Voilà, j’annonce la couleur ! J’ai hésité à écrire un article sur ce livre, me demandant s’il était vraiment nécessaire d’en parler.
Le roman La vie sexuelle des super-héros de Marco Mancassola est paru en mai 2012, il nous propose deux thèmes accrocheurs : un polar agrémenté de détails croustillants sur la sexualité des super-héros (j’y ai cru genre Watchmen, avec un ou des assassins éliminant les uns après les autres les super-héros en retraite) et bien, que nenni ! Ce livre est une arnaque.
J’ai pu lire des critiques élogieuses sur la description faite par l’auteur d’une Amérique désillusionnée en perte de repères post-11 septembre… désolée mais je suis passée complètement à côté ! Ainsi certains ont, par exemple, pu louer le traitement façon thriller ou polar, là par contre, je ne peux que me demander s’ils ont lu ce livre ou s’ils ont lu des polars auparavant. Je suis perplexe, heureusement les critiques venant de particuliers sont toutes unanimes : c’est un Pass !
Tout d’abord, il faut savoir que les super-héros de Mancassola sont des sexagénaires aux corps vieillissants, bedonnants, de vieux beaux s’accrochant à leur gloire passée à coup de séances UV, de lifting, de show tv. Rien de très sexy donc. Ce titre accrocheur n’est expliqué qu’à la page 376 puisqu’il s’agit en réalité du titre du livre écrit par le docteur attitré des super-héros révélant leurs petits secrets inavouables.
Ce livre laisse une énorme place aux descriptions de New York, par tous les temps et sous tous les climats. Les habitants sont traités comme un seul homme, le regard torve, errant sans but. Les vies et caractères des anciens héros sont traités d’une manière larmoyante et pathétique (la 1ere partie consacrée à Red Richards est d’un ennui frôlant l’exaspération !). Pathétique, le mot est lâché ! La caractérisation de Batman m’a mise hors de moi, oui oui, je n’exagère pas. Le personnage est écœurant. L’auteur le transforme en narcissique, bisexuel (il se tape Robin, comme c’est original !), amateur de fist fucking (F.F. Spé. dédicace à Jean-Lau).
Question sexualité, on apprend aussi que Mister Fantastic peut modeler toutes les parties de son anatomie, j’ai bien dit toutes mais chaque scène « érotique » a un côté dérangeant et ennuyeux. Je suis loin d’être pudibonde mais la manière dont ces scènes sont traitées font que tout tombe à plat. On explore tous les clichés possibles sur le bondage ou les relations SM, sans aucun intérêt. Des fantasmes bas de gamme, Mystique qui se transforme en homme pour s’auto faire l’amour… On peut se demander si le seul but de l’auteur n’est pas de choquer. Mais il échoue là aussi à cause d’un récit plat et creux.
Quant au côté policier… pffffff, que dire ? La 4e de couv évoque le décès de Robin mais le sujet n’est pas abordé avant les pages 250, entre temps on a appris que Batman était mort dans d’étranges circonstances. Mais rien, l’enquête n’avance pas, le détective évoqué est très peu présent et semble inutile.
Enfin un sursaut d’intérêt ! la partie consacrée à l’enfance de Bruce et Dennis de Villa (respectivement journaliste et détective) m’a vraiment passionnée… c’est-à-dire 50 petites pages sur un total de 545 !
La dernière partie est consacrée à un Superman tenant une école pour « aspirants super-héros aux intentions sérieuses », et j’avoue avoir fini ce livre en le lisant en diagonale, sautant plusieurs lignes et tournant les pages pour – enfin – pouvoir le refermer et l’oublier.
Vous l’aurez compris, la lecture de La vie sexuelle des super-héros aura été pour moi d’un ennui profond, mêlant exaspération et l’impression de m’être fait avoir !
J’avais aussi lu toutes ces critiques élogieuses mais je vais plutôt m’en tenir à la tienne, ça donne clairement pas envie d’être lu, surtout si c’est pour s’infliger ça sur plus de 500 pages !
Bonsoir,
Excessive, ta critique, je trouve.
J’ai aussi lu ce livre, et j’en ai lu de bien pires.
Si le titre semble usurpé, en fait, il n’en est rien : il se trouve que les intrigues se nouent autour d’histoires érotico-amoureuses, d’où le titre, même si, effectivement, on s’attend à autre chose en ouvrant le livre.
Après, je te rejoins sur plusieurs points :
– le livre n’est pas très bien écrit
– les histoires sont simplistes et on ne sait pas trop ce que les super-héros y apportent
– ce qui ressemble à une histoire policière est d’une naïveté confondante.
Cependant, l’histoire du policier et de son frère est intéressante et l’ouverture, avec Superman, est vraiment intéressante.
Je pense surtout qu’il faut se dire que ce livre n’est pas fait pour les lecteurs de comics : il est fait pour des gens qui n’en lisent pas et connaissent surtout des noms.
Bref, à lire si on n’a rien d’autre sous la main, mais pas indispensable. Mais loin d’être le pire livre que j’ai pu jamais lire. Il y a bien bien bien pire. et de très loin !
PS : sinon, question vie sexuelle des super-héros, c’aurait aussi été marrant de voir ce qui aurait pu se passer pour Flash…
Honnêtement, je ne me trouve pas excessive (surtout que je me suis refreinée) mais ça ne reste que mon avis.
Le manque d’originalilté de ce roman est accablant ! Si je n’avais pas décidé d’en faire la critique, je l’aurai arrêté dès le 1er chapitre. Mais j’aurai raté la partie vraiment intéressante sur les 2 frères.
Et oui, question vie sexuelle, on aurait pu imaginer mille fois plus croustillant pour des super-slips !
Et bien ça donne pas très envie …… de le lire !
Et l’auteur, il s’y connait en comics ? Parce que là, je trouve la description effrayante..
Alors là je n’en sais rien. Ce livre ne vise pas les lecteurs de comics mais profite plutôt du nouvel engouement autour des super-héros suite au succès des films.
Il n’est pas question de leurs histoires personnelles, pas de continuité. Mister Fantastic est divorcé, Franklin n’a pas de pouvoirs (mais on nous explique pourquoi) et il semble fils unique – Batman dit que le rôle de son majordome a été exagéré par les journalistes et qu’en fait il en a eu plusieurs…
Je pense qu’il s’y connait autant que moi en fait. Il utilise leurs noms et les capacités spéciales de leurs corps mais ça s’arrête là.
Ce n’est pas une histoire de super-héros pour moi.
je trouve que tu dénatures le livre, là.
on n’est pas dans des questions de continuité ici.
L’auteur place ces super-héros dans la réalité : on n’est pas dans les comics mais dans la vie réelle, dans laquelle les super-héros existeraient.
et dans cette vie réelle, les super-héros voient leurs vies racontées et exagérées sous la forme de comics.
D’où les décalages avec la continuité, le fait que Batman dise qu’Alfred a vu son rôle exagérer par les auteurs, etc.
Et si le livre est plutôt moyen, je trouve cet aspect intéressant : il place le super-héroïsme dans la vie quotidienne et voit comment la vie humaine quotidienne en est affectée.
Merci OB1. Effectivement, ce n’est que mon avis, je voulais surtout expliquer qu’il ne faut pas s’attendre à une histoire super héroïque, comme tu le dis, les super héros sont ici ancrés dans la vie réelle, confrontés à des problèmes et des questionnements très humains. Et je suis d’accord avec toi sur le fait qu’il est intéressant de les situer comme ça.
Merci pour la critique
C’est rare que l »on parle de roman ayant pour sujet les super héros dans les médias comics. Je n’en attendais pas moi de comixity.
Si tu veux un bouquin sympa de super héros, je te conseille « Un jour, je serais invincible » de Austin Grossman
Le livre raconte une même histoire en alternant le point de vue d’un super villain au super intellect et celui d’une nouvelle recrue de l’équivalent de la justice league.
Merci pour le conseil, je suis preneuse ! J’adore lire, c’est un vrai plaisir, donc tant mieux si ça intéresse quelques personnes.
Bonjour,
c’est ma première venue ici, et je suis désolé que cela soit à cause de ce livre.
En effet après l’avoir lu je voulais savoir si c’était moi qui était passé totalement à coté du sujet, qui n’avait pas compris la subtilité?
Où si l’auteur avait joué sur les thèmes populaires du moment, le sexe (mais ça c’est de tout temps) et les super héros (de plus en plus ).
