Unspoken VF : Ultimate Universe HS – Hawkeye

Crédits :

Scénario : Jonathan Hickman

Dessin : Rafa Sandoval

Éditeur : Marvel

Publication : Panini 

Ultimate Synopsis : C’est le bazar en Asie. Une révolution secoue la République d’Asie du Sud-Est (SEAR) et comme ils sont potes avec le S.H.I.E.L.D. (qui a une base à proximité), le président américain demande une intervention pour rétablir le calme. C’est donc Hawkeye qui est envoyé sur place par Nick Fury (les Ultimates ayant fort à faire en Europe et en Amérique du Sud au même moment). La tache se révèle plus compliquée que prévue quand Clint se rend compte que les révolutionnaires (qui on pris le nom de « Les Personnes ») sont tous des méta-humains et que la SEAR, en secret travaillait à la confection d’un virus anti-mutant et d’un sérum donnant des pouvoirs métas aux humains. Et ça leur a pété dans les mains ! Et vous connaissez la passion de Nick Fury pour les sérums qui donnent des pouvoirs… En parallèle on en apprend un peu plus sur les origines de Hawkeye.

Scénario : Presque tous les membres des Ultimates ont eu droit à leur mini-série ces dernières années mais aucune n’avait eu autant d’importance dans la continuité Ultimate. C’est bien simple, les événements relatés dans cette aventure sont cruciaux pour apprécier à leur juste valeur les séries UC The Ultimates et UC X-Men. Mais, même si cette histoire est importante, est-elle pour autant passionnante ?

Déjà faire de Clint Barton le point focal du récit est une très bonne idée. Si il y a bien un personnage charismatique dans le roster Ultimate c’est bien ce bon vieux Hawkeye. Depuis cette mémorable scène dans Ultimates Vol 2 où Clint, alors fait prisonnier par les sbires de Loki, utilise ses propres ongles comme projectiles pour dézinguer ses ravisseurs, j’avoue que j’ai un faible pour ce personnage. Alors en apprendre un peu plus sur son passé, ses capacités et comment il a été recruté par Nick Fury, je signe tout de suite !

Le récit principal est ainsi entrecoupé de plusieurs flashbacks censés lever le mystère sur notre archer préféré (désolé Oliver Queen mais depuis les New 52, tu as un peu perdu de ton charisme). Malheureusement, on en apprend finalement assez peu. Passé les révélations sur son précédent métier et sur l’origine de ses capacités, le reste est assez convenu et on reste relativement sur notre faim. Mais le point fort du scénario se passe au présent ! L’intrigue principale, elle, est ambitieuse, pêchue, pleine de surprises et de promesses.

Clint se révèle plus que jamais un leader né et un total « bad-ass ». Un seul mot d’ordre, réussir sa mission. En ce sens, il est vraiment le bras droit de Nick Fury. N’hésitant pas à faire de l’humour lors de quelques dialogues savoureux (même si les balles fusent autour de lui), le gars dégage une force assez incroyable pour un « humain ». Cependant, quand il s’agit de récupérer un « sérum » qui se trouve entre les mains d’une centaine de milliers de meta-humains, la tache se révèle peut-être un peu trop lourde. Nick a alors la bonne idée d’envoyer sa nouvelle force d’intervention black-ops (voir la mini Ultimate X sortie le mois dernier en kiosque en France). S’en suit une intéressante opération, assez bien huilée mais dont la résolution se révèle très surprenante. Et c’est l’occasion d’introduire une nouvelle menace (ou pas) qui fera plaisir aux amateurs de l’ère New X-Men de Morrison (bien qu’ici et comme on a l’habitude dans l’univers Ultimate elle soit complètement réinventée). Cependant comme on pouvait s’y attendre l’apparition de plusieurs milliers de méta-humains ne sera pas sans conséquence. D’ailleurs j’apprécie que ce ne se termine pas avec une pirouette scénaristique Deus Ex Machina style. Ici l’histoire aura un impact à long terme.

