec la perte de Vertigo partiellement compensée par les titres des maisons comme Dynamite/Avatar/Dark Horse ou encore récemment Valiant. Bien que la qualité ne soit pas du niveau d’un Vertigo, cela a clairement permis à Panini d’amener de nouveaux genres, notamment l’horreur, dans l’offre comics. Il est encore trop tôt pour juger de l’impact des séries Valiant, en France, mais étant donné que toutes les séries de cet éditeur sont entourées d’une bonne réputation, cela ne peut que profiter à la qualité de l’offre comics en général.
Ensuite du côté de Delcourt, l’année aura été plus que profitable avec un petit quelque chose appelé Walking Dead…En fait le phénomène a atteint de tels sommets cette année que j’aurais du aborder cet éditeur en premier puisque la série de Robert Kirkman lui a donné l’ascendant sur le marché de la librairie en France. En effet à ce jour la majorité des titres comics écoulés dans les librairies sont estampillés Walking Dead. Un seul titre qui occupe tant d’espace, je pense que c’est du jamais vu et cela dénote simplement que le titre a transcendé la petite niche des comics pour attirer des lecteurs de tous les horizons. Au delà de WD, Delcourt a clairement continué d’accroître son assise dans les titres Image tout en délaissant les franchises en plein déclin, comme les titres Aspen ou Top Cow qui de toute évidence sont passés de mode, ou tout simplement ne parviennent plus à percer sur un marché surchargé. A ce petit jeu la compétition qui a débuté avec Urban dans l’acquisition des licences Image va être intéressante à suivre dans les années à venir.
Comme nous avons pu le voir au cours de l’année, les trois principaux éditeurs se sont disputés de manière violente l’attention du lecteur et il y a du sang…chez les plus petits. Souvenez vous il y encore un ou deux ans, nous nous extasions tous devant l’arrivée de nombreux éditeurs sur le marché des comics en nous demandant un peu comment cela allait tourner. De manière évidente il y aurait des victimes. Ainsi nous avons pu voir
– Ankama se retire de manière progressive d’un marché ultra concurrentiel,
– Emmanuel Proust connaît des temps plus que difficile,
– Atlantic Editions n’a rien publié en termes de comics depuis des mois,
– Akileos s’est gentiment retranché sur certains de ses titres les plus célèbres pour les rééditer de manière plus attractive
– Milady est passé à deux doigts de sortir des comics, mais continue bon gré mal gré avec les titres Locke and Key
– et Glénat comics…que dire de cet éditeur. Je dois dire que je suis encore stupéfait de voir une maison d’édition aussi importante sur le marché français ne pas avoir réussi à s’imposer de manière plus nette. De manière évidente, les retards à répétition connus par les quelques titres édités a donné une image catastrophique à cet éditeur, dont il va être difficile de se détacher tant l’argent du lecteur est sollicité de tous les côtés. La bonne nouvelle est que les choses semblent commencer à se stabiliser et que la publication d’un titre comme Fanboys contre Zombies marque la fin de certaines marottes de cet éditeur, coincé entre Danger Girls et les séries signées Ramos.
– je parlerais bien de Délirium également, qui d’après ce que j’ai compris a fait de l’excellent travail, mais…leurs sorties comics sont encore des raretés peu promues et donc peu connues…
– l’éditeur Kymera va devoir se remettre en cause de manière profonde dans l’année qui vient avec la fin de l »édition de sa série phare : Strangers in Paradise, travail de longue haleine qui s’est étalé sur plusieurs années. Bravo à eux pour leur travail, mais maintenant il va falloir imaginer l’avenir post SIP.
– et enfin Soleil recherche de toute évidence son positionnement sur le marché entre séries récentes (comme Tortues Ninja, …) et séries anciennes (type Flash Gordon, ou encore Tarzan,…).
That’s all Folks, on se retrouve demain à partir de midi pour la seconde partie de cette rétrospective ! cette fois consacrée au kiosque Panini !
Génial ! J’ai vraiment hâte de lire la suite !
Dans les « vieilles » choses que sort Soleil on a notamment les archives de Judge Dredd qui occupent le haut du panier. Par contre pour les Tortues Ninja la collection est abandonnée… juste quand ça devenait super-intéressant ! Vite, qu’un éditeur les reprenne !