Personnellement je l’ai lu parce qu’on me l’a offert. Et en tant que cadeau je me devais de le finir… Heureusement que c’est ma meilleure amie qui me l’a offert sinon elle l’aurait eu en travers la tronche avec une rupture d’amitié 😀 (je plaisante bien sûr)
Je suis d’accord pour dire que l’enfance de Bruce et Dennis est la partie la plus sympa, Mystique est bien traité aussi je trouve dans le sens de la réhabilitation d’une anarchiste en tant que comique populaire. La partie avec Red Richards est comme ses membres., extensibles longues, longgggguuuuessss.
Ce qui m’a le plus fatigué ce sont ses descriptions à rallonge cherchant à montrer que les héros deviennent des personnes normales suite à la fin de la période faste des héros (pourquoi d’ailleurs on ne le sait pas… alors que ça aurait pu être sympa de le savoir…)
Bonne continuation a vous et à une prochaine fois peut être 🙂
Ah la la ! je sais bien… Je suis contente en tout cas que tu aies pu te retrouver dans cette critique. En attendant mon prochain article qui lui sera consacré, je te conseille « Un jour, je serai invincible » (merci Mordecai) qui est vraiment intéressant et très agréable à lire.
ta critique est tout à fait juste, c’est exactement ce que je ressens à la lecture du livre…. que je ne terminerais même pas. Ennuyeux, descriptif, sans interêt… j’ai lu 250 pages en cherchant un début d’action ou d’interêt, mais rien… une pure arnaque !
Si je peux te conseiller une chose, lis juste le chapitre 3 qui s’appelle Bruce De Villa (à partir de la page 304, toute la partie en italique) c’est la seule partie vraiment intéressante pour moi et qui m’a plu ! 😉
Bonjour,
je me suis arrêté à la page 231, ce livre est un daube sans nom, c’est mauvais, c’est chiant et c’est re-mauvais derrière.
bisous
Je termine ce livre. Et moi aussi je suis dans l’ensemble d’accord. Après avoir survécu à la première partie, j’ai réussi à accrocher mais je suis restée sur ma faim : qui sont les frères de Villa? pourquoi ces meurtres? Clairement il aurait fallu supprimer la première partie, et aussi celle sur Batman (commencer avec Mystique) et développer les personnages des frères de Villa et l’enquête….
Je suis heureux de voir que d’autres ont aussi peu apprécié ce livre que moi.
Si je n’avais pas pour principe de lire un livre jusqu’au bout, j’aurais sans doute arrêté au bout de 50 pages. Je me retrouve totalement dans ta critique. La seule partie qui m’a paru intéressante était celle sur les frères Villa, malheureusement trop peu développée par rapport au reste.
Le dernier chapitre semble avoir été jeté là au hasard. Pas de conclusion, aucune explication sur la raison de ces meurtres et on se retrouve avec Elaine qui apparaissait dans l’histoire de Red Richards. On se demande d’ailleurs pourquoi le dernier chapitre y fait allusion pour ne rien en faire.
Au final, une très grosse déception qui m’aura coûté quelques heures de lectures (et quelques euros aussi).
Je rejoins OB1. Ce livre-ce n’est peut-être pas un chef-d’œuvre de littérature, mais je vous rappelle qu’il s’intitule ‘La vie sexuelle des super-héros’. Je me demande à quoi vous vous attendiez.
Ce n’est vraiment pas le pire livre que j’ai lu, et il se trouve que je suis traductrice, alors j’ai eu un bon échantillonnage. Si vous voulez vous plaindre, lisez L’emploi du temps, de Michel Butor.
Complètement d’accord. Je m’attendais à un livre drôle sur la sexualité déclinante de vieux super-héros, mais surtout à une intrigue policière.
La je me suis emmerdée et je n’ai pas pu dépassé les 250 pages (qui m’ont demandé un grand effort je vous assure).
J’ai lu rapidement les dernières pages pour savoir qui était l’assassin …. et j’ai vu que celà se terminait par un passage sur Elaine que du coup je n’ai pas compris …..
En bref, une déception totale
Mince, je n’ai acheté 2 euros la semaine dernière dans un vide-greniers et le commence à peine. C’est comme si on me racontait la fin d’un film que je n’ai pas encore vu. Tout ça est de ma faute, je n’aurais pas dû me renseigner sur internet après cette acquisition.