Avec cette mini, Hickman fait dans le grand spectacle. Pas dans un sens péjoratif, bien au contraire. L’action est dense, Hawkeye prend des poses bien classes avec son arc et le « gros énervé » de l’équipe Black Ops de Fury ne fait pas trop dans la subtilité. Malgré tout, et surtout dans la dernière partie du récit, il réussit à introduire un nouvel élément déterminant pour la continuité. Le tout est au final assez fluide et avec des traits d’humour bien placés et une fois finie, la mission est réussie car Clint est encore plus cool qu’avant (mais s’en sort-il ?). A noter que si l’on lit The Ultimates on retrouve de nombreuses références aux événements de cette mini-série, le genre de chose que j’apprécie et qui permet de replacer facilement l’histoire dans la continuité.

Dessin : Rafa Sandoval n’en est pas à sa première incursion dans l’univers Ultimate. Il y a deux ans il a bossé avec Bendis sur la trilogie « Enemy – Mystery – Doom », pour lequel il a rendu un travail très correct bien que certaines erreurs dans ses dessins ont fait hurler plus d’un fan de l’univers Ultimate. Dans un style assez proche de Stuart Immonen, son trait est dynamique et on en prend plein la vue sur certaines planches. Quand il s’agit de faire prendre à Clint des poses bien cool, il gère. Le design de « The People » est intéressant et gros coup de cœur pour celui des big bad guys qui en jette. Et pas de bêtise au design cette fois-ci. Ouf !

Covers : Encore une fois c’est l’artiste Kaare Andrews qui se charge de toute les covers. Ce n’est pas son meilleur travail depuis le relaunch. Son Hawkeye est maigrichon, son Hulk sur le n°3 est affreux… Celle que je préfère est celle du n°4 mais rien de transcendant non plus !

Edition française : Un TPB complet pour 5,50€ contre 12€ en VO, y’a pas à tortiller du fondement pour apprécier l’effort et l’excellent rapport qualité-prix. A cela s’ajoute l’ensemble des covers, plus les couvertures variantes. Et pour couronner le tout, en exclusivité, Rafa Sandoval a fourni à Panini plusieurs planches originales que l’on retrouve en fin de mag. Concernant la traduction, rien à redire, la lecture est fluide et sans bulles où on se dit : « heu, elle est très bizarre cette phrase ». En VO, les « Personnes » étaient nommées « The People » et personnellement j’aurai préféré que ce soit traduit par « Le Peuple », mais bon je chipote ! Une très bonne édition donc, dans la lignée de l’excellent magazine Ultimate Universe. 

Liens Utiles :  Blog de Rafa Sandoval

Note : L’interconnexion entre les diverses séries Ultimate promise par le brain trust Ultimate (Hickman, Spencer, Bendis) prend ici tout son sens. Si vous ne voulez pas être laissé sur le bord de la route il faut absolument lire cette mini (surtout si vous suivez The Ultimates et X-Men). Pari plutôt réussit concernant le focus sur Hawkeye mais il manque juste quelques révélations plus croustillantes sur son passé. C’est aussi l’occasion de voir pour la première fois l’équipe mutante black ops de Nick Fury en action. Et la fin ouvre sur énormément de possibilités. Ma note : 4,5 flèches droit au but !

Par contre si vous n’êtes pas un lecteur assidu Ultimate, cette mini perd un peu (beaucoup) de son intérêt car il n’y a pas vraiment de conclusion définitive. Vous risqueriez de rester un peu sur votre faim, donc « Just Check It ». Mais ça pourrait titiller votre curiosité pour peut être vous lancer dans les très bons ongoings UC The Ultimates (Hickman/Ribic) ou UC X-Men (Spencer/Medina).

 NB : cet article est une mise à jour d’un précédent Unspoken qui traitait la mini-série en VO. Vu la qualité de l’édition Panini, il me semblait logique de mettre à jour l’